[1,6] Καί πού τις βουκόλος ἀνὴρ ἐτέχθη τε ἐν τῇ
λίμνῃ καὶ τροφὸν ἔσχε ταύτην καὶ πατρίδα τὴν λίμνην
ἐνόμισεν· ἱκανὴ δὲ φρούριον ἰσχυρὸν εἶναι λῃσταῖς· διὸ καὶ
συρρεῖ ἐπ´ αὐτὴν ὁ τοιοῦτος βίος τῷ μὲν ὕδατι πάντες
ὅσα τείχει χρώμενοι, τὸν δὲ πολὺν κατὰ τὸ ἕλος κάλαμον
ἀντὶ χαρακώματος προβεβλημένοι. Σκολιὰς γάρ τινας
ἀτραποὺς τεμόμενοι καὶ πολλοῖς ἑλιγμοῖς πεπλανημένας
καὶ σφίσι μὲν διὰ τὴν γνῶσιν ῥᾴστους τοῖς δ´ ἄλλοις ἀπόρους
τοὺς διέκπλους κατασκευάσαντες μέγιστον ὀχύρωμα
πρὸς τὸ μὴ ἄν τι παθεῖν ἐξ ἐπιδρομῆς ἐμηχανήσαντο.
Καὶ τὰ μὲν κατὰ τὴν λίμνην καὶ τοὺς ἐνοικοῦντας αὐτῇ
βουκόλους ὧδέ πως ἔχει.
| [1,6] et là se trouvent plusieurs de ces pâtres qui ont été nés
et nourris dedans, et qui n'ont, ni n'estiment autre pays leur que ce lac, qui
est une sûre retraite et forteresse pour eux. Voilà pourquoi tous ceux qui
mènent cette vie y accoururent, et confluent de tous côtés. Car
premièrement l'eau leur sert à tous de murailles; et davantage la grande
multitude de roseaux et de canes, qui croissent au long des bords du lac
dedans le marais leur vaut un rempart; car, ils y ont fait et coupé à la main
des conduits et canaux tournoyants, qui ont plusieurs détours et
fourvoiements difficiles à tenir, lesquels leur sont aisés pour autant qu'ils
les ont accoutumés : mais ceux qui ne les connaissent pas n'en peuvent
sortir quand ils y sont une fois entrés; ce qui leur est une grande
fortification et défense pour n'être jamais endommagés par surprise. Voilà
que c'est que du lac, et de ceux qui y font leur séjour.
|