HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nysse, Traité sur la virginité

κατανοήσας



Texte grec :

[4,4] Ὁ οὖν ἐπεσκεμμένος ταῦτα καὶ διὰ τοῦτο περιφρονῶν ὅσα τίμια τοῖς ἀνθρώποις νομίζεται, μόνης δὲ τῆς θείας ζωῆς ἔχων τὸν ἔρωτα, ὁ εἰδὼς ὅτι «Πᾶσα σὰρξ χόρτος καὶ πᾶσα δόξα ἀνθρώπου ὡς ἄνθος χόρτου», πότε σπουδῆς ἄξιον τὸν χόρτον οἰήσεται τὸν σήμερον ὄντα καὶ αὔριον οὐκ ἐσόμενον; Οἶδε γὰρ ὁ ἐπεσκεμμένος τὰ θεῖα καλῶς, ὅτι οὐ τὰ ἀνθρώπινα μόνον οὐκ ἔχει τὸ πάγιον, ἀλλ´ ὡς οὐδὲ τοῦ κόσμου παντὸς εἰς τὸ διηνεκὲς ἠρεμήσαντος. Διὰ τοῦτο ὡς ἀλλοτρίας καὶ προσκαίρου ταύτης ὑπερορᾷ τῆς ζωῆς, ἐπειδὴ «Ὁ οὐρανὸς καὶ ἡ γῆ παρελεύσεται», κατὰ τὴν τοῦ σωτῆρος φωνήν, καὶ πάντα τὴν μεταστοιχείωσιν ἀναγκαίως ἐκδέχεται. Διὰ τοῦτο, ἕως ἐστὶν «ἐν τῷ σκήνει», καθώς φησιν ὁ ἀπόστολος τὸ πρόσκαιρον ἐνδεικνύμενος, βαρούμενος τῇ παρούσῃ ζωῇ τὸ μακρύνεσθαι αὐτῷ τὴν παροικίαν ταύτην ὀδύρεται, ὥσπερ καὶ ὁ ψαλμῳδὸς ἐν ᾠδαῖς θείαις λέγων πεποίηται. Ὄντως γὰρ ἐν σκότῳ βιοτεύουσιν οἱ «μετὰ τῶν σκηνωμάτων τούτων» τῇ ζωῇ παροικοῦντες· οὗ χάριν στενάξας ὁ προφήτης πρὸς τὴν παράτασιν τῆς παροικίας, «Οἴμοι, φησίν, ὅτι ἡ παροικία μου ἐμακρύνθη.» Σκότῳ δὲ τὴν αἰτίαν τῆς κατηφείας ταύτης ἀνέθηκε. Τὸ γὰρ σκότος τῇ Ἑβραίων φωνῇ «κηδὰρ» ὀνομάζεσθαι παρὰ τῶν σοφῶν μεμαθήκαμεν. Ἦ γὰρ οὐκ ἀληθῶς, καθάπερ ἀορασίᾳ τινὶ νυκτερινῇ κεκρατημένοι οἱ ἄνθρωποι, οὕτω πρὸς τὴν τῆς ἀπάτης ἐπίγνωσιν ἀμβλυωποῦσιν οὐκ εἰδότες ὅτι πάντα ὅσα τίμια ἐν τῇ ζωῇ ταύτῃ νενόμισται, ἢ καὶ ὅσα πρὸς τὸ ἐναντίον ὑπείληπται, ἐν μόνῃ τῇ ὑπολήψει τῶν ἀνοήτων ὑφέστηκεν; Αὐτὰ δὲ ἐφ´ ἑαυτῶν ἐστιν οὐδαμοῦ οὐδέν· οὐ δυσγένειά τις, οὐκ εὐδοκίμησις γένους, οὐ δόξα, οὐ περιφάνεια, οὐ τὰ παλαιὰ διηγήματα, οὐχ ὁ ἐπὶ τοῖς ἐνεστῶσι τῦφος, οὐ τὸ κρατεῖν ἑτέρων, οὐ τὸ ὑποχείριον εἶναι. Πλοῦτοί τε καὶ τρυφαὶ καὶ πενίαι καὶ ἀπορίαι καὶ πᾶσαι αἱ τοῦ βίου ἀνωμαλίαι, τοῖς μὲν ἀπαιδεύτοις πάμπολυ διαφέρειν δοκοῦσιν, ὅταν ἡδονὴν ποιῶνται τῶν τοιούτων κριτήριον· τῷ δὲ ὑψηλῷ τὴν διάνοιαν πάντα ὁμότιμα φαίνεται καὶ οὐδὲν προτιμότερον τοῦ ἑτέρου τὸ ἕτερον, τῷ ὁμοίως διὰ τῶν ἐναντίων τὸν τῆς ζωῆς δρόμον ἀνύεσθαι καὶ ἴσην ἐν ἑκατέρᾳ τῶν λήξεων τὴν πρὸς τὸ εὖ ἢ κακῶς ζῆν δύναμιν ἐνυπάρχειν, «διὰ τῶν δεξιῶν ὅπλων καὶ ἀριστερῶν», φησὶν ὁ ἀπόστολος, «διὰ δόξης καὶ ἀτιμίας». Δι´ ὧν ὁ μὲν κεκαθαρμένος τὸν νοῦν καὶ ἐπεσκεμμένος τὴν τῶν ὄντων ἀλήθειαν ὀρθῶς ὁδεύσει τὴν πορείαν, ἀπὸ γενέσεως μέχρι τῆς ἐξόδου τὸν τεταγμένον αὐτῷ χρόνον διεξερχόμενος, οὔτε ὑπὸ τῶν ἡδέων θρυπτόμενος οὔτε ὑπὸ τῶν αὐστηρῶν ταπεινούμενος, ἀλλὰ κατὰ τὴν τῶν ὁδοιπόρων συνήθειαν τοῦ πρόσω ἐχόμενος ὀλίγον ποιεῖται τῶν προφαινομένων τὸν λόγον. Σύνηθες γὰρ τοῖς ὁδοιποροῦσιν ἐπὶ τὸ τῆς ὁδοῦ πέρας ὁμοίως ἐπείγεσθαι, ἄν τε διὰ λειμώνων καὶ συμφύτων χωρίων ἄν τε διὰ τῶν ἐρημοτέρων καὶ τραχυτέρων τόπων διέρχωνται, καὶ οὔτε τὸ ἡδὺ παρακατέσχεν οὔτε τὸ ἀηδὲς ἐνεπόδισεν. Οὕτω καὶ αὐτὸς ἀμεταστρεπτὶ πρὸς τὸν προκείμενον σκοπὸν ἑαυτῷ ἐπειχθήσεται, πρὸς οὐδὲν τῶν παροδίων ἐπιστρεφόμενος, ἀλλὰ πρὸς μόνον τὸν οὐρανὸν βλέπων διαπεράσει τὸν βίον, καθάπερ τις ἀγαθὸς κυβερνήτης πρὸς τὸν ἄνω σκοπὸν διευθύνων τὸ σκάφος.

