HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nysse, Traité sur la virginité

τῇ



Texte grec :

[10,2] Τίς οὖν ἐπίνοια τὸ μέγεθος τῆς ζημίας τῷ παθόντι τὴν ζημίαν ταύτην ἐνδείξεται; Καλῶς μοι δοκεῖ ὁ μέγας Δαβὶδ τὴν ἀμηχανίαν ἐνδεδεῖχθαι ταύτην, ὃς ἐπειδή ποτε τῇ δυνάμει τοῦ πνεύματος ὑψωθεὶς τὴν διάνοιαν καὶ οἷον ἐκβὰς αὐτὸς ἑαυτὸν εἶδεν ἐκεῖνο τὸ ἀμήχανον καὶ ἀπερινόητον κάλλος ἐν τῇ μακαρίᾳ ἐκείνῃ ἐκστάσει—εἶδε δὲ πάντως ὡς ἀνθρώπῳ δυνατὸν ἰδεῖν ἔξω τῶν τῆς σαρκὸς προκαλυμμάτων γενόμενος καὶ εἰσελθὼν διὰ μόνης τῆς διανοίας εἰς τὴν τῶν ἀσωμάτων καὶ νοητῶν θεωρίαν— ἐπειδή τι καὶ εἰπεῖν ἄξιον τοῦ ὀφθέντος ἐπεπόθησεν, ἐκείνην ἐξεβόησε τὴν φωνήν, ἣν πάντες ᾄδουσιν, ὅτι «Πᾶς ἄνθρωπος ψεύστης»· τοῦτο δέ ἐστιν, ὥς γε ὁ ἐμὸς λόγος, ὅτι πᾶς ἄνθρωπος φωνῇ ἐπιτρέπων τὴν τοῦ ἀφράστου φωτὸς ἑρμηνείαν ὄντως ψεύστης ἐστίν, οὐχὶ τῷ μίσει τῆς ἀληθείας, ἀλλὰ τῇ ἀσθενείᾳ τῆς διηγήσεως. Τὸ μὲν γὰρ αἰσθητὸν κάλλος, ὅσον κάτω περὶ τὸν ἡμέτερον ἀναστρέφεται βίον, εἴτε ἐν ἀψύχοις ὕλαις εἴτε καὶ ἐν σώμασιν ἐμψύχοις διά τινος εὐχροίας ἐμφανταζόμενον, αὐτάρκης ἡμῶν ἡ κατὰ τὴν αἴσθησιν δύναμις καὶ θαυμάσαι καὶ ἀποδέξασθαι καὶ γνώριμον ἑτέρῳ ποιῆσαι, διὰ τῆς τῶν λόγων γραφῆς ὥσπερ ἐν εἰκόνι τινὶ τῷ λόγῳ τοῦ τοιούτου κάλλους ἐγγραφομένου· οὗ δὲ τὸ ἀρχέτυπον διαφεύγει τὴν κατανόησιν, πῶς ἂν ὁ λόγος ὑπ´ ὄψιν ἀγάγοι, οὐδεμίαν μηχανὴν ὑπογραφῆς ἐξευρίσκων, οὐ χροιὰν ἔχων εἰπεῖν, οὐ σχῆμα, οὐ μέγεθος, οὐ μορφῆς εὐμοιρίαν, οὐδέ τινα ὅλως φλυαρίαν τοιαύτην; Τὸ γὰρ ἀειδὲς πάντῃ καὶ ἀσχημάτιστον καὶ πηλικότητος πάσης ἀλλότριον καὶ πάντων, ὅσα περὶ σῶμα καὶ αἴσθησιν θεωρεῖται, πόρρωθεν ἱδρυμένον, πῶς ἄν τις διὰ τῶν μόνῃ τῇ αἰσθήσει καταλαμβανομένων γνωρίσειεν; Οὐ μὴν διὰ τοῦτό γε ἀπογνωστέον ἡμῖν τῆς ἐπιθυμίας ταύτης, ὅτι ὑψηλοτέρα φαίνεται τῆς καταλήψεως, ἀλλ´ ὅσῳ μέγα τὸ ζητούμενον ὁ λόγος ἀπέδειξε, τοσούτῳ μᾶλλον ὑψοῦσθαι χρὴ τὴν διάνοιαν καὶ συνεπαίρεσθαι τῷ μεγέθει τοῦ ζητουμένου, ὡς μὴ παντελῶς ἔξω γενέσθαι τῆς τοῦ ἀγαθοῦ μετουσίας· κίνδυνος γὰρ οὐ μικρός, μὴ τῷ λίαν ὑψηλῷ τε καὶ ἀρρήτῳ παντάπασι τῆς περὶ αὐτοῦ ἐννοίας ἀπολισθήσωμεν, μηδενὶ γνωρίμῳ τὴν κατανόησιν αὐτῶν ἐπερείδοντες.

Traduction française :

[10,2] Qu'inventer pour montrer l'étendue de ce dommage à celui qui en est victime? Le grand David me semble avoir bien montré cette incapacité, un jour qu'élevé en pensée par la puissance de l'Esprit et comme sorti de lui-même, il vit cette beauté inaccessible et impossible à cerner, dans cette extase' bienheureuse - il la vit dans toute la mesure assurément où il est possible à un homme de la voir, après être sorti des revêtements de la chair et être entré par la seule pensée dans la contemplation des incorporels et des intelligibles -, quand il éprouva le désir de parler dignement de ce qu'il avait vu, il cria cette phrase que tous chantent: "tout homme est menteur", c'est-à-dire, à mon avis du moins, que tout homme confiant à un langage le soin de traduire cette lumière ineffable est réellement un menteur, non par haine de la vérité, mais par la faiblesse des moyens d'expression. En effet, la beauté sensible qui entoure ici-bas notre vie et qui se manifeste avec un certain coloris soit dans une matière inanimée, soit même dans des corps vivants, notre sensibilité a suffisamment de ressources pour l'admirer, l'appréhender et la faire connaître à autrui par la peinture des paroles, puisqu'une telle beauté est peinte par la parole comme sur un tableau; mais ce dont l'archétype échappe à la compréhension, comment la parole le mettrait-elle sous les yeux, alors qu'elle ne trouve aucun moyen de le décrire, qu'elle ne peut parler ni de couleur, ni de figure, ni de grandeur, ni d'heureuse apparence, ni d'absolument aucune bagatelle de ce genre? Comment en effet ce qui est complètement sans forme et sans figure, étranger à toute quantité, établi loin de tout ce qui se voit dans la région du corps et des sens, comment le ferait-on connaître au moyen d'objets qui ne sont saisis que par la sensation seule? Il n'empêche, nous ne devons pas renoncer à ce désir, sous prétexte qu'il vise manifestement trop haut pour nos prises, mais plus le raisonnement a montré que l'objet cherché était grand, plus la pensée doit être surélevée, plus elle doit monter en rivalisant avec la grandeur de l'objet qu'elle cherche, pour ne pas s'exclure tout à fait de la participation au Bien: le danger n'est pas mince en effet, qu'en raison de sa nature trop sublime et absolument inexprimable, nous n'en venions à glisser loin de toute idée de lui, si nous n'appuyons notre connaissance de ces réalités sur rien de connu.





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Dernière mise à jour : 28/05/2009