HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre II

θρηνοῦντες



Texte grec :

[2,8] Ἐγέλασαν πρὸς ταῦτα βραχύ τι καὶ βεβιασμένον οὐδὲ τοῦτο ἀδάκρυτον ἀλλ´ ὡς ἂν ἐν τοσαύτῃ συμφορᾷ πλέον τῷ θρήνῳ κεκερασμένον. Μικρὸν οὖν ἡ Χαρίκλεια διαλιποῦσα καὶ τὴν παρειὰν ὑπὸ τὸ οὖς ἐπικνῶσα «μακαρίζω μὲν» ἔφη «τὴν θρηνηθεῖσαν ὑπὸ Θεαγένους ἢ καὶ φιληθεῖσαν, ὥς φησι Κνήμων, ἥτις ποτὲ καί ἐστιν. Ἀλλ´ εἰ μή τί με δακνομένην ἔρωτι ὑπονοεῖν μέλλετε, τίς ἄρα ἦν ἡ εὐδαίμων ἐκείνη καὶ δακρύων ἀξιωθεῖσα Θεαγενείων καὶ τίνα τρόπον τὴν ἄγνωστον ὡς ἐμὲ φιλεῖν ἐξηπατήθης, ἐβουλόμην εἴ πῃ γινώσκεις μανθάνειν.» Καὶ ὃς «θαυμάσεις μὲν» ἔφη «Θίσβην δ´ οὖν εἶναι Κνήμων ὅδε φησὶ τὴν Ἀθηναίαν ἐκείνην τὴν ψάλτριαν τὴν τῶν εἰς αὐτὸν ἐπιβουλῶν καὶ Δημαινέτην ποιήτριαν.» Τῆς δὲ Χαρικλείας ἐκπεπληγμένης καὶ «πῶς ἦν εἰκός, ὦ Κνήμων,» εἰπούσης «τὴν ἐκ μέσης τῆς Ἑλλάδος ἐπ´ ἐσχάτοις γῆς Αἰγύπτου καθάπερ ἐκ μηχανῆς ἀναπεμφθῆναι; πῶς δὲ καὶ ἐλάνθανεν ἡμᾶς δεῦρο κατιόντας;» «Ταῦτα μὲν οὐκ ἔχω λέγειν» ἀπεκρίνατο πρὸς αὐτὴν ὁ Κνήμων· «ἃ δ´ οὖν ἔχω γινώσκειν ἀμφ´ αὐτῇ τοιάδε ἐστίν· Ἐπειδὴ γὰρ ἡ Δημαινέτη μετὰ τὴν ἀπάτην εἰς τὸν βόθρον ἑαυτὴν ἀπεκρήμνισεν, ὁ δὲ πατὴρ ἐξήγγειλε τῷ δήμῳ τὸ γεγενημένον, παρὰ μὲν τὴν πρώτην ἐτύγχανε συγγνώμης, καὶ αὐτὸς μὲν ὅπως ἂν κάθοδον ἔμοιγε λάβοι παρὰ τοῦ δήμου καὶ κατὰ ζήτησιν ἐκπλεύσειε τὴν ἐμὴν διετίθετο, ἡ δὲ Θίσβη τὴν ἀσχολίαν τὴν ἐκείνου σχολὴν ἑαυτῆς ἐποιεῖτο καὶ τοῖς συμποσίοις ἀδεῶς ἑαυτήν τε καὶ τὴν τέχνην ἐξεμίσθου. Καί ποτε καὶ παρευδοκιμήσασα τὴν Ἀρσινόην ἀναβεβλημένον αὐλοῦσαν ἐπίτροχον αὐτὴ ψάλλουσα καὶ γλαφυρὸν τῇ κιθάρᾳ προσᾴδουσα, ἔλαθεν ἑταιρικὴν ζηλοτυπίαν σὺν πολλῷ καθ´ ἑαυτῆς κινήσασα, καὶ πλέον ὅτε τις αὐτὴν Ναυκρατίτης ἔμπορος ὑπόχρυσος ὄνομα Ναυσικλῆς ἐνηγκαλίζετο, τὴν Ἀρσινόην καὶ ταῦτα πρότερον γινωσκομένην αὐτῷ παραγκωνισάμενος, ἐπειδὴ κυρτουμένην αὐτῇ τὴν παρειὰν ἐν τοῖς αὐλήμασιν εἶδε καὶ πρὸς τὸ βίαιον τῶν φυσημάτων ἀπρεπέστερον ἐπὶ τὰς ῥῖνας ἀνισταμένην τό τε ὄμμα πιμπράμενον καὶ τῆς οἰκείας ἕδρας ἐξωθούμενον.

Traduction française :

[2,8] Cela les fit rire, mais peu de temps, d'un rire forcé, et non sans larmes, et, comme il était naturel dans une aussi triste situation, avec plus de gémissements que de gaieté. Au bout de quelque temps, Chariclée, se grattant la joue au-dessous de l'oreille : « Elle a de la chance, dit-elle, cette femme quelle qu'elle soit qui a été pleurée par Théagène, ou, peut-être même en a été embrassée, à ce que dit Cnémon. Et, si vous ne devez pas supposer que je suis mordue par la jalousie, dites-moi quelle était cette heureuse femme qui a été jugée digne des larmes de Théagène, et de quelle façon tu as été amené à te tromper et à embrasser une inconnue au lieu de moi. Je voudrais bien l'apprendre, si tu le sais toi-même. » Et lui : « Tu vas être étonnée, dit-il; Cnémon que voici m'assure que c'est Thisbé, cette Athénienne joueuse de cithare, qui est à l'origine des complots contre lui-même et contre Démaenété. » Chariclée fut stupéfaite et : « Comment et-il croyable, dit-elle, Cnémon, que du milieu de la Grèce, elle ait été expédiée comme par miracle dans le coin le plus reculé de l'Egypte? Comment nous a-t-elle echappé lorsque nous sommes descendus ici ? — Cela, je puis te le dire, lui répondit Cnémon; mais ce que je puis savoir à son sujet, le voici : lorsque Démaenété, après la tromperie dont elle avait été victime, se fut jetée dans le puits, mon père fit devant le peuple un exposé de ce qui s'était passé et, d'abord, on lui accorda le pardon et lui-même se mit en devoir d'obtenir du peuple mon rappel et de partir me chercher. Thisbé profita de ce qu'il était très occupé pour se donner des loisirs, et ouvertement, louait dans des festins sa personne et son art. Parfois même elle eut plus de succès qu'Arsinoé qui jouait de la flûte assez mollement, par sa vivacité sur la cithare et la finesse de son chant, tandis qu'elle s'en accompagnait; elle ne s'aperçut pas qu'elle excitait une violente jalousie de la part de sa camarade, surtout lorsque certain gros marchand de Naucratis, tout cousu d'or, nommé Nausiclès, la prenait dans ses bras, abandonnant Arsinoé, qu'il avait beaucoup fréquentée auparavant — et cela depuis qu'il l'avait vue gonfler ses joues pour souffler dans ses flûtes, et, tant elle y mettait d'ardeur, les enfler de façon ridicule, au point qu'elles dépassaient son nez, les yeux injectés et sortant des orbites.





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Dernière mise à jour : 17/01/2007