HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre I

θρήνων



Texte grec :

[1,14] Τῶν δὲ ψήφων διακρινομένων οἱ μὲν τὸν θάνατον καταχειροτονήσαντες ἦσαν εἰς ἑπτακοσίους καὶ χιλίους, οἱ μὲν καταλεῦσαι οἱ δὲ εἰς τὸ βάραθρον πέμψαι κρίναντες, οἱ λοιποὶ δὲ εἰς χιλίους, ὅσοι τι καὶ τῇ ὑπονοίᾳ τῇ κατὰ τῆς μητρυιᾶς δόντες φυγῇ με εἰς τὸ διηνεκὲς ἐζημίωσαν. Ἀλλ´ ὅμως ἡ τούτων ἐκράτει ψῆφος· τῶν μὲν γὰρ ἄλλων ὁμοῦ πάντων ἦσαν ἐλάττους, ἐκείνων δὲ διάφορα ψηφισαμένων εἰς τὸ μέρος οἱ χίλιοι πλείους ἐγίνοντο. Κἀγὼ μὲν οὕτως ἐξηλαυνόμην ἑστίας τε πατρῴας καὶ τῆς ἐνεγκούσης· οὐ μὴν ἀτιμώρητός γε ἡ θεοῖς ἐχθρὰ Δημαινέτη περιελείφθη. Τὸν δὲ τρόπον εἰσαῦθις ἀκούσεσθε, τὸ δὲ νῦν καὶ ὕπνου μεταληπτέον, τό τε γὰρ πολὺ προέβη τῆς νυκτὸς καὶ ὑμῖν πολλῆς δεῖ τῆς ἀναπαύσεως.« »Καὶ μὴν προσεπιτρίψεις γε ἡμᾶς« ἔφη ὁ Θεαγένης »εἰ τὴν κακίστην ἀτιμώρητον ἐάσεις ἐν τῷ λόγῳ Δημαινέτην.« »Οὐκοῦν ἀκούοιτ´ ἂν« ἔφη ὁ Κνήμων, »ἐπειδήπερ ὑμῖν οὕτω φίλον· Ἐγὼ μὲν ὡς εἶχον εὐθὺς μετὰ τὴν κρίσιν εἰς τὸν Πειραιᾶ κατέβην καὶ νεὼς ἀναγομένης ἐπιτυχὼν τὸν πλοῦν εἰς Αἴγιναν ἐποιούμην, ἀνεψιοὺς εἶναί μοι τῆς μητρὸς ἐνταῦθα πυνθανόμενος· κατάρας δὲ καὶ τοὺς ἐπιζητουμένους ἀνευρὼν οὐκ ἀηδῶς τὰ πρῶτα διῆγον. Εἰκοστῇ δὲ ὕστερον ἡμέρᾳ συνήθως ἀλύων ἐπὶ λιμένα κατῆλθον· καὶ λέμβος ἄρτι κατεφέρετο. Μικρὸν οὖν ἐπιστὰς ὁπόθεν τε εἴη καὶ τίνας ἄγοι περιεσκόπουν. Οὔπω δὲ τῆς ἀποβάθρας ἀκριβῶς κειμένης ἐξήλατό τις καί με προσδραμὼν περιέβαλλεν· ἦν δ´ ἄρα Χαρίας τῶν ἐμῶν συνεφήβων· καὶ «ὦ Κνήμων, εὐαγγέλιά σοι κομίζω» φησίν· «ἔχεις παρὰ τῆς πολεμίας τὴν δίκην· Δημαινέτη τέθνηκεν.» «Ἀλλὰ σῴζοιο μὲν» ἔφην «ὦ Χαρία, τί δὲ παρατρέχεις τὸ εὐαγγέλιον ὥσπερ τι τῶν ἀτόπων ἀπαγγέλλων; Εἰπὲ καὶ τὸν τρόπον, ὡς σφόδρα δέδοικα μὴ τῷ κοινῷ κέχρηται θανάτῳ καὶ διέδρα τὸν πρὸς ἀξίαν.» «Οὐ παντάπασιν» ἔφη ὁ Χαρίας «ἐκλέλοιπεν ἡμᾶς ἡ δίκη καθ´ Ἡσίοδον, ἀλλὰ μικρὸν μὲν ἄν τι καὶ παρίδοι ποτέ, τῷ χρόνῳ τὴν ἄμυναν παρέλκουσα, τοῖς δὲ οὕτως ἀθέσμοις ὀξὺν ἐπιβάλλει τὸν ὀφθαλμόν, ὡς δὴ καὶ τὴν ἀλιτήριον μετῆλθε Δημαινέτην. Ἔλαθε δέ με τῶν γεγονότων ἢ λεχθέντων οὐδέν, τῆς Θίσβης, ὡς οἶσθα, κατὰ τὴν πρός με συνήθειαν πάντα διηγουμένης. Τῆς γὰρ ἀδίκου σοι φυγῆς ἐπιβληθείσης ὁ μὲν ἄθλιός σοι πατὴρ ἐπὶ τοῖς πραχθεῖσι μεταμελόμενος εἰς ἀγρόν τινα καὶ ἐσχατιὰν ἑαυτὸν ἀπῴκισε κἀκεῖ διῆγεν, ὃν θυμὸν κατέδων, τοῦτο δὴ τὸ τοῦ ἔπους. Τὴν δὲ εὐθὺς Ἐρινύες ἤλαυνον καὶ μανικώτερον ἤρα σου μὴ παρόντος καὶ θρήνων οὐκ ἐπαύετο, δῆθεν μὲν τῶν ἐπὶ σοὶ τὸ δ´ ἀληθὲς τῶν ἐφ´ ἑαυτῇ, καὶ »Κνήμων« ἐβόα νύκτωρ τε καὶ μεθ´ ἡμέραν, παιδίον γλυκύτατον, ψυχὴν ἑαυτῆς ὀνομάζουσα, ὥστε καὶ αἱ γνώριμοι τῶν γυναικῶν φοιτῶσαι παρ´ αὐτὴν σφόδρα μὲν ἐθαύμαζον καὶ ἐπῄνουν, εἰ μητρὸς ἡ μητρυιὰ πάθος ἐπιδείκνυται, παραμυθεῖσθαι δὲ καὶ ἐπιρρωννύναι ἐπειρῶντο· ἡ δὲ ἀπαραμύθητον εἶναι τὸ κακὸν καὶ οἷον ἐγκεῖσθαι τῇ καρδίᾳ κέντρον ἀγνοεῖν τὰς ἄλλας ἔλεγεν.