Traduction française :

[4,4] Celui donc qui a observé ces les faux biens faits, qui méprise en conséquence tout ce qui passe pour précieux aux yeux des hommes et n'a d'amour que pour la vie divine, celui-là sachant que "toute chair est de l'herbe" (Is 40,6), quand estimera-t-il digne de recherche sérieuse cette herbe qui est aujourd'hui et demain ne sera plus? Car il sait, celui qui a bien observé les choses divines, que non seulement les choses humaines n'ont pas de solidité, mais qu'elles n'en auraient pas, même si le monde entier restait continuellement en repos. Aussi méprise-t-il cette vie comme étrangère et éphémère puisque le ciel et la terre passeront, selon la parole du Sauveur, et que toutes choses attendent nécessairement leur transformation. C'est pourquoi, aussi longtemps qu'il est dans cette tente, comme dit l'apôtre pour montrer le caractère éphémère de cette condition, accablé par la vie présente, il déplore que cet exil se prolonge pour lui, comme l'a fait aussi le psalmiste dans ses chants divins. Car ils végètent réellement dans les ténèbres ceux qui vivent en étrangers ici-bas, avec ces tentes. Aussi le prophète gémit-il sur la durée de son exil: "Malheur à moi, dit-il, parce que mon exil se prolonge." Or c'est aux ténèbres qu'il a attribué la cause de ce découragement. Nous avons appris en effet des savants qu'en hébreu les ténèbres se disent "karaïtes" (Ps 119,5). N'est-il pas vrai que, tels ces hommes frappés de berlue par la nuit, ils ont la vue trop faible pour reconnaître cette tromperie, puisqu'ils ne savent pas que toutes les choses appréciées en cette vie, ou au contraire dépréciées, ne sont telles que dans l'opinion des insensés? Mais d'elles-mêmes, elles n'ont absolument aucune consistance: il n'y a ni basse naissance, ni renom familial, ni gloire, ni situation en vue, ni récits anciens, ni morgue au sujet du présent, ni pouvoir sur autrui, ni condition servile. Pour les gens sans formation, richesses et bien-être, pauvreté, gêne et toutes les inconstances de la vie, semblent revêtir une importante extrême toutes les fois qu'ils prennent le plaisir comme critères de leur jugement; mais, pour l'homme aux pensées élevées, tout paraît de même valeur, aucune chose n'a plus de valeur qu'une autre, parce que, même dans des situations opposées, on termine pareillement la course de la vie, et qu'il se trouve des possibilités égales pour vivre bien ou mal dans l'un et l'autre des lots, "avec les armes offensives et défensives, dit l'Apôtre, dans l'honneur et l'ignominie". Au travers de ces vicissitudes, celui qui a purifié son intelligence et observé la réalité des êtres qui existent vraiment, celui-ci ira droit son chemin en parcourant, de sa naissance à son départ de ce monde, le laps de temps qui lui est assigné, sans se laisser amollir par les plaisirs ni déprimer par les rigueurs, mais, s'attachant selon la coutume des voyageurs a ce qui se situe en avant, il tient peu compte de ce qui se présente. Les voyageurs en effet ont coutume de se hâter ainsi d'un pas égal, vers le terme de leur route: qu'ils traversent soit des prairies et des bois épais, soit des lieux déserts et rocailleux, ni le plaisir ne les retient, ni le déplaisir ne les arrête. Ainsi, lui aussi, sans se retourner, il se hâtera vers le but proposé, et, sans se laisser détourner par aucun des à-côtés de la route, il traversera la vie en ne regardant que le ciel, tel un bon pilote qui dirige son embarcation droit vers le but qu'il s'est fixé là-haut.





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Dernière mise à jour : 28/05/2009