HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre I

ἐπέσχον



Texte grec :

[1,29] Εἴργαστο δὲ ὧδέ πως· στόμιον ἦν αὐτῷ στενόπορόν τε καὶ ζοφῶδες οἰκήματος κρυφίου θύραις ὑποκείμενον, ὡς τὸν οὐδὸν θύραν ἄλλην τῇ καθόδῳ γίνεσθαι ὡς πρὸς τὴν χρείαν· ἐνέπιπτέ τε αὐτῇ ῥᾳδίως καὶ ἀνεπτύσσετο· τὸ δὲ αὐτόθεν εἰς αὐλῶνας σκολιοὺς ἀτάκτως σχιζόμενον. Οἱ γὰρ ἐπὶ τοὺς μυχοὺς πόροι καὶ αὔλακες πῇ μὲν ἕκαστος ἰδίᾳ τεχνικῶς πλανώμενοι πῇ δὲ ἀλλήλοις ἐμπίπτοντες καὶ ῥιζηδὸν πλεκόμενοι πρὸς μίαν εὐρυχωρίαν τὴν ἐπὶ τοῦ πυθμένος συρρέοντες ἀνεστομοῦντο, καθ´ ὃ καὶ φέγγος ἀμυδρὸν ἔκ τινος διατρήσεως πρὸς ἄκροις τῆς λίμνης προσέπιπτεν. Ἐνταῦθα ὡς καθῆκε τὴν Χαρίκλειαν ὁ Κνήμων καὶ πρὸς τὸ ἔσχατον τοῦ ἄντρου διεβίβασε τῇ πείρᾳ χειραγωγήσας, πολλὰ καὶ ἐπιθαρσύνας καὶ ὡς εἰς ἑσπέραν ἅμα τῷ Θεαγένει φοιτήσειν κατεπαγγειλάμενος (οὐ γὰρ ἐπιτρέψειν αὐτῷ συμπλακῆναι τοῖς πολεμίοις ἀλλὰ διαδράσεσθαι τὴν μάχην), οὐδὲν φθεγξαμένην ἀλλ´ ὥσπερ θανάτῳ τῷ κακῷ βεβλημένην καὶ ὥσπερ ψυχῆς τοῦ Θεαγένους ἀφῃρημένην, ἄπνουν καὶ σιγῶσαν ἀπολιπὼν ἀνεδύετο τοῦ σπηλαίου· καὶ τὸν οὐδὸν ἐπαγαγὼν καί τι καὶ ἐπιδακρύσας αὑτόν τε τῆς ἀνάγκης κἀκείνην τῆς τύχης ὅτι μονονουχὶ ζῶσαν εἴη καταθάψας καὶ τὸ φαιδρότατον τῶν ἐν ἀνθρώποις Χαρίκλειαν νυκτὶ καὶ ζόφῳ παραδεδωκώς, ἀπέτρεχεν ὡς τὸν Θύαμιν καὶ καταλαμβάνει ζέοντα πρὸς τὴν μάχην καὶ αὐτόν τε ἅμα τῷ Θεαγένει λαμπρῶς ἐξωπλισμένον καὶ τοὺς ἤδη παρ´ αὐτὸν συνειλεγμένους πρὸς τὸ μανικώτερον τῷ λόγῳ παρασκευάζοντα. Στὰς γὰρ εἰς μέσους ἔλεγε «Συστρατιῶται, προτρέπειν μὲν ὑμᾶς οὐκ οἶδ´ ὅτι δεῖ διὰ πλειόνων, αὐτούς τε ὑπομνήσεως οὐδὲν δεομένους ἀλλὰ βίον ἀεὶ τὸν πόλεμον ἡγουμένους καὶ ἄλλως τῆς ἀπροσδοκήτου τῶν ἐναντίων ἐφόδου τὸ παρέλκον τῶν λόγων ὑποτεμνομένης· ὧν γὰρ ἐν ἔργοις οἱ πολέμιοι, τούτους μὴ διὰ τῶν ὁμοίων σὺν τάχει τὴν ἄμυναν ἐπάγειν παντάπασίν ἐστι τοῦ προσήκοντος ὑστερούντων. Εἰδότες οὖν ὡς οὐχ ὑπὲρ γυναικῶν ἐστι καὶ παίδων ὁ λόγος, ὃ δὴ πολλοῖς εἰς τὸ παροξῦναι καὶ μόνον πρὸς μάχην ἤρκεσε (ταῦτα γὰρ ἡμῖν ἐλάττονος λόγου καὶ τοσαῦτα ἔχειν ἔξεσται ὅσα καὶ νικᾶν περιγίνεται), ἀλλ´ ὑπὲρ αὐτοῦ τοῦ εἶναι καὶ ψυχῶν τῶν ἡμετέρων (οὐ γὰρ ἐπὶ ῥητοῖς ποτε λῃστρικὸς ἔληξε πόλεμος οὐδὲ ἐν σπονδαῖς ἔσχε τὴν τελευτήν, ἀλλ´ ἢ περιεῖναι κρατοῦντας ἢ τεθνάναι τοὺς ἁλόντας ἀναγκαῖον), οὕτω τοῖς ἐχθίστοις ψυχήν τε ἅμα καὶ σῶμα τεθηγμένοι συμπίπτωμεν.»

