HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre I

πάντων



Texte grec :

[1,3] Ὡς δὲ παραμείψαντες οἱ λῃσταὶ κατὰ πρόσωπον ἔστησαν καί τι καὶ μέλλειν ἐπιχειρεῖν ἐῴκεσαν, αὖθις ἡ παῖς ἀνένευσε, καὶ μέλανας ἰδοῦσα τὴν χροιὰν καὶ τὴν ὄψιν αὐχμηρούς, «εἰ μὲν εἴδωλα τῶν κειμένων ἐστέ,» φησίν «οὐκ ἐν δίκῃ παρενοχλεῖτε ἡμῖν· οἱ μὲν γὰρ πλεῖστοι χερσὶ ταῖς ἀλλήλων ἀνῄρησθε, ὅσοι δὲ πρὸς ἡμῶν, ἀμύνης νόμῳ καὶ ἐκδικίας τῆς εἰς σωφροσύνην ὕβρεως πεπόνθατε· εἰ δέ τινες τῶν ζώντων ἐστέ, λῃστρικὸς μὲν ὑμῖν ὡς ἔοικεν ὁ βίος, εἰς καιρὸν δὲ ἥκετε· λύσατε τῶν περιεστηκότων ἀλγεινῶν φόνῳ τῷ καθ´ ἡμῶν δρᾶμα τὸ περὶ ἡμᾶς καταστρέψαντες.» Ἡ μὲν ταῦτα ἐπετραγῴδει, οἱ δὲ οὐδὲν συνιέναι τῶν λεγομένων ἔχοντες τοὺς μὲν αὐτοῦ καταλείπουσιν, ἰσχυρὰν αὐτοῖς φυλακὴν τὴν ἀσθένειαν αὐτῶν ἐπιστήσαντες, ἐπὶ δὲ τὴν ναῦν ὁρμήσαντες τὸν φόρτον ἐξήντλουν, τῶν μὲν ἄλλων ὑπερορῶντες (πολλὰ δὲ ἦν καὶ ποικίλα), χρυσοῦ δὲ καὶ ἀργύρου καὶ λίθων πολυτίμων καὶ σηρικῆς ἐσθῆτος, ὅση δύναμις ἑκάστοις, ἐκφοροῦντες. Ἐπεὶ δὲ ἅλις ἔχειν ἐδόκει (καὶ τοσαῦτα ἦν ὡς καὶ λῃστρικὴν κορέσαι πλεονεξίαν), τὴν λείαν ἐπὶ τὸν αἰγιαλὸν καταθέντες εἰς φορτία καὶ μοίρας κατενέμοντο, οὐ πρὸς τὴν ἑκάστου τῶν ληφθέντων ἀξίαν ἀλλὰ πρὸς τὸ ἴσον βάρος τὴν νέμησιν ποιούμενοι. Τὰ δὲ περὶ τὴν κόρην καὶ τὸν νεανίαν ἐν δευτέροις πράξειν ἔμελλον. Κατὰ τοῦτο πλῆθος ἕτερον ἐφίσταται λῃστρικόν, ἱππέων δύο τοῦ τάγματος ἡγουμένων· ὅπερ ὡς εἶδον οἱ πρότεροι, οὔτε χεῖρας ἀνταράμενοι οὔτε τι τῶν σκύλων ἐπενεγκάμενοι, τοῦ μὴ ἐπιδιωχθῆναι ἕνεκεν, ὡς δρόμου εἶχον ἔφευγον, αὐτοὶ μὲν εἰς δέκα τὸν ἀριθμὸν ὄντες, τρὶς δὲ τοσούτους τοὺς ἐπελθόντας θεασάμενοι. Καὶ οἱ μὲν ἀμφὶ τὴν κόρην δεύτερον ἤδη ἡλίσκοντο οὐδέπω ληφθέντες· οἱ δὲ λῃσταί, πρὸς τὴν διαρπαγὴν καὶ ταῦτα σπεύδοντες, ὑπὸ τῆς τῶν ὁρωμένων ἀγνοίας ἅμα καὶ ἐκπλήξεως τέως ἀνεστέλλοντο. Τοὺς μὲν γὰρ πολλοὺς φόνους ὑπὸ τῶν προτέρων γεγενῆσθαι λῃστῶν εἴκαζον, τὴν κόρην δὲ ὁρῶντες ἐν ξένῃ καὶ περιβλέπτῳ τῇ στολῇ καὶ τῶν μὲν προσπιπτόντων φοβερῶν ὡς ἂν μηδὲ γινομένων ὑπερορῶσαν ὅλην δὲ τοῦ νεανίου πρὸς τοῖς τραύμασιν οὖσαν καὶ ὡς ἴδιον τὸ ἐκείνου πάθος ἀλγοῦσαν, τὴν μὲν τοῦ κάλλους καὶ τοῦ φρονήματος ἐθαύμαζον, τὸν δὲ καὶ τραυματίαν ἐξεπλήττοντο· τοιοῦτος τὴν μορφὴν καὶ τοσοῦτος τὸ μέγεθος ἔκειτο κατὰ μικρὸν ἤδη πως ἀνειληφὼς ἑαυτὸν καὶ πρὸς τὸ σύνηθες βλέμμα ἀποκαθιστάμενος.

