HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre II

προσέτι



Texte grec :

[2,19] «Χαλεπῶς μὲν» ἀπεκρίνατο ὁ Θεαγένης «Χαρικλείας γε ταύτης ἕνεκα τοῦ βαδίζειν μακρότερον ἀήθως ἐχούσης· ἐλευσόμεθα δ´ οὖν ὅμως εἰς πτωχοὺς καὶ τοὺς διὰ τροφὴν ἀγύρτας ἑαυτοὺς μεταπλάσαντες.» «Νὴ Δία» εἶπεν ὁ Κνήμων· «καὶ γὰρ τῶν ὄψεων σφόδρα διεστραμμένως ἔχετε, ἡ δὲ Χαρίκλεια καὶ πλέον ἅτε καὶ τὸν ὀφθαλμὸν ἀρτίως ἐκκεκομμένη· καὶ ἐμοὶ δοκεῖτε τοιοίδε ὄντες οὐκ ἀκόλους ἀλλ´ ἄοράς τε καὶ λέβητας αἰτήσειν.» Πρὸς ταῦτα ἐμειδίασαν ὀλίγον καὶ βεβιασμένον καὶ μόνοις τοῖς χείλεσιν ἐπιτρέχον, ὅρκοις δὲ πιστωσάμενοι τὰ δόξαντα καὶ μήποτε ἀπολείψειν ἀλλήλους ἑκόντες ἐπιμαρτυράμενοι τοὺς θεοὺς ἔπραττον ὡς ἐβούλετο ἡ σκέψις. Ὁ μὲν δὴ Κνήμων καὶ ὁ Θέρμουθις ἅμα ἡλίῳ τὴν λίμνην περαιωθέντες ἐχώρουν δι´ ὕλης τινὸς βαθείας καὶ τὸ λάσιον δυσδιέξοδον παρεχομένης· ἡγεῖτο δὲ ὁ Θέρμουθις, τοῦτο τοῦ Κνήμωνος καὶ εἰπόντος καὶ βουληθέντος, πρόφασιν μὲν αὐτῷ τὴν ἐμπειρίαν τῆς δυσχωρίας ἀναθέντος καὶ ἡγεμονεύειν τὴν ὁδὸν ἐπιτρέψαντος πλέον δὲ τὸ ἀσφαλὲς ἑαυτῷ περιποιοῦντος καὶ καιρὸν τοῦ διαδρᾶναι προετοιμάζοντος. Ἐπεὶ δὲ προϊόντες ἐνέτυχον ποίμναις (οἱ δὲ νομεύοντες ἀπέδρασαν καὶ πρὸς τὸ πυκνότερον τῆς ὕλης κατέδυσαν), κριόν τινα τῶν ἡγουμένων καταθύσαντες ἐπί τε τοῦ πυρὸς ὃ προητοίμαστο τοῖς νομεῦσιν ἀφαυήναντες ἐνεφοροῦντο τῶν κρεῶν, οὐδὲ τὴν ἀποχρῶσαν ὄπτησιν ἀναμείναντες, ἐπειγομένης ὑπὸ τοῦ λιμοῦ τῆς γαστρός. Οἷον οὖν λύκοι τινὲς ἢ θῶες ἐλάφυσσον τὰ ἀεὶ τετμημένα καὶ πρὸς ὀλίγον τῷ πυρὶ μεμολυσμένα, τὰ δὲ ἡμίοπτα ταῖς παρειαῖς ἐν τῇ βρώσει τοῦ αἵματος ἀπέσταζεν. Ὡς δὲ ἐνεφορήθησαν, γάλακτος ἐμπιόντες, ὁδοῦ τῆς προκειμένης εἴχοντο. Καὶ ἦν μὲν ὥρα περὶ βουλυτὸν ἤδη· ἐπεὶ δὲ λόφον τινὰ ἀνιόντων ὑπὸ τοῦτον εἶναι τὴν κώμην ἔφραζεν ὁ Θέρμουθις οὗπερ τὸν Θύαμιν συνειλημμένον ἢ κατέχεσθαι ἢ καὶ ἀνῃρῆσθαι εἴκαζεν, διεφθορέναι οἱ τὴν γαστέρα πρὸς τῆς ἀδηφαγίας ᾐτιᾶτο καὶ ῥυίσκεσθαι χαλεπῶς ἐκ τοῦ γάλακτος ἔλεγεν ὁ Κνήμων, προφθάνειν δὲ τὸν Θέρμουθιν παρεκελεύετο αὐτὸς δὲ ἐπικαταλήψεσθαι. Καὶ τοῦτο ποιῶν ἅπαξ μὲν καὶ αὖθις καὶ τρίτον ἐπαληθεύσας ὤφθη καὶ καταλαμβάνειν χαλεπῶς ἔλεγεν· ὡς δὲ εἰς ἔθος τὸν Αἰγύπτιον ἐνεβίβασεν, ἔλαθε τὸ τελευταῖον ἐναπομείνας καὶ πρὸς τὰ χαλεπώτερα τοῦ δάσους κατὰ τοῦ πρανοῦς ἑαυτὸν ὡς εἶχε τάχους ἐπαφεὶς διεδίδρασκε.

