HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre I

τῷ



Texte grec :

[1,9] Ἐπεὶ δὲ οὐκ ἀνίεσαν ἀλλὰ παντοίως λέγειν ἱκέτευον, μεγίστην ἡγούμενοι παραψυχὴν τὴν τῶν ὁμοίων ἀκοήν, ἄρχεται ὁ Κνήμων ἐντεῦθεν· «Ἦν μοι πατὴρ Ἀρίστιππος, τὸ γένος Ἀθηναῖος, βουλῆς δὲ τῆς ἄνω, τὴν περιουσίαν τῶν μέσων. Οὗτος, ἐπειδή μοι τὴν μητέρα τελευτῆσαι συνέβη, πρὸς δευτέρους ἀπεκλίνετο γάμους, ἐπὶ μόνῳ μοι παιδὶ σαλεύειν ἐπιμεμφόμενος, καὶ τοῖς οἴκοις ἐπεισάγει γύναιον ἀστεῖον μὲν ἀλλ´ ἀρχέκακον, ὄνομα Δημαινέτην. Ὡς γὰρ τάχιστα εἰσῆλθεν, ὅλον ὑπεποιεῖτο καὶ πράττειν ὅτι βούλοιτο ἔπειθε, τῇ τε ὥρᾳ τὸν πρεσβύτην ἐπαγομένη καὶ τἄλλα ὑπερθεραπεύουσα· δεινὴ δέ, εἴπερ τις γυναικῶν, ἐφ´ ἑαυτὴν ἐκμῆναι καὶ τέχνην τὴν ἐπαγωγὸν ἐκτόπως ἠκριβωμένη, προόδοις τε τοὐμοῦ πατρὸς ἐπιστένουσα καὶ εἰσόδοις προστρέχουσα καὶ βραδύνοντι μεμφομένη καὶ ὡς ἀπώλετ´ ἂν εἰ ὀλίγον ἐμέλλησε καὶ περιβάλλουσα ἐφ´ ἑκάστῳ ῥήματι καὶ ἐπιδακρύουσα τοῖς φιλήμασιν· οἷς ἅπασιν ὁ πατήρ μου σαγηνευθεὶς ὅλην ἐκείνην καὶ ἔπνει καὶ ἔβλεπεν. Ἡ δὲ κἀμὲ τὰ πρῶτα ἴσα καὶ παῖδα ὁρᾶν ἐπλάττετο κἀν τούτῳ τὸν Ἀρίστιππον ὑποποιουμένη καί ποτε καὶ ἐφίλησεν ἂν προσελθοῦσα καὶ ὄνασθαί μου συνεχῶς ηὔξατο· κἀγὼ προσιέμην, τῶν μὲν ὄντων οὐδὲν ὑποπτεύων, ὅτι δὲ μητρῴαν ἐπιδείκνυται περὶ ἐμὲ θαυμάζων διάθεσιν. Ἐπεὶ δὲ ἰταμώτερον προσῄει καὶ θερμότερα ἦν τὰ φιλήματα τοῦ πρέποντος καὶ τὸ βλέμμα τοῦ σώφρονος ἐξιστάμενον πρὸς ὑπόνοιαν ἦγεν, ἤδη τὰ πολλὰ καὶ ὑπέφευγον καὶ πλησιάζουσαν ἀπωθούμην. Καὶ τὰ μὲν ἄλλα τί δεῖ μηκύνοντα ἐνοχλεῖν; τὰς πείρας ἃς καθῆκε, τὰς ὑποσχέσεις ἃς ἐπηγγείλατο, νῦν μὲν παιδίον νῦν δὲ γλυκύτατον ὀνομάζουσα καὶ αὖθις κληρονόμον καὶ μετ´ ὀλίγον ψυχὴν ἑαυτῆς ἀποκαλοῦσα καὶ ἁπλῶς τὰ καλὰ τῶν ὀνομάτων τοῖς ἐπαγωγοῖς παραμιγνῦσα καὶ οἷστισι μᾶλλον προστρέχω περισκοποῦσα, ὡς ἐν μὲν τοῖς σεμνοτέροις μητέρα ἑαυτὴν ἀναπλάττουσα ἐν δὲ τοῖς ἀτοπωτέροις τοῦτο ἐκεῖνο λαμπρῶς ἐρωμένην ὑποφαίνουσα.

Traduction française :

[1,9] Et comme ils ne le laissassent point en paix, mais le suppliassent de leur raconter comment que ce fut, estimant que ce leur serait une grande consolation et grand réconfort en leurs maux que d'en ouïr conter d'autres semblables aux leurs, Cnémon commença en cette manière. "J'avais, dit-il, un père nommé Aristippe, natif d'Athènes, sénateur en la cour souveraine, et qui avait des biens médiocrement, lequel (après le trépas de ma feue mère) eut envie de se marier une autre fois, disant que de n'avoir qu'un enfant, comme il n'avait que moi, c'était autant que de n'en avoir point. Si épousa une femme assez jolie, mais qui fut le commencement de tous nos maux: elle avait nom Démaenété, et n'eut pas plutôt le pied en notre maison, quelle gagna le bon homme, tellement qu'elle lui faisait faire entièrement tout ce qu'elle voulait, en partie par les attraits de sa beauté, et en partie aussi par ce qu'elle l'amadouait et le caressait merveilleusement ; car s'il y eut jamais femme en ce monde qui sût bien enchanter et affoler un homme de son amour, et qui entendît l'art de flatter et attirer, celle-là le savait parfaitement. Toutefois et quantes que mon père allait aux champs elle soupirait : quand il s'en retournait, elle lui courait sauter au col. S'il demeurait un peu trop elle s'en plaignait à lui, et l'en tançait, disant quelle fût morte de déplaisir s'il eût un peu plus arrêté : et à chaque mot elle l'embrassait et pleurait en le baisant. Par lesquels allèchements tous ensemble, elle vous enveloppa tellement en ses filets mon père, qu'il ne regardait, ni ne respirait plus autre chose qu'elle. Et, qui plus est, elle faisait semblant du commencement de me voir aussi volontiers comme si j'eusse été son propre fils, par où elle gagnait de plus en plus le bon homme Aristippe ; même quelquefois elle me venait baiser et priait aux dieux ordinairement qu'un jour elle pût recevoir plaisir de moi. Quant à moi je prenais tout en bonne part, ne soupçonnant encore rien de ce qui était ; mais seulement m'ébahissais comment elle me montrait ainsi affection maternelle. Mais peu à peu, quand je pris garde que ses approches étaient trop lascives, ses baisers plus chauds et ses regards moins honnêtes qu'ils ne devaient, toutes ces conjectures ensemble me firent entrer en soupçon, et dès lors commençai à la fuir et repousser quand elle s'approchait de moi. Il n'est jà besoin que je vous ennuie en vous racontant par le menu les appas et attraits desquels elle me tenait, les promesses qu'elle me faisait, m'appelant tantôt son petit-fils, tantôt son mignon, ores son héritier et puis son petit coeur. Et bref entremêlant ainsi les honnêtes appellations parmi les lascives, et prenant soigneuse garde lesquelles j'aurais plus agréables, montrant un semblant et apparence de mère par les noms d'honneur et par les lascifs, se déclarant manifestement amoureuse.





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Dernière mise à jour : 9/01/2007