HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre I

ἀπὸ



Texte grec :

[1,26] Τὸ δὲ ἑτοίμως οὕτως ἐπινεύειν τὸν γάμον καὶ συντίθεσθαι διαρρήδην καὶ καιρὸν ὁρίζειν, ταῦτα συμβάλλειν οὔτε ἐδυνάμην οὔτε ἐβουλόμην· εὐχόμην δὲ καταδῦναι μᾶλλον ἢ τοιαύτην ἐπιδεῖν τῶν ἐπὶ σοὶ πόνων τε καὶ ἐλπίδων τὴν τελευτήν.» Καὶ ἡ Χαρίκλεια περιβαλοῦσα τὸν Θεαγένην καὶ μυρία φιλήσασα καὶ διάβροχον ποιήσασα τοῖς δάκρυσιν «ὡς ἥδιστα» ἔφη «δέχομαί σου τοὺς ἐπ´ ἐμοὶ τούτους φόβους· εὔδηλος γὰρ εἶ κἀκ τούτων μὴ ὀκλάσας τὸν ἐπ´ ἐμοὶ πόθον ὑπὸ τῶν πολλῶν συμφορῶν. Ἀλλ´ εὖ ἴσθι, Θεάγενες, οὐδ´ ἂν τὸ παρὸν τοῦτο ἀλλήλοις διελεγόμεθα μὴ τούτων οὕτως ἐπηγγελμένων. Ὁρμὴν γάρ, ὡς οἶσθα, κρατούσης ἐπιθυμίας μάχη μὲν ἀντίτυπος ἐπιτείνει, λόγος δὲ εἴκων καὶ πρὸς τὸ βούλημα συντρέχων τὴν πρώτην καὶ ζέουσαν φορὰν ἔστειλε καὶ τὸ κάτοξυ τῆς ὀρέξεως τῷ ἡδεῖ τῆς ἐπαγγελίας κατεύνασε. Πρώτην γάρ, ὡς οἶμαι, πεῖραν οἱ ἀγροικότερον ἐρῶντες τὴν ὑπόσχεσιν νομίζουσι, καὶ κρατεῖν ἀπὸ τῆς ἐπαγγελίας ἡγούμενοι πραότερον διάγουσιν ἐπὶ τῶν ἐλπίδων σαλεύοντες. Ἃ δὴ καὶ αὐτὴ προμηθουμένη τοῖς λόγοις ἐμαυτὴν ἐξεδόμην, θεοῖς τὰ ἑξῆς ἐπιτρέψασα καὶ δαίμονι τῷ τὴν ἀρχὴν λαχόντι τὸν ἡμέτερον ἐπιτροπεύειν ἔρωτα· πολλὰ μία ἡμέρα καὶ δύο πολλάκις ἔδοσαν τῶν εἰς σωτηρίαν, καὶ τύχαι παρέσχον ἃ βουλαῖς ἄνθρωποι μυρίαις οὐκ ἐξεῦρον. Τοῦτό τοι καὶ αὐτὴ τὸ παρὸν ἐπινοίαις ὑπερεθέμην τὰ πρόδηλα τοῖς ἀδήλοις διακρουσαμένη. Φυλακτέον οὖν, ὦ γλυκύτατε, καθάπερ πάλαισμα τὸ πλάσμα καὶ σιγητέον οὐ πρὸς τοὺς ἄλλους μόνον ἀλλὰ καὶ πρὸς αὐτὸν Κνήμωνα· φιλάνθρωπος μὲν γάρ ἐστι περὶ ἡμᾶς καὶ Ἕλλην, ἀλλ´ αἰχμάλωτος καὶ τῷ κρατοῦντι πλέον, ἂν οὕτω τύχῃ, χαριούμενος. Οὔτε γὰρ φιλίας χρόνος οὔτε ἀγχιστείας θεσμὸς ἐνέχυρον ἡμῖν ἀκριβὲς τῆς πίστεως αὐτοῦ τῆς περὶ ἡμᾶς δίδωσι· διὸ κἂν ἔκ τινος ὑπονοίας ἐπιψαύσῃ ποτὲ τῶν ἡμετέρων, ἀρνητέον τὴν πρώτην. Καλὸν γάρ ποτε καὶ τὸ ψεῦδος, ὅταν ὠφελοῦν τοὺς λέγοντας μηδὲν καταβλάπτῃ τοὺς ἀκούοντας.»

Traduction française :

[1,26] Mais de consentir ainsi franchement le mariage, et l'accorder expressément, et nommément en définir le temps et le lieu, je n'ai ni su, ni voulu deviner que c'était à dire ; mais bien ai-je fait prière aux dieux d'être plutôt vif englouti en terre, que de voir une telle issue de mon espérance et des labeurs que j'ai endurés pour vous. A cette parole Chariclée vint embrasser Théagène et en lui donnant mille et mille baisers le mouilla tout de ses larmes et dit : Ô dieux ! combien agréable et plaisante m'est cette votre crainte quand elle me donne clairement à connaître que tant de calamités et de malheurs n'ont encore nullement diminué l'affection et bonne amour que vous me portez! Mais soyez sûr, Théagène, que nous n'aurions pas maintenant la liberté de parler seulement ensemble, si je ne l'eusse ainsi promptement accordé et promis : car (comme vous savez) qui combat ouvertement contre l'impatient désir de celui qui est le plus fort, il ne fait que l'enflammer et augmenter davantage ; mais qui par douces paroles lui cède et condescend à son vouloir, il attiédit cette première fureur bouillante et rebouche la première pointe de la cupidité par le plaisir de la promesse présente. Car je crois que ceux qui aiment plus rudement, estiment que le premier essai de la jouissance soit en la promesse; et croyant déjà tenir ce qu'on leur a promis, ils n'en sont pas après si impétueux, ni si farouches, à cause qu'ils flottent et nagent en l'espérance qui les entretient. Ce que prévoyant, je me suis moi-même donnée de paroles, commettant la conduite du reste au bon esprit, qui dès le commencement a entrepris de conduire et garder notre amour. Une seule journée ou deux souventes fois apportent plusieurs expédients et moyens de salut, et donnent des accidents et aventures que les hommes avec tout leur conseil n'eussent jamais su imaginer. Voila pourquoi maintenant aux discours que je faisais, en mon entendement, il m'a semblé que je devais différer et reculer, repoussant par ce moyen ce qui était certain par ce qui est incertain. Et pourtant mon très doux ami, faut-il tenir secrète cette feintise et simulation, comme une ruse de lutte, et la faut céler non seulement à tous les autres, mais aussi à Cnémon. Car combien qu'il use de grande honnêteté et courtoisie envers nous, et qu'il soit Grec, si est-il néanmoins captif, et pour ce il est vraisemblable qu'il aimera mieux complaire à celui qui est le plus fort. Car nous n'avons ni longueur de temps, ni loi de parenté ou de consanguinité qui nous soit suffisant gage, ni répondant de feauté (fidélité) envers nous ; par quoi si d'aventure par quelque soupçon il venait à se douter de notre conseil, il lui faudra bien affirmer du commencement qu'il n'en est rien. Car le mentir n'est point répréhensible, mais est honnête, quand il profite à celui qui le dit, et ne nuit point à celui à qui il est dit.





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Dernière mise à jour : 9/01/2007