HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre I

Chapitre 8

  Chapitre 8

[1,8] Σιγῆς δὲ τὸ ἕλος κατασχούσης καὶ νυκτὸς εἰς πρώτην φυλακὴν προελθούσης, τὴν ἐρημίαν τῶν ὀχλησόντων εὐπορίαν εἰς θρήνους οἱ περὶ τὴν κόρην ἐλάμβανον, ἀνακινούσης αὐτῆς, οἶμαι, πλέον τὰ πάθη τῆς νυκτός, ἅτε οὐδεμιᾶς οὔτε ἀκοῆς οὔτε ὄψεως ἐφ´ ἑαυτὴν ἀντισπώσης ἀλλὰ μόνῳ τῷ λυποῦντι σχολάζειν ἐπιτρεπούσης. Πολλὰ δὴ οὖν ἀνοιμώξασα καθ´ ἑαυτὴν κόρη (κεχώριστο γάρ, τοῦτο προσταχθέν, ἐπί τινος χαμεύνης κατακεκλιμένη) καὶ ὅσον πλεῖστον ἐπιδακρύσασα, «Ἄπολλονἔφη, «ὡς λίαν ἡμᾶς καὶ πικρότερον ἀμύνῃ τῶν ἁμαρτημάτων, οὐδὲ ἱκανά σοι πρὸς τιμωρίαν τὰ παρελθόντα, στέρησις τῶν οἰκείων καὶ καταποντιστῶν ἅλωσις καὶ θαλασσῶν μυρίος κίνδυνος καὶ λῃστῶν ἐπὶ γῆς ἤδη δευτέρα σύλληψις καὶ πικρότερα τῶν ἐν πείρᾳ τὰ προσδοκώμενα. Καὶ ποῖ ταῦτα στήσεις; Εἰ μὲν εἰς θάνατον ἀνύβριστον, ἡδὺ τὸ τέλος, εἰ δέ με γνώσεταί τις αἰσχρῶς, ἣν μηδέπω μηδὲ Θεαγένης, ἐγὼ μὲν ἀγχόνῃ προλήψομαι τὴν ὕβριν, καθαρὰν ἐμαυτὴν ὥσπερ φυλάττω καὶ μέχρι θανάτου φυλάξασα καὶ καλὸν ἐντάφιον τὴν σωφροσύνην ἀπενεγκαμένη· σοῦ δὲ οὐδεὶς ἔσται δικαστὴς πικρότεροςΚαὶ ἔτι λέγουσαν ἐπεῖχεν Θεαγένης «παῦε» λέγων « φιλτάτη καὶ ψυχὴ ἐμὴ Χαρίκλεια· θρηνεῖς μὲν εἰκότα παροξύνεις δὲ πλέον δοκεῖς τὸ θεῖον· οὐ γὰρ ὀνειδίζειν, ἀλλὰ παρακαλεῖν χρεών, εὐχαῖς, οὐκ αἰτίαις ἐξιλεοῦται τὸ κρεῖττον δὲ «εὖ μὲν λέγεις, σὺ δέ μοι πῶς ἔχεις;» διηρώτα. «Ῥᾷον» ἔφη «καὶ βέλτιον ὑπὸ τῆς ἑσπέρας, ἐκ τῆς τοῦ μειρακίου θεραπείας τὰ φλεγμαίνοντά μοι τῶν τραυμάτων ἐπεκούφισεν.» «Ἀλλὰ καὶ μᾶλλον εἰς ἕω κουφισθήσῃ» ἔφη τὴν φρουρὰν αὐτῶν ἐπιτετραμμένος· «τοιαύτην σοι ποριοῦμαι βοτάνην διὰ τρίτης ἑνώσει τὰς πληγάς· ἔχω δὲ αὐτῆς ἔργῳ τὴν πεῖραν λαβών· ἐξ οὗ γάρ με δεῦρο αἰχμάλωτον οἵδε ἤγαγον, εἴ τίς ποτε τῶν ὑπηκόων τῷδε τῷ ἄρχοντι συμβολῆς γενομένης τραυματίας ἧκεν, οὐ πολλῶν ἐδεήθη πρὸς ἴασιν ἡμερῶν λέγω ταύτῃ βοτάνῃ χρησάμενος. Εἰ δέ μοι μέλει τῶν ὑμετέρων οὐκ ἄξιον ὑμῖν θαυμάζειν, τύχης τε γάρ μοι τῆς αὐτῆς ἐοίκατε κοινωνεῖν καὶ ἅμα Ἕλληνας ὄντας οἰκτείρω καὶ αὐτὸς Ἕλλην γεγονώς.» «Ἕλλην; θεοί» ἐπεβόησαν ὑφ´ ἡδονῆς ἅμα οἱ ξένοι. «Ἕλλην ὡς ἀληθῶς τὸ γένος καὶ τὴν φωνήν· τάχα τις ἔσται τῶν κακῶν ἀνάπνευσις.» «Ἀλλὰ τίνα σε χρὴ καλεῖν;» ἔφη Θεαγένης. δὲ «Κνήμωνα.» «Πόθεν δὲ γνωρίζειν;» «Ἀθηναῖον.» «Τύχῃ τίνι κεχρημένον;» «Παῦε» ἔφη· «τί ταῦτα κινεῖς κἀναμοχλεύεις; τοῦτο δὴ τὸ τῶν τραγῳδῶν. Οὐκ ἐν καιρῷ γένοιτ´ ἂν ἐπεισόδιον ὑμῖν τῶν ὑμετέρων τἀμὰ ἐπεισφέρειν κακά· καὶ ἅμα οὐδ´ ἂν ἐπαρκέσειε τὸ λειπόμενον πρὸς τὸ διήγημα τῆς νυκτὸς ὕπνου καὶ ταῦτα δεομένοις ὑμῖν ἀπὸ πολλῶν τῶν πόνων καὶ ἀναπαύσεως[1,8] Ainsi quand tout le monde fut retiré, de sorte que l'on n'entendait plus bruit aucun dedans le lac, étant déjà une quarte partie de la nuit avancée, la pucelle adonc prit la solitude et absence d'autres divertissements, à occasion propre pour faire ses regrets, à cause, comme je crois, que le silence de la nuit lui renouvelait et ramenait en mémoire ses douleurs, n'étant plus sa pensée divertie à regarder, ni à voir autre chose, mais vaquant entièrement à la remémoration de ses malheurs. Par quoi après avoir bien soupiré et gémi à par telle (car par le commandement du Capitaine elle avait été mise à part étant couchée sur un petit lit bas), et après aussi qu'elle eut longtemps pleuré, elle se