HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre I

δυστυχεῖν



Texte grec :

[1,30] Ταῦτα εἰπὼν τὸν ὑπασπιστὴν περιεσκόπει καὶ ὀνομαστὶ Θέρμουθιν ἀνεκάλει πολλάκις· ὡς δὲ ἦν οὐδαμοῦ, πολλὰ διαπειλήσας ἐπὶ τὴν πορθμίδα δρομαῖος ἔσπευδεν· ὁ γὰρ πόλεμος ἤδη συνερρώγει καὶ παρῆν ὁρᾶν καὶ πόρρωθεν τοὺς τὰ ἔσχατα κατὰ τὰς εἰσβολὰς τῆς λίμνης οἰκοῦντας ἁλισκομένους. Οἱ γὰρ ἐπεληλυθότες τῶν ὑποπιπτόντων ἢ καὶ φυγῇ χρωμένων τὰ σκάφη καὶ τὰς καλύβας ἐνεπίμπρασαν· ὑφ´ ὧν τῆς φλογὸς ἐπὶ τὸ πλησίον ἕλος διαρριπιζομένης καὶ τὸν πολὺν κατ´ αὐτὸ κάλαμον σωρηδὸν νεμομένης ἄφραστόν τι καὶ ἀφόρητον ἐπὶ τοὺς ὀφθαλμοὺς σέλας ἔμπυρον ἐπὶ δὲ τὴν ἀκοὴν ἠχὴ κατάκροτος ἐπεφέρετο. Καὶ πολέμου πᾶν εἶδος καὶ ἐνηργεῖτο καὶ ἐξηκούετο, τῶν μὲν ἐγχωρίων προθυμίᾳ καὶ ῥώμῃ πάσῃ τὴν μάχην ὑφισταμένων, τῶν δὲ τῷ πλήθει καὶ τῆς ἐφόδου τῷ ἀπροσδοκήτῳ πλεῖστον ὑπερφερόντων καὶ τοὺς μὲν ἐπὶ γῆς ἀναιρούντων τοὺς δὲ εἰς τὴν λίμνην αὐτοῖς σκάφεσι καὶ αὐτοῖς οἰκήμασι βαπτιζόντων· ὑφ´ ὧν ἁπάντων δοῦπός τις πρὸς τὸν ἀέρα συμμιγὴς ἤρετο πεζομαχούντων ὁμοῦ καὶ ναυμαχούντων, ὀλλύντων τε καὶ ὀλλυμένων, αἵματι τὴν λίμνην φοινιττόντων, πυρὶ καὶ ὕδατι συμπλεκομένων. Ἅπερ ὡς εἶδέ τε καὶ ἤκουσεν ὁ Θύαμις, ἐνθύμιον αὐτῷ τὸ ὄναρ γίνεται καθ´ ὃ τὴν Ἶσιν ἑώρα καὶ τὸν νεὼν ἅπαντα λαμπάδων καὶ θυσιῶν ἀνάμεστον, καὶ ταῦτα ἐκεῖνα εἶναι τὰ νῦν δρώμενα· καὶ πρὸς τὰ ἐναντία τῶν προτέρων τὴν ὄψιν συνέβαλλεν, ὡς ἔχων οὐχ ἕξει τὴν Χαρίκλειαν, ὑπὸ τοῦ πολέμου ταύτης ἀφαιρεθείσης, καὶ ὡς φονεύσει καὶ οὐ τρώσει, ξίφει καὶ οὐκ Ἀφροδίτης νόμῳ. Καὶ πολλὰ τὴν θεὸν ὡς δολερὰν ὀνειδίσας καὶ δεινὸν ἡγησάμενος εἴ τις ἄλλος ἐγκρατὴς ἔσται Χαρικλείας, μικρὸν ἐπισχεῖν τοὺς σὺν αὐτῷ κελεύσας καὶ ὡς κατὰ τόπον μένοντας ποιεῖσθαι δεήσει τὴν μάχην φράσας κλοπεύοντας περὶ τὸ νησίδιον καὶ διὰ τῶν πέριξ ἑλῶν κρυφίους τὰς ἐμβολὰς ποιουμένους, ἀγαπητῶς γὰρ ἂν καὶ οὕτως ἀντισχεῖν πρὸς τὸ πλῆθος τῶν πολεμίων, αὐτός, δῆθεν ὡς τὸν Θέρμουθιν ἐπιζητήσων καὶ τοῖς ἑστίοις θεοῖς κατευξόμενος, ἕπεσθαί τε μηδενὶ συγχωρήσας, ἐπὶ τὸ δωμάτιον ἐμμανὴς ἀνέστρεφε. Δυσανάκλητον δὲ πρὸς ὅπερ ἂν ὁρμήσῃ τὸ βάρβαρον ἦθος· κἂν ἀπογνῷ τὴν ἑαυτοῦ σωτηρίαν, προαναιρεῖν ἅπαν τὸ φίλον εἴωθεν, ἤτοι συνέσεσθαι αὐτοῖς καὶ μετὰ θάνατον ἀπατώμενον ἢ χειρὸς πολεμίας καὶ ὕβρεως ἐξαιρούμενον. Ὑφ´ ὧν καὶ ὁ Θύαμις τῶν μὲν ἐν χερσὶ πάντων ἀμνημονήσας, καὶ ταῦτα ὥσπερ ἄρκυσι τοῖς πολεμίοις κεκυκλωμένος, ἔρωτι δὲ καὶ ζηλοτυπίᾳ καὶ θυμῷ κάτοχος ἐπὶ τὸ σπήλαιον ἐλθὼν ὡς εἶχε δρόμου καθαλάμενος ἐμβοῶν τε μέγα καὶ πολλὰ αἰγυπτιάζων, αὐτοῦ που περὶ τὸ στόμιον ἐντυχών τινι Ἑλληνίδι τῇ γλώττῃ προσφθεγγομένῃ, ἀπὸ τῆς φωνῆς ἐπ´ αὐτὴν χειραγωγηθεὶς ἐπιβάλλει τε τῇ κεφαλῇ τὴν λαιὰν χεῖρα καὶ διὰ τῶν στέρνων παρὰ τὸν μαζὸν ἐλαύνει τὸ ξίφος.

