Texte grec :
[1,33] Ἐτύγχανον μὲν γὰρ ὄντες τῶν τὸν Θύαμιν
καὶ τοὺς σὺν αὐτῷ κατὰ τὰς Ἡρακλεωτικὰς ἐκβολὰς ἀποδράντων·
ἀγανακτήσαντες δὲ ὅτι τῶν ἀλλοτρίων ἐστέρηντο
καὶ τὴν ἀφαίρεσιν τῶν σκύλων ὡς ἰδίων περιαλγήσαντες,
τούς τε ὑπολειφθέντας αὑτῶν οἴκοι συλλεξάμενοι καὶ τὰς
πέριξ ὁμοίως κώμας ἐπικαλεσάμενοι ἐπὶ ὁμοίᾳ καὶ ἴσῃ τῶν
ληφθησομένων διανομῇ, τῆς μὲν ἐφόδου κατέστησαν ἡγεμόνες,
τὸν δὲ Θύαμιν ἐζώγρουν κατὰ τοιάνδε τινὰ αἰτίαν.
Πετόσιρις ἀδελφὸς ἦν αὐτῷ κατὰ τὴν Μέμφιν. Οὗτος
ἐπιβουλῇ τὴν ἱερωσύνην τῆς προφητείας παρὰ τὸ πάτριον
τὸν Θύαμιν παρελόμενος νεώτερος αὐτὸς ὤν, τὸν προγενέστερον
ἐξάρχειν λῃστρικοῦ πυνθανόμενος, δεδιὼς μὴ
καιροῦ λαβόμενος ἐπέλθοι ποτὲ ἢ καὶ χρόνος τὴν ἐπιβουλὴν
φωράσειεν, ἅμα δὲ καὶ δι´ ὑποψίας εἶναι παρὰ τοῖς
πολλοῖς αἰσθανόμενος ὡς ἀνῃρηκὼς τὸν Θύαμιν οὐ φαινόμενον,
χρήματα πάμπολλα καὶ βοσκήματα τοῖς ζῶντα προσκομίσασιν
εἰς τὰς κώμας τὰς λῃστρικὰς διαπέμπων ἐπεκήρυξεν.
Ὑφ´ ὧν ἁλόντες οἱ λῃσταὶ καὶ μηδὲ παρὰ
τὸ ζέον τῆς μάχης τῆς μνήμης τὸ κέρδος ἀποβαλόντες,
ἐπειδή τις ἐγνώρισε, πολλῶν θανάτων ἐζώγρησαν· καὶ τὸν
μὲν δέσμιον ἐπὶ τὴν γῆν παραπέμπουσι τὴν ἡμίσειαν αὑτῶν
μοῖραν εἰς τὴν φυλακὴν ἀποκληρώσαντες καὶ πολλὰ τῆς
δοκούσης φιλανθρωπίας ἐπιμεμφόμενον καὶ τὸν δεσμὸν
ἀγανακτοῦντα μᾶλλον ἢ θάνατον· οἱ δὲ ὑπόλοιποι πρὸς τὴν
νῆσον ἐτράπησαν ὡς τὰ ἐπιζητούμενα κειμήλια καὶ σκῦλα
κατ´ αὐτὴν εὑρήσοντες. Ὡς δὲ πᾶσαν ἐπιδραμόντες
καὶ μέρος οὐδὲν ἀζήτητον ἀπολιπόντες οὐδενὶ τῶν ἐλπισθέντων
ἢ μικροῖς ἐπετύγχανον, εἴ τινα καὶ περιελέλειπτο
κατὰ τὸ σπήλαιον ὑπὸ γῇ μὴ κρυπτόμενα, πῦρ ἐπὶ τὰς
σκηνὰς ἐμβαλόντες, ἑσπέρας ἤδη προσιούσης καὶ φόβον
ἐγκαταμεῖναι τῇ νήσῳ παρεχούσης, δέει τοῦ μὴ λοχηθῆναι
πρὸς τῶν διαδράντων, ἐπὶ τοὺς οἰκείους ἀπεχώρησαν.
|
|
Traduction française :
[1,33] Car ils étaient de ces premiers brigands qui avaient fui devant Thyamis
et ses gens au long des bras du Nil, que l'on nomme Héracléotique, lesquels,
indignés qu'on leur eût ainsi fait lâcher des poings ce qu'ils avaient pillé à autrui,
ni plus ni moins que si c'eût été leur propre,
allèrent assembler leurs autres compagnons qui étaient demeurés
au logis, et quant et quant les habitants de tous les bourgs circonvoisins,
leur promettant portion égale de ce qu'ils gagneraient, et furent les chefs et
conducteurs de cette entreprise. Mais ce qui les faisait tâcher a prendre au
corps Thyamis vif, était une telle cause : il avait un frère puiné, appelé
Petosiris, en la ville de Memphis, lequel, contre le droit et la coutume du
pays, l'avait débouté par trames et menées du bénéfice et de la dignité de
souverain Pontife ; et étant averti que son frère Thyamis s'était retiré vers
les brigands, et qu'ils l'avaient pris pour leur capitaine; craignant qu'il ne le
vînt assaillir quelque jour qu'il en choisirait l'opportunité, ou bien doutant
qu'a la fin le temps ne découvrît sa trahison, et davantage sentant qu'il y
avait une très grande partie du peuple qui le soupçonnait d'avoir occis son
frère, pour autant que l'on ne le voyait plus, il envoya publier par les
bourgs que tenaient ces autres brigands qu'il donnerait une grosse somme
d'argent et grand nombre de bestiaux à qui lui amènerait Thyamis vif ;
lesquelles promesses firent que ces brigands ne chassèrent point de leur
souvenance, non pas en l'ardeur même du combat, l'espérance du gain. Et
par ainsi le prirent vif, après qu'il en eut tué plusieurs, et puis le menèrent
lié et garrotté en la terre ferme, et ordonnèrent la moitié d'entre eux pour le
garder. Quant à lui il se plaignait fort de l'humanité dont ils semblaient user
envers lui, en lui sauvant la vie, car il eût mieux aimé être tué que d'être lié.
L'autre moitié de toute la troupe s'en alla dedans l'île, pensant y trouver les
richesses et trésors qu'ils étaient venus requérir ; mais après qu'ils eurent
bien couru et recherché toute l'île, sans omettre a fureter un tout seul coin ;
finalement voyant qu'ils ne trouvaient rien, ou bien peu de ce qu'ils avaient
espéré, comme si d'aventure on avait oublié a serrer quelque chose dedans
la caverne, ils mirent avant que partir le feu dedans toutes les cabanes :
parce qu'il approchait fort de la nuit, ce qui leur faisait peur de plus arrêter
en cette île, pour doute que ceux qui s'en étaient fuis du combat ne fussent
quelque part embusqués et ne leur vinssent par surprise courir sus la nuit ;
puis quand ils eurent mis le feu partout, ils s'en retournèrent avec leurs gens.
|
|