Traduction française :

[1,3] Mais quand ces brigands eurent passé outre, et qu'ils se vinrent présenter droit devant elle, adonc (pensant qu'ils voulussent attenter de lui faire quelque chose outre son gré ), elle leva une autre fois la tête, et les voyant ainsi noirs et hideux, leur dit : "Si vous êtes les ombres et âmes de ceux qui gisent ici morts étendus, vous avez tort de nous venir encore une autre fois molester et troubler; car, pour la plus grande partie, vous vous êtes défaits les uns les autres de vos propres mains. Et quant à ceux qui ont été tués par nous, vous savez que ça été à bon droit, et selon la loi de juste vengeance, pour repousser l'injure et l'outrage que vous attentiez faire à notre pudicité; mais si vous êtes hommes vivants, vous menez vie de brigands, comme il semble à vous voir, vous êtes survenus opportunément. Si vous supplie que vous nous délivriez des maux et misères qui nous environnent, et mettiez fin à la tragédie de notre malheureuse vie en nous donnant la mort". Elle leur disait ces pitoyables paroles; mais eux, qui n'entendaient pas un seul mot de ce qu'elle leur disait, la laissèrent avec le blessé, sans leur donner autre plus sûre garde que leur débilité, et s'en allèrent vers la nef, de laquelle ils vidèrent et déchargèrent en terre ce qui était dedans, et ne faisant compte de toutes autres richesses, dont il y avait grande quantité, et de toutes sortes, seulement tirèrent dehors l'or et l'argent, les pierres précieuses et les draps de soie, autant comme chacun d'eux en pouvait emporter. Quand ils en eurent assez tiré à leur avis, et qu'il y en eut tant que l'avarice et convoitise de ces brigands en fut assouvie, ils en firent des faisceaux et départirent tout ce pillage en certains lots, non qu'ils fissent ce partage à la raison et au prix de la juste valeur des choses, mais seulement les partageaient au poids; et quant au jeune damoiseau et à la jeune demoiselle, ils en devaient disposer puis après. Mais en ces entrefaites voici survenir une autre troupe de brigands que conduisaient deux hommes de cheval ; et aussitôt que ces premiers les aperçurent, sans se préparer pour les combattre, et sans emporter aucune chose de tout ce butin, de peur que cela ne fût cause de les faire suivre, ils se mirent tous à fuir tant qu'ils purent courir, car ils n'étaient que dix de leur bande, et les autres étaient trois fois autant ; par ainsi, la pucelle et sa compagnie fut déjà prise pour la deuxième fois, et si ne l'était point encore. Or, quant à ces seconds voleurs, combien qu'ils eussent aussi bonne envie de butiner cette proie, qui était en si belle prise comme les premiers, si est-ce que l'ébahissement et l'ignorance de ce qu'ils voyaient les en garda et retint pour quelque temps ; car ils pensaient que tant d'hommes morts étendus sur la place eussent été occis par les premiers brigands. Et d'autre côté, voyant cette jeune pucelle parée de vêtements si exquis et étranges à eux, qui ne s'étonnait de toutes ces choses si effroyables advenues à l'entour d'elle non plus que s'il n'y eût rien eu, et qui n'entendait à autre chose qu'à curer et accoutrer les blessures du damoiseau, en manière qu'elle se doulait et passionnait autant du mal qu'elle lui voyait endurer, comme elle eût su faire du sien propre, ils en demeurèrent merveilleusement étonnés, tant pour la beauté singulière et pour le gentil courage d'elle, comme aussi pareillement du jeune gentilhomme navré, tant il était bien formé et de belle taille, et si commençait déjà à se revenir un petit et à reprendre son visage accoutumé.





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Dernière mise à jour : 9/01/2007