Texte grec :
[1,5] Παραμείψαντες οὖν ὅσον δύο στάδια τὸν αἰγιαλόν,
ἐκτραπέντες εὐθὺς τοῦ ὄρους πρὸς τὰ ὄρθια ἐχώρουν τὴν
θάλατταν ἐν δεξιᾷ ποιησάμενοι, καὶ ὑπερβάντες χαλεπῶς
τὰς ἀκρωρείας ἐπί τινα λίμνην κατὰ θατέραν τοῦ ὄρους
πλευρὰν ὑποτείνουσαν ἠπείγοντο. Ἦν δὲ τοιάδε τις·
βουκολία μὲν σύμπας κέκληται πρὸς Αἰγυπτίων ὁ τόπος·
ἔστι δὲ κοιλὰς τῆς αὐτόθι γῆς τοῦ Νείλου ὑπερεκχύσεις
τινὰς ὑποδεχομένη καὶ λίμνη γινομένη, τὸ μὲν κατὰ μέσον
βάθος ἄπειρος ἐπὶ δὲ τὰς ἄκρας εἰς ἕλος ἀποτελευτῶσα.
Ὃ γὰρ ταῖς θαλάτταις αἰγιαλοί, τοῦτο ταῖς λίμναις
τὰ ἕλη γίνεται. Ἐν δὴ τούτοις ὅσον Αἰγυπτίων λῃστρικὸν
πολιτεύεται, ὁ μὲν ἐπὶ γῆς ὀλίγης, εἴ ποί τις ὑπερέχει
τοῦ ὕδατος, καλύβην πηξάμενος, ὁ δὲ ἐπὶ σκάφους
βιοτεύει, πορθμεῖον τὸ αὐτὸ καὶ οἰκητήριον ἔχων. Ἐπ´
αὐτοῦ μὲν αὐτοῖς αἱ γυναῖκες ἐριθεύουσιν, ἐπ´ αὐτοῦ δὲ
ἀποτίκτουσιν. Εἰ δὲ γένοιτο παιδίον, τὰ μὲν πρῶτα τῷ
μητρῴῳ γάλακτι τὰ δὲ ἀπὸ τούτου τοῖς ἀπὸ τῆς λίμνης
ἰχθύσι πρὸς ἥλιον ὀπτωμένοις ἐκτρέφει. Ἕρπειν δὲ ὀρεγόμενον
εἰ αἴσθοιτο, ἱμάντα τῶν σφυρῶν ἐξάψας ὅσον ἐπ´
ἄκρου τοῦ σκάφους ἢ τῆς καλιᾶς προβαίνειν ἐπέτρεψε,
καινόν τινα χειραγωγὸν αὐτῷ τὸν δεσμὸν τοῦ ποδὸς ἐπιστήσας.
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Traduction française :
[1,5] Quand donc ils eurent cheminé le long du rivage de la mer
la longueur de demi-quart de lieue, ils tournèrent tout court droit
contre-mont (vers le haut) la montagne, laissant la mer à la main droite, et
après avoir surmonté la cime, ils tirèrent droit vers le lac, qui est de l'autre
côté de la montagne, tel comme je le décrirai ci-après.
Premièrement tout le lieu est appelé des Égyptiens "le pays ds pasteurs", comme
qui dirait le séjour des bouviers et des pâtres. Et est une certaine vallée et
fondrière de la terre, laquelle reçoit les inondations et regorgements du Nil,
dont il se fait un lac, au milieu duquel l'eau est haute et profonde infiniment :
mais aux rives ce n'est que bourbier et marécage : car comme la mer est
bordée de rivages aussi sont les lacs environnés de marais ordinairement.
Là se retirent et demeurent tous les brigands d'Égypte, qui vivent ensemble,
gardant quelque forme de police, et habitent les uns dedans quelques
petites cabanes, qu'ils dressent sur de petites mottes qui se montrent hors
de l'eau en quelques endroits du lac, les autres dedans leurs nacelles, et
n'ont autre demeure que leurs barques mêmes, dont ils sortent du lac en
terre. Là filent et besognent leurs femmes, et font là dedans leurs enfants,
qui du commencement sont nourris du lait de la mère, et peu de temps
après des poissons pêchés dedans le lac, et rôtis au soleil. Puis quand les
mères voient qu'ils commencent à vouloir trotter, elles leur attachent
quelques courroies aux pieds, et les laissent ainsi promener tant que s'étend
la courroie jusqu'au bout de la nacelle, ou bien de la cabane, ne leur baillant
autre guide pour les apprendre à marcher, sinon cette courroie qui les tient
liés par l'un des pieds ;
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