Texte grec :
[1,7] Ἤδη δὲ ἡλίου πρὸς δυσμὰς ἰόντος ἀφικνοῦνται
ἐπ´ αὐτὴν οἱ ἀμφὶ τὸν λῄσταρχον· καὶ οἱ μὲν τῶν τε
ἵππων ἀπεβίβαζον τοὺς νέους καὶ τὴν λείαν ἐνετίθεντο
τοῖς σκάφεσιν, ὁ δὲ πολὺς τῶν κατὰ χώραν μεινάντων
λῃστῶν ὅμιλος, ἄλλος ἄλλοθεν τοῦ ἕλους ἐκδὺς ἀνεφαίνετο
καὶ συνέθεον καὶ τὸν λῄσταρχον οἱονεὶ βασιλέα τινὰ ἑαυτῶν
προσαπαντῶντες ὑπεδέχοντο. Τῶν δὲ λαφύρων τὸ
πλῆθος ὁρῶντες καὶ τὸ κάλλος τῆς κόρης θεσπέσιόν τι
χρῆμα περισκοποῦντες ἱερά τινα ἢ ναοὺς πολυχρύσους
ἀποσεσυλῆσθαι παρὰ τῶν ὁμοτέχνων ὑπελάμβανον, προσαφῃρῆσθαι
δὲ καὶ τὴν ἱέρειαν αὐτήν, ἢ καὶ αὐτὸ ἔμπνουν
μετῆχθαι τὸ ἄγαλμα διὰ τῆς κόρης ὑπ´ ἀγροικίας εἴκαζον.
Καὶ πολλὰ τὸν λῄσταρχον τῆς ἀνδραγαθίας εὐφημοῦντες
ἐπὶ τὴν οἴκησιν αὐτοῦ παρέπεμπον· ἡ δὲ νησίον ἦν ἄποθεν
τῶν ἄλλων εἰς καταγώγιον μόνῳ σὺν ὀλίγοις τοῖς περὶ
αὐτὸν ἀποτετμημένον. Ἐνταῦθα ὡς κατήχθη, τοὺς
μὲν πολλοὺς οἴκαδε ἀπιέναι προσέταττεν εἰς τὴν ὑστεραίαν
ἅπαντας ἥκειν ὡς αὐτὸν ἐπιστείλας, αὐτὸς δὲ σὺν
ὀλίγοις τοῖς εἰωθόσιν ὑπολειφθεὶς καὶ δείπνου πρὸς βραχὺ
τοῖς ἄλλοις μεταδοὺς καὶ αὐτὸς μεταλαβών, τοὺς μὲν
νέους Ἕλληνί τινι παραδίδωσι νεανίσκῳ, οὐ πρὸ πολλοῦ
παρ´ αὐτοῖς αἰχμαλώτῳ γεγονότι, τοῦ διαλέγεσθαι ἕνεκεν,
καλύβην τῆς ἑαυτοῦ πλησίον ἀποκληρώσας, τά τε ἄλλα
ἐπιμεληθῆναι τοῦ νέου προστάξας καὶ τὴν κόρην ἀνύβριστον
ἀπὸ πάντων διαφυλάττειν. Αὐτὸς δὲ καμάτῳ τε τῆς
ὁδοιπορίας βαρούμενος καὶ φροντίδι τῶν παρόντων συνεχόμενος
πρὸς ὕπνον ἐτέτραπτο.
|
|
Traduction française :
[1,7] Or environ le soleil couchant, le Capitaine de ces brigands
avec toute sa troupe y arriva. Si furent incontinent les deux jeunes prisonniers
descendus de dessus les deux chevaux et tout le butin chargé dedans les barques.
Et soudain voici toute la brigade des autres brigands qui étaient demeurés
dedans le lac qui accourt au-devant du Capitaine,
et sortent l'un d'un côté du marais, et l'autre d'un autre,
pour lui faire honneur et révérence comme à leur roi. Et voyant la
grande quantité du butin qu'ils avaient apporté, et contemplant la divine
beauté de la pucelle, ils estimèrent que leurs compagnons eussent saccagé
et pillé quelques riches temples, et qu'ils en eussent davantage enlevé la
prêtresse, ou bien que ce fût la statue même vive de quelque déesse : et en
louant grandement la vertu et prouesse de leur Capitaine,
l'accompagnèrent jusqu'au lieu de son séjour, qui est une petite île séparée
loin de toutes les autres, laquelle lui est réservée pour la démourance de lui
et de quelque peu d'autres qui sont ordinairement autour de lui. Auquel
lieu quand il fut arrivé, il commanda à tous les autres qu'ils se retirassent
chacun en son logis, et qu'ils se rendissent le lendemain par-devers lui, et
demeura avec un petit nombre de ses familiers qu'il fit souper et soupa
lui-même légèrement; puis bailla les deux nouveaux prisonniers à un jeune
homme grec, qui peu de temps auparavant avait aussi été pris par les
brigands, pour deviser avec eux en une petite cabane tout joignant la
sienne, en chargeant au jeune Grec entre autres choses, qu'il pansât les
plaies du jouvenceau et qu'il se donnât bien de garde que nul ne fit aucune
force ou injure à la pucelle. Cela fait, pour ce qu'il était las et travaillé du
chemin qu'il avait fait à pied ce jour là, et aussi du souci de ses affaires, il
s'en alla reposer et dormir.
|
|