HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nysse, Traité sur la virginité

τοῦ



Texte grec :

[4,3] Οὐ γὰρ ἔστιν ὡς ἐπὶ τὸ πολὺ τὸν πλεονέκτην μὴ τοὺς παῖδας ἐπαιτιᾶσθαι ἢ τὸν δοξομανῆ καὶ φιλότιμον μὴ εἰς τὸ γένος ἀνενεγκεῖν τοῦ κακοῦ τὴν αἰτίαν, ὡς ἂν μὴ ἐλάττων δοκοίη τῶν πρὸ αὐτοῦ γεγονότων, καὶ ἵνα μέγας τοῖς μετὰ ταῦτα νομίζοιτο καταλιπών τινα τοῖς ἐξ αὐτοῦ διηγήματα· ὡσαύτως δὲ καὶ τὰ λοιπὰ ὅσα ψυχῆς ἐστιν ἀρρωστήματα, φθόνος καὶ μνησικακία καὶ μῖσος καὶ εἴ τι τοιοῦτον ἕτερον, τῆς αὐτῆς αἰτίας ἤρτηται. Πάντα γὰρ ταῦτα τοῖς περὶ τὸν βίον τοῦτον ἐπτοημένοις συμπολιτεύεται, ὧν ὁ ἔξω γενόμενος, καθάπερ ἐπί τινος ὑψηλῆς σκοπιᾶς πόρρωθεν ἐποπτεύων τὰ ἀνθρώπινα πάθη, οἰκτείρει τῆς τυφλότητος τοὺς τῇ τοιαύτῃ ματαιότητι δεδουλωμένους καὶ μέγα κρίνοντας τὴν τῆς σαρκὸς εὐπραγίαν. Ὅταν γάρ τινα τῶν ἀνθρώπων ἐπί τινι τῶν κατὰ τὸν βίον ἴδῃ περίβλεπτον, ἀξιώμασιν ἢ πλούτοις ἢ δυναστείαις κομῶντα, καταγελᾷ τῆς ἀνοίας τῶν διὰ ταῦτα πεφυσημένων καὶ ἀριθμεῖ τὸν μήκιστον χρόνον τοῦ ἀνθρωπίνου βίου κατὰ τὴν εἰρημένην ὑπὸ τοῦ ψαλμῳδοῦ προθεσμίαν. Εἶτα παραμετρῶν τοῖς ἀπείροις αἰῶσι τὸ ἀκαριαῖον τοῦτο διάστημα, ἐλεεῖ τῆς χαυνότητος τὸν ἐπὶ τοῖς οὕτω γλίσχροις καὶ ταπεινοῖς καὶ προσκαίροις τὴν ψυχὴν ἐπαιρόμενον. Τί γὰρ ἄξιόν ἐστι μακαρισμοῦ τῶν ἐνταῦθα; Ἡ τιμή, τὸ παρὰ πολλῶν σπουδαζόμενον; —Ἐπειδὴ τί πλέον τοῖς τετιμημένοις προστίθησι; Διαμένει γὰρ θνητὸς ὁ θνητός, κἂν τιμᾶται κἂν μή. —Ἢ τὸ πολλὰ πλέθρα κεκτῆσθαι γῆς; Τοῦτο δὲ εἰς τί πέρας χρηστὸν καταλήγει τοῖς κτησαμένοις, ἐκτὸς τοῦ οἴεσθαι τὸν ἀνόητον ἑαυτοῦ εἶναι τὰ μηδὲν προσήκοντα; Ἀγνοεῖ γάρ, ὡς ἔοