Texte grec :
[2,7] Οἱ δὲ ἑτέρως μὲν ἀλλήλοις ἐντυχόντες κειμένους
δὲ ἑαυτοὺς καταλαβόντες, ὀρθωθέντες τε ἀθρόον ἠρυθρίων
τὸν Κνήμωνα (καὶ πλέον ἡ Χαρίκλεια) θεωρὸν τῶνδε
γεγενημένον καὶ νέμειν συγγνώμην ἱκέτευον. Ὁ δὲ ἐπιμειδιάσας
καὶ πρὸς τὸ φαιδρότερον αὐτοὺς ἀνιεὶς «ταῦτα μὲν»
ἔφη «καὶ ἐπαίνων ἄξια κατ´ ἐμὲ κριτὴν καὶ ἄλλον ὅστις
ἔρωτι προσπαλαίσας ἡττήθη τε τὴν μάχην ἡδέως καὶ
τὰ ἐκείνου σωφρόνως ἔγνωκεν ἀπαραίτητα πτώματα.
Ἀλλ´ ἐκεῖνα, ὦ Θεάγενες, οὔτε ἐπαινεῖν εἶχον ὑπερῃσχυνόμην τε
ὁρῶν ὡς ἀληθῶς ὅτε τὴν ξένην καὶ προσήκουσαν οὐδαμόθεν
γυναῖκα περιπεσὼν ἐθρήνεις ἀγεννῶς καὶ
ταῦτα περιεῖναι καὶ ζῆν σοι τὴν φιλτάτην ἐμοῦ διατεινομένου.»
Καὶ ὁ Θεαγένης «παῦε» φησὶν «ὦ Κνήμων,
διαβάλλων με πρὸς Χαρίκλειαν, ἣν ἐθρήνουν ἐν ἀλλοτρίῳ
σώματι, ταύτην εἶναι τὴν κειμένην ἡγούμενος. Ἐπεὶ
δὲ ἀπάτην ἐκεῖνα θεῶν τις εὖ γε ποιῶν ἔδειξεν, ὥρα σοι
σαυτὸν ὑπομνῆσαι τῆς ἄγαν ἀνδρείας, ὑφ´ ἧς ἐθρήνεις μὲν
ἐμοῦ τἀμὰ πρότερος τὴν δὲ ἀπροσδόκητον τῆς κειμένης
ἐπίγνωσιν ὥσπερ ἐπὶ σκηνῆς δαίμονας ἀπεδίδρασκες, ἔνοπλος
καὶ ξιφήρης τὴν γυναῖκα, νεκρὰν καὶ ταύτην, ὑποφεύγων ὁ
γενναῖος καὶ Ἀττικὸς πεζομάχος.»
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Traduction française :
[2,7] Tous deux, en se voyant, l'un vis-à-vis de l'autre,
dans une position peu convenable et en se surprenant
couchés à terre, se relevèrent vivement, eurent honte
— Chariclée en particulier — d'avoir eu Cnémon comme
témoin, et ils le supplièrent de leur pardonner. Quant
à lui, il sourit, et pour les ramener à plus de gaieté :
« Il n'y a là rien que de louable, dit-il, à mon sens, et
à celui de quiconque a connu les délices de la défaite
en combattant contre l'Amour et a éprouvé, en restant
maitre de lui, ses flèches inévitables. Mais il y a une chose,
Théagène, que je ne saurais approuver, et dont la vue
m'a fait véritablement rougir, c'est lorsque tu t'es précipité
sur cette étrangère, qui n'avait rien de commun
avec toi, que tu l'as pleurée de façon indigne, et cela,
alors que je ne faisais que te répéter que ta bien-aimée
était encore vivante. » Alors Théagène : « Cesse, Cnémon,
de dire du mal de moi devant Chariclée, de
raconter que je pleurais sur le corps d'une autre, car je
croyais que c'était elle, la morte. Mais puisque un dieu,
dans sa bonté, nous a montré que c'était une erreur,
le moment est venu pour toi de te rappeler ce beau
courage qui te faisait pleurer mes malheurs avant moi-même
et, lorsque tu reconnus, à ta grande surprise,
celle qui était là, de te souvenir comment tu pris la fuite,
comme devant une apparition de théâtre, comment, toi
qui étais armé d'une épée, tu t'es enfui, devant une
femme, et une femme morte, toi, valeureux fantassin
d'Athènes. »
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