Texte grec :
[2,12] Καὶ οἱ μὲν ἐν τούτοις ἦσαν· ὁ δὲ Θέρμουθις ὁ
τοῦ Θυάμιδος ὑπασπιστής, ἐπειδὴ κατὰ τὴν μάχην τρωθεὶς
ἀπενήξατο πρὸς τὴν γῆν, νυκτὸς ἐπιγενομένης πορθμείῳ
φερομένῳ κατὰ τὸ ἕλος ἐκ τῶν ναυαγίων ἐπιτυχὼν
ἑαυτόν τε ἐνθέμενος, ἐπὶ τὴν νῆσον καὶ παρὰ τὴν Θίσβην
ἔσπευδε. Ταύτην ὀλίγων πρόσθεν ἡμερῶν ἀγομένην
ὑπὸ τοῦ ἐμπόρου τοῦ Ναυσικλέους κατά τινα στενὴν τῆς
ὑπερωρείας ὁδὸν λοχήσας ὁ Θέρμουθις ἀφῄρητο· παρὰ δὲ
τὸν τοῦ πολέμου θόρυβον καὶ τὴν τῶν ἐναντίων ἔφοδον,
ὅτε αὐτὸν οἴσοντα τὸ ἱερεῖον ἀπέστειλεν ὁ Θύαμις, ἔξω
βελῶν ποιούμενος καὶ περισῴζειν ἑαυτῷ βουλόμενος ἔλαθεν
εἰς τὸ σπήλαιον καθεὶς καὶ πρὸς τὸν τάραχον καὶ τὴν
σπουδὴν αὐτοῦ που περὶ τὸ στόμιον καταλιπών. Ἔνθα
ὡς ἐνεβλήθη, κατὰ τὴν πρώτην ἐγκαταμείνασαν δέει τε
τῶν παρόντων φόβων καὶ ἀγνοίᾳ τῶν πρὸς τὰ βάθη φερουσῶν
ἀτραπῶν ἐντυχὼν ὁ Θύαμις ὡς Χαρίκλειαν ἀνῄρει
τὴν Θίσβην. Παρὰ δὴ ταύτην ὡς διαδρᾶσαν τὸν ἐκ τοῦ
πολέμου κίνδυνον ὁ Θέρμουθις ἐπειγόμενος, ἐπειδὴ τῇ νήσῳ
προσέσχεν, ὡς εἶχε τάχους ἐπὶ τὰς σκηνὰς ἀνέτρεχε.
Καὶ αἱ μὲν ἦσαν οὐδὲν ἔτι πλὴν ὅτι τέφρα, τὸ δὲ στόμιον ἀπὸ τοῦ
λίθου χαλεπῶς ἀνευρὼν καλάμους τε εἴ πῄ
τινες ἔτι σμυχόμενοι περιελείφθησαν ἁψάμενος, κατέθεεν
ὡς εἶχε σπουδῆς ὀνομαστί τε Θίσβην ἐκάλει, μέχρι τοῦ
ὀνόματος ἑλληνίζων· ὡς δὲ εἶδε κειμένην, ἐπὶ πολὺ μὲν
ἀχανὴς εἱστήκει. Τέλος δὲ θροῦν τινα καὶ βόμβον
αἰσθόμενος ἐκ τῶν κοίλων τοῦ σπηλαίου φερόμενον, διελέγοντο
γὰρ ἔτι πρὸς ἑαυτοὺς Θεαγένης τε καὶ Κνήμων,
τούτους ἐκείνους εἶναι τοὺς σφαγέας τῆς Θίσβης εἴκαζε
καὶ ἀμηχάνως εἶχεν ὅ τι καὶ δράσειεν, ὑπὸ μὲν θυμοῦ
λῃστρικοῦ καὶ βαρβαρικῆς ὀργῆς πλέον τότε δι´ ἐρωτικὴν
ἀποτυχίαν ἐπιτεινομένης ὁμόσε χωρεῖν αὐτόθι τοῖς νομιζομένοις
αἰτίοις ἐπειγόμενος, ἀπορίᾳ δὲ ὅπλων καὶ ξίφους
ἄκων πρὸς ἐγκράτειαν καταστελλόμενος.
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Traduction française :
[2,12] Pendant qu'ils s'occupaient de la sorte, Thermouthis,
l'écuyer de Thyamis, qui, après sa blessure, pendant
le combat, s'était sauvé à la nage et avait gagné la terre,
trouva, la nuit venue, une barque échappée au naufrage
et qui dérivait sur le marais; il s'y embarqua et se hâta
de se diriger vers l'île et vers Thisbé. Celle-ci, quelques
jours plus tôt, voyageait en compagnie de Nausiclès
le long d'une route étroite dans la montagne; ils étaient
tombés dans une embuscade et Thermoutis l'avait
enlevée. Dans le tumulte provoqué par l'attaque de l'île
et l'agression des adversaires, au moment où Thyamis
avait ordonné à celui-ci d'amener la victime, il avait
désiré la mettre à l'abri des coups et la sauver pour lui-même;
il l'avait donc cachée dans la caverne, mais,
dans son trouble et sa hâte, il l'avait abandonnée près de
l'entrée. C'est à l'endroit même où elle avait été déposée,
et où elle était restée, d'abord paralysée par la peur
et les périls présents, puis, par l'ignorance où elle était
des galeries conduisant vers le fond, que la rencontra
Thyamis et qu'il la tua, en croyant que c'était Chariclée.
Thermoutis s'imaginant qu'elle avait échappé aux dangers
de la guerre et se hâtant de revenir vers elle, dès qu'il eut
abordé dans l'île, se mit à courir au plus vite vers les
baraques. Celles-ci n'étaient plus que de la cendre et il
eut du mal à découvrir l'entrée, d'après la pierre; et,
allumant quelques roseaux qui étaient restés sans être
consumés, il se mit à descendre en courant tant qu'il
pouvait, appelant Thisbé par son nom — c'était le seul
mot qu'il pût dire en grec. Et quand il vit qu'elle était
morte, il demeura stupide un long moment. Enfin,
percevant un bruit de voix et un bourdonnement qui lui
parvenaient des profondeurs de la caverne — c'étaient
Théagène et Cnémon qui parlaient encore entre eux —
il se figura que c'étaient les meurtriers de Thisbé et
ne sut que faire. Sa violence de brigand, son impulsivité
de barbare accrus par le malheur arrivé à son amour, le
poussaient à attaquer sur-le-champ ceux qu'il en croyait
les auteurs; mais, n'ayant ni armure ni épée, il fut, malgré
lut, contraint de se maîtriser.
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