Traduction française :

[1,30] Après qu'il eut dit cela, il regarda plusieurs fois autour de lui s'il ne verrait point son écuyer, l'appelant par son nom Thermoutis : mais voyant qu'il ne comparaissait point, il s'en alla courant jeter dedans son bateau, menaçant fort ledit Thermoutis : car la bataille était déjà commencée, et pouvait-on voir de loin comment les ennemis prenaient ceux qui demeuraient aux environs des bords du lac, et comment ils mettaient le feu dedans les cabanes, loges et bateaux tant de ceux qui se rendaient comme de ceux qui s'enfuyaient. Et le vent qui était fort impétueux portait la flamme à travers les cannes et roseaux du prochain marais, et les embrasait tellement, que les yeux ne pouvaient supporter la grande clarté enflammée qui en sortait, ni l'ouïe le grand bruit que la flamme faisait. Il n'y avait sorte d'exploit de guerre qui ne s'y fît et qui ne s'y ouît aussi, parce que les habitants du lac soutenaient le combat de toute leur puissance, le mieux qu'ils pouvaient. Mais les ennemis, en partie parce qu'ils étaient en plus grand nombre, et en partie parce qu'ils les avaient surpris au dépourvu, étaient les plus forts. Si en tuaient les uns à coups de main sur la terre, et en noyaient les autres dedans le lac, avec leurs loges et leurs nacelles : dont il sourdait en l'air un grand bruit confus, tant de ceux qui combattaient sur la terre que sur l'eau. Le lac était tout teint de sang, autant de ceux qui tuaient comme de ceux qui étaient tués, et avaient les combattants à faire à se garder et du feu et de l'eau. Ce que voyant et oyant Thyamis, il lui va souvenir de la vision qu'il avait eue en dormant, comme il lui avait semblé qu'il voyait la déesse Isis en son temple, plein de torches allumées et de sacrifices, et incontinent conclut en lui-même que c'était ce qu'il voyait alors devant ses yeux que son songe lui avait pronostiqué, l'interpréta tout au rebours de ce qu'il avait auparavant imaginé : à savoir qu'ayant Chariclée il ne l'aurait pas, parce que cette guerre la lui ôterait, et qu'il l'occirait, et non pas seulement la blesserait, et que ce serait avec un glaive et non pas selon l'usage de Vénus. Si dit plusieurs blasphèmes et outrages à la déesse Isis, disant qu'elle l'avait cauteleusement abusé ; et quant et quant se passionnant qu'un autre que lui eût la jouissance de la belle Chariclée, il commanda à ceux qui étaient autour de lui qu'ils demeurassent-là et qu'ils attendissent qu'on les vint assaillir jusques au lieu même où ils étaient, leur disant qu'en tournoyant autour de l'île et se cachant dedans les cannes du marais qui étaient tout à l'environ, ils fissent quelques saillies à la dérobée, et que ce serait bien assez si encore en cette manière ils pouvaient soutenir et résister à une si grande multitude d'ennemis. Et cependant il fit semblant d'aller chercher son écuyer Thermoutis, et quant et quant faire sacrifice et prière aux dieux domestiques, sans vouloir souffrir que personne de ses gens le suivît, et s'en alla tout épris de fureur vers la petite maisonnette, où était l'entrée de la caverne. C'est une chose mal aisée à réprimer qu'une nature barbare, à quelque chose que ce soit que sa passion la pousse. Car là où une fois les barbares désespèrent de leur salut, ils ont accoutumé de tuer et faire mourir premièrement tous ceux qu'ils ont aimés en leur vivant, ou parce qu'ils estiment qu'après la mort ils seront encore avec eux, ou bien qu'ils les veulent ôter des mains de leurs ennemis, et par ce moyen les tirer du danger d'être injurieusement violés et outragés. Pour lesquelles raisons Thyamis oublia lors toutes les autres affaires qu'il avait entre mains, mêmement à l'heure qu'il était tout à l'entour enfermé et environné d'ennemis, et s'en alla courant comme il était forcené d'amour, de jalousie et de courroux, vers la caverne, et se jeta dedans, l'appelant et criant à haute voix en sa langue égyptienne : or rencontra-t-il assez près de l'entrée, et de la bouche d'icelle caverne, une jeune femme qui répondit à son cri en langage grec, la voix de laquelle le mena jusque là où elle était : et quand il fut tout auprès d'elle, il lui jeta la main gauche sur la tête et de la droite tira son épée qu'il lui passa tout au travers du corps au-dessous de la mamelle.





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Dernière mise à jour : 9/01/2007