Traduction française :

[2,19] « Ce sera difficile, répondit Théagène, à cause, du moins, de Chariclée, car elle n'es`t pas accoutumée à marcher beaucoup. Nous irons quand même en nous faisant passer pour des mendiants, qui vont quêtant leur pain. — Par Zeus, dit Cnémon, vous avez bien l'air de deux estropiés, surtout Chariclée, à qui l'on vient d'arracher l 'oeil! Il me semble plutôt, avec la mine que vous avez, que ce ne sont pas des miettes que vous mendierez, mais des épées et des chaudrons! » A quoi ils eurent un pauvre sourire, tout contraint, et qui n'alla pas plus loin que leurs lèvres. Ils s'engagèrent ensuite par serments à accomplir ce qu'ils avaient résolu, prenant les dieux à témoins qu'ils ne s'abandonneraient jamais les uns les autres volontairement, puis ils se mirent à exécuter la décision prise. Cnémon et Thermouthis, au lever du soleil, traversèrent le marais et pénétrèrent dans une épaisse forêt, où les taillis rendaient la marche malaisée. Thermouthis marchait devant, sur l'ordre exprès de Cnémon, qui avait allégué comme prétexte que l'autre connaissait ce pays difficile et lui avait demandé de leur servir de guide, mais, bien plutôt, pour assurer sa propre sécurité et faire naître l'occasion de s'échapper. Chemin faisant, ils rencontrèrent des troupeaux de moutons, dont les bergers s'enfuirent et allèrent se cacher au plus épais de la forêt; alors, ils sacrifièrent l'un des béliers conducteurs et en mirent la chair pour la rôtir auprès d'un feu qui avait été préparé par les bergers, mais ils ne purent attendre que la cuisson fût achevée, tant leur estomac criait famine et les pressait. Tels des loups ou des chacals, ils dévoraient des morceaux de viande taillés à mesure et mis quelque temps à roussir près du feu, et cette viande à moitié cuite faisait, tandis qu'ils la mâchaient, dégoutter le sang de leurs lèvres. Lorsqu'ils furent rassasiés, ils burent du lait et continuèrent leur route. C'était maintenant l'heure où l'on dételle les boeufs. Lorsqu'ils furent en train de gravir une colline au pied de laquelle, selon Thermouthis, se trouvait le village où Thyamis aurait été emmené, et, selon toute vraisemblance, ou bien gardé prisonnier, ou bien exécuté, Cnémon se plaignit de vives douleurs de ventre, parce qu'il avait trop mangé, et dit que le lait avait provoqué une violente diarrhée; il demanda à Thermouthis d'aller en avant, et lui dit qu'il le rattraperait. Quand il eut fait cela une fois, puis deux, puis une troisième, l'autre crut fermement qu'il disait la vérité, et Cnémon de son côté prétendit avoir eu le plus grand mal à le rejoindre. Lorsqu'il eut ainsi accoutumé 1'Egyptien à cette idée, celui-ci ne s'aperçut pas que, finalement, il l'avait quitté et qu'à travers le plus épais du taillis, le long de la pente, lancé à toute vitesse, il s'enfuyait.





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Dernière mise à jour : 17/01/2007