Traduction française :

[1,29] Elle était faite de cette sorte. Premièrement la bouche était fort étroite, et obscure au-dessous de l'entrée d'une petite loge secrète, tellement que la pierre qui faisait le seuil de l'huis pour entrer en la loge était un autre huis pour descendre dedans la caverne, et l'ôtait et remettait-on aisément comme l'on voulait. Quand on était au-dedans de la fosse, on la trouvait courbée en plusieurs conduits et canaux tortueux, qui tous allaient tournoyants ingénieusement l'un de çà, l'autre de là, sans aucun certain ordre, et régnait chacun à part jusqu'au bas de la fosse; mais ils s'entremêlaient l'un parmi l'autre, et s'entrelaçaient comme font les racines des arbres, jusqu'à ce que tous venaient à se rendre dedans une grande et large place qui était tout au fond, auquel il pénétrait un peu de clarté trouble par un petit soupirail qui allait répondre tout au bord du lac. Après que Cnémon eut là descendu Chariclée en la conduisant par la main jusqu'au plus profond de la caverne, pour ce qu'il savait bien les êtres, comme celui qui y avait été plusieurs fois auparavant, il la réconforta le mieux qu'il put, lui promettant que sur le soir il la viendrait voir avec Théagène et qu'il ne permettrait pas qu'il entrât au combat à l'encontre des ennemis, mais lui ferait éviter la bataille. Puis la laissa toute seule qui ne respirait ni ne disait un tout seul mot, et était aussi défaite comme si elle eût été jugée ou blessée à mort, de sorte qu'il semblait proprement qu'on lui eût ôté rame du corps en l'ayant séparée de Théagène. Et à temps remonta Cnémon, lequel sortant de la caverne remit la pierre qui bouchait l'entrée de la fosse. Mais ce ne fut pas sans pleurer et regretter tant la contrainte de lui que le malheur d'elle, laquelle il avait par commandement presque (en manière de dire) enterrée toute vive, et avait enseveli en obscurité et ténèbres la plus belle et la plus plaisante chose à l'oeil qui fût en tout le monde. Si courut vers Thyamis, lequel il trouva bouillant d'ardeur de combattre, armé magnifiquement avec Théagène, et qui déjà encourageait de combattre furieusement et en hommes désespérés ceux qui étaient assemblés autour de lui. Car se dressant au milieu de ses gens il leur fit une harangue dont la teneur fut telle : mes compagnons, je vois bien qu'il n'est pas à cette heure saison d'user de longue harangue pour vous encourager, tant pour ce qu'il n'en est point de besoin envers vous qui n'avez jamais mené autre vie que la guerre, qu'aussi pour autant que la soudaine incursion et surprise de nos ennemis nous retranche toute superfluité de paroles. Car où les ennemis par voie de fait viennent courir sus, de n'aller promptement par même voie au devant pour les rembarrer et repousser, c'est à faire à gens qui diffèrent et reculent à leur devoir. Par quoi je ne vous veux avertir d'autre chose, sinon qu'il n'est pas question de combattre maintenant pour garder nos femmes et enfants seulement (ce qui néanmoins à plusieurs est assez suffisante cause pour aiguillonner et irriter leurs courages à vaillamment combattre; car et cela dont nous faisons moins de compte et toutes autres choses que l'on sauve ou que l'on acquiert en gagnant la victoire, nous demeureront) ; mais qu'il nous faut combattre pour nos vies mêmes et pour nos têtes; pour ce que l'on ne cesse jamais la guerre commencée contre les brigands sous un traité de certaines conditions, ni ne fait-on jamais ni paix, ni trêves avec eux, mais faut nécessairement ou qu'ils vainquent s'ils veulent vivre, ou qu'ils meurent d'une mâle mort s'ils sont une fois pris ou vaincus. Et pourtant, cela considéré et connu, allons irrités en courage affronter et combattre nos plus mortels ennemis.





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Dernière mise à jour : 9/01/2007