prit à dire : "Hélas ! Apollon, que tu es âpre à te venger de nous et à nous punir plus aigrement que nos fautes ne l'ont mérité : les maux que nous avons par ci-devant endurés ne te sont-ils point satisfaction suffisante ? être privé de nos parents et amis, être pris par les pirates et écumeurs de mer, avoir souffert tant de périls de tourmente ; et avoir davantage été deux fois prisonniers entre les mains des brigands sur terre ; et l'attente de l'avenir encore pire que ce que nous avons jusques ici essayé ! Où donc arrêteras-tu le cours de tant de misères? Si c'est en mort, mais que ce soit sans vilenie, douce me sera telle issue ; mais si aucun d'aventure se met en effort de me violer et connaître honteusement, moi que Théagène même n'a encore point connue; quant à moi je préviendrai cette injure, en me défaisant moi-même, et me maintiendrai pure et entière jusqu'à la mort, emportant avec moi, pour honneur funéral (funéraire), ma virginité incontaminée. Mais tu seras bien le plus sévère et le plus cruel juge qui fut jamais". Elle voulait encore parler; mais Theagène interrompit son propos, disant : "cessez, ma très chère amie Chariclée, mon âme et ma vie. Vous avez certes bien raison de vous lamenter et complaindre, mais pourtant en ce faisant vous irritez les dieux plus qu'il ne vous semble. Il ne leur faut rien reprocher, mais les requérir, car ils s'apaisent par prières et oraisons, et non pas par complaintes, murmures et accusations". Adonc répondit Chariclée : "vous dites très bien ; mais comment vous trouvez-vous ? Je me sens, dit-il, allégé et me trouve mieux depuis l'appareil que ce jeune homme m'a appliqué ce soir. Vous vous trouverez encore bien plus allégé demain au matin, dit alors le jeune homme, auquel ils avaient été baillés en garde : car je vous donnerai d'une herbe qui vous guérira et consolidera vos plaies dedans trois jours. J'en ai expérimenté par plusieurs fois la vertu ; car depuis que j'ai ici été amené prisonnier, toutes les fois qu'il s'est fait quelque rencontre où il y ait eu quelqu'un des gens du Capitaine de blessé, je l'ai vu guérir en peu de jours en usant de cette herbe. Et ne vous faut point ébahir si j'ai soin de vous, car il me semble que vous avez été fortunés tout ainsi bien que moi. Et si ai davantage occasion d'en avoir pitié, parce que vous êtes Grecs, et je suis aussi Grec". "Ô dieux ! s'écrièrent ensemble les deux nouveaux prisonniers, de joie qu'ils eurent. Oui véritablement; dit-il, je suis Grec voirement, et de langue et de naissance. Peut-être, dirent-ils alors, trouverons-nous ici quelque allégement en nos maux ; mais comment vous appelez-vous? lui demanda Théagène. Je m'appelle, dit-il, Cnémon. Et de quel quartier êtes-vous, que nous le sachions? D'Athènes. Et quelle fortune vous a ici amené? Ah! dit Cnémon, ne me le demandez point et ne remuez point ce propos-là, ce servit une addition trop importune et hors de saison à vos malheurs, que raconter maintenant les miens. Et davantage ce qui reste de la nuit ne suffirait point à les vous réciter au long, attendu mêmement que vous avez besoin de vous reposer pour les grands travaux que vous avez endurés".


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Dernière mise à jour : 9/01/2007