Traduction française :

[1,14] Quand ce vint à nombrer les voix, il s'en trouva environ mille sept cent qui me condamnaient à mourir, dont les uns me jugeaient à être lapidé, les autres à être jeté dedans le précipice du Baratre. Il en restait bien encore mille ou environ, lesquels mus aucunement du soupçon qu'ils avaient conçu par mes paroles contre ma marâtre, me condamnaient à perpétuel exil, et fut conclu selon leur sentence. Car combien qu'ils fussent moins en nombre que n'étaient les deux autres parties ensemble, qui m'avaient jugé à mort, ils étaient néanmoins plus que l'une des deux parties séparées, lesquelles avaient opiné diversement ; par ainsi je fus banni de mon pays et chassé de la maison paternelle. Mais la méchante Démaenété, ennemie des dieux, n'en demeura pas impunie. Toutefois quant à la manière comment elle en fut punie, ce sera pour une autre fois que que je le vous réciterai; car désormais il est temps de se reposer, pour ce que la plus grande partie de la nuit est déjà passée, et vous avez grand besoin de repos. Comment? dit adonc Théagène, vous nous travaillerez encore davantage, si vous laissez cette méchante Démaenété impunie. Or écoutez donc, dit Cnémon, puisqu'il vous plaît que je le dise. Après que j'eus été condamné, je m'en allai droit au port d'Athènes, que l'on appelle le Pirée, et là trouvai tout à propos un navire qui partait. Si montai dessus, et fis voile en l'île d'Égine, ayant toutefois ouï dire que j'y avais des cousins de par ma mère. Quand je fus descendu du navire, je m'en allai trouva ceux que je cherchais et vécus pour quelque temps assez à mon aise avec eux. Quelques vingt jours après je m'en allai, comme j'avais de coutume, promener sur le port, là où je trouvai une barque qui ne faisait guère qu'arriver. Si m'arrêtai un peu pour voir d'où elle venait et quels gens il y avait dedans. A peine avait-on dressé la planche pour descendre qu'il en sortît soudain un jeune homme lequel accourut m'embrasser aussitôt comme il fut descendu. C'était un de mes compagnons que l'on nommait Charias. Si me dit en m'accolant : "Ô Cnemon mon ami ! je vous apporte de bonnes nouvelles : vous êtes vengé de votre ennemie ; Démaenété est morte". "Vous soyez le très bien venu, dis-je, ami Charias, mais comment passez-vous ainsi tôt par-dessus cette bonne nouvelle, comme si c'était quelque mal-encontre que vous me vinssiez dénoncer ? Dites-moi le moyen et la manière comment elle est morte ? Car j'ai peur que ce ne soit de mort naturelle, selon la loi à tous commune, et qu'elle n'ait échappé celle qu'elle méritait". "Justice, dit-il, ne vous a pas du tout abandonné, ainsi comme dit le poète Hésiode. Mais pouvons-nous apercevoir qu'elle dissimule quelquefois, et ne fait semblant de voir les fautes légères des hommes, en différant la punition à un autre temps ; mais quant aux crimes si énormes et si exécrables comme est celui-ci, elle jette incontinent et sans délai son oeil de vengeance dessus, ainsi qu'elle a maintenant fait en punissant la malheureuse et méchante Démaenété. En quoi il ne s'est rien fait ni dit que je n'aie bien su par le moyen de Thisbé, laquelle pour la privauté et fréquentation qu'elle avait avec moi, tel que vous savez, m'a tout raconté. Car après que contre droit et justice vous fûtes par sentence banni de votre pays, votre pauvre père se repentant de ce qu'il en avait fait, se retira aux champs en une sienne terre, là où il s'est depuis toujours tenu, rongeant son coeur, comme dit le poète. Et incontinent le remords de conscience et les furies commencèrent à tourmenter et travailler la malheureuse Démaenété, car elle vous aima encore plus furieusement absent, qu'elle n'avait pas fait auparavant, tellement qu'elle ne cessait ni nuit ni jour de lamenter et plaindre en apparence votre fortune, mais à la vérité la sienne. Elle criait sans cesse : Ô Cnémon ! mon très doux enfant! Et vous appelait son âme, de sorte que ses familières et voisines qui la venaient voir s'en émerveillaient et la louaient grandement, en ce que vous étant marâtre elle montrait affection de mère naturelle en votre endroit. Si tâchaient à la consoler et réconforter ; mais elle leur disait que son mal était plus grief qu'il pût recevoir aucune consolation, et qu'elles ne savaient pas quel aiguillon lui poignait le coeur.





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Dernière mise à jour : 9/01/2007