HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre I

τοσοῦτον



Texte grec :

[1,25] Κἀν τούτῳ σχολῆς ἐπιλαβόμενος ὁ Θεαγένης ἐδάκρυέ τε καὶ ἀνῴμωζε πρὸς μὲν τὴν Χαρίκλειαν οὐδ´ ὁτιοῦν διαλεγόμενος θεοὺς δὲ συνεχῶς ἐπικαλούμενος μάρτυρας. Τῆς δὲ εἰ τὰ συνήθη καὶ κοινὰ ταῦτα θρηνεῖ πυνθανομένης ἢ {εἰ} μή τι πεπόνθοι καινότερον, «καὶ τί γένοιτ´ ἂν» ἔφη ὁ Θεαγένης «καινότερον, {ἢ} τί δὲ ἀθεμιστότερον ἢ ὅρκων μὲν καὶ σπονδῶν παραβαινομένων Χαρικλείας δὲ λήθην ἐμοῦ λαβούσης καὶ πρὸς ἄλλων γάμους ἐπινευούσης;» «Εὐφήμησον» ἔφη ἡ κόρη «μηδέ μοι γίνου τῶν συμφορῶν βαρύτερος μηδέ, τοσαύτην ἔχων ἐκ τῶν παρελθόντων τὴν κατ´ ἐμοῦ διὰ τῶν ἔργων δοκιμασίαν, ἐκ λόγων ἐπικαίρων καὶ πρός τι χρειῶδες εἰρημένων ἄγε δι´ ὑποψίας· εἰ δὲ μή, γίνεται τοὐναντίον καὶ μᾶλλον αὐτὸς μεταβάλλεσθαι δόξεις ἢ 〈ἐμὲ〉 μεταβαλλομένην εὑρήσεις. Ἐγὼ γὰρ δυστυχεῖν μὲν οὐκ ἀρνοῦμαι, μὴ σωφρονεῖν δὲ οὐδὲν οὕτω βίαιον ὥστε με μεταπεισθῆναι· ἓν μόνον οἶδα μὴ σωφρονοῦσα, τὸν ἐξ ἀρχῆς ἐπὶ σοὶ πόθον· ἀλλὰ καὶ τοῦτον ἔννομον· οὐ γὰρ ὡς ἐραστῇ πειθομένη ἀλλ´ ὡς ἀνδρὶ συνθεμένη τότε πρῶτον ἐμαυτὴν ἐπέδωκα καὶ εἰς δεῦρο διετέλεσα καθαρὰν ἐμαυτὴν καὶ ἀπὸ σῆς ὁμιλίας φυλάττουσα, πολλάκις μὲν ἐπιχειροῦντα διωσαμένη, τὸν δὲ ἐξ ἀρχῆς ἡμῖν συγκείμενόν τε καὶ ἐνώμοτον ἐπὶ πᾶσι γάμον ἔνθεσμον εἴ πῃ γένοιτο περισκοποῦσα. Πῶς οὖν οὐκ ἂν εἴης ἄτοπος εἰ τὸν βάρβαρόν με τοῦ Ἕλληνος, τὸν λῃστὴν τοῦ ἐρωμένου πιστεύοις ἐπίπροσθεν ἄγειν;» «Τί οὖν ἐβούλετό σοι τὰ τῆς καλῆς δημηγορίας ἐκείνης;» ἔφη ὁ Θεαγένης. «Τὸ μὲν γὰρ ἀδελφόν με σαυτῆς ἀναπλάττειν σοφὸν εἰς ὑπερβολὴν καὶ πόρρω τὸν Θύαμιν ζηλοτυπίας τῆς ἐφ´ ἡμῖν ἀπάγον καὶ συνεῖναι ἡμᾶς ἀλλήλοις ἀδεῶς παρασκευάζον· συνίην καὶ τῆς Ἰωνίας καὶ τῆς κατὰ τὴν Δῆλον πλάνης ὅτι τῶν ὄντων ἦν καὶ ἀληθῶν ἐπικαλύμματα καὶ πλάνην τῷ ὄντι τοῖς ἀκούουσιν ἐπάγοντα.

Traduction française :

[1,25] Lequel cependant prenant occasion de la solitude, se prit à larmoyer et soupirer, ne disant pas un tout seul mot à Chariclée, mais invoquant continuellement les dieux à témoins. Et elle lui demanda donc, si c'était leurs communes misères qu'il lamentait à la manière accoutumée, ou s'il ne lui était point survenu quelque nouvelle douleur qui le fit ainsi fort gémir et soupirer. Et que peut-il être (répond Théagène) plus nouveau ni plus contre Dieu et raison, que violer son serment et fausser la foi promise ? Et que Chariclée m'ait mis en oubli, inclinant à en vouloir épouser un autre que moi. Ah ! ne dites jamais cela, dit la pucelle, et ne me soyez en le disant plus déplaisant que ne sont les maux que j'endure ; et vu que vous avez fait épreuve suffisante de moi et de mon vouloir par tant d'effets et d'expérience, ne soupçonnez point ma loyauté maintenant pour quelques paroles accommodées au temps, et dites pour le bien de vous et de moi : autrement ce sera tout le contraire de ce que vous dites, plutôt semblera-t-il que vous même soyez mué de courage, que vous m'en trouviez changée. Car quant à moi je ne nie point que je ne sois malheureuse et infortunée, mais aussi puis-je bien assurer qu'il n'y a force ni violence si grande qui pût faire varier la pudicité de mon vouloir. Il n'y a qu'un tout seul point, en quoi je sache jamais avoir failli à étroitement garder toutes les lois de tempérance, ce fut quand premièrement je mis mon amour en vous, combien que l'amour fût saint et légitime ; car je n'ai jamais obtempéré à votre vouloir comme à un amant, mais vous ai la foi promise comme à mon époux dès le commencement que je me donnai du tout à vous ; et jusques ici me suis maintenue nette et impollue, non seulement de l'effet, mais aussi du parler, en vous repoussant plusieurs fois que vous avez attenté de faire votre plaisir de moi, attendant l'occasion où le mariage arrêté et juré entre nous sous les plus saints et plus étroits serments qu'il est possible de faire, se consommerait selon les lois et ordonnances des hommes. N'êtes vous donc pas bien loin de sain jugement de croire que j'aie vouloir de préférer un barbare à un Grec ? un brigand à un ami ? Et que voulait donc dire cette votre belle harangue (dit alors Theagène) ? Car de feindre que je fusse votre frère je trouvais le plus sagement fait du monde, pour autant que c'est un grand moyen d'ôter à Thyamis la jalousie qu'il pourrait avoir contre moi, et de faire que nous pussions être sans soupçons ensemble; et si voyais-je bien que tout le discours feint et controuvé que vous avez fait, et du pays d'Ionie et de notre voyage en l'île de Délos était une bonne couverture pour cacher la vérité de notre fait, et pour abuser ceux qui vous écoutaient.





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Dernière mise à jour : 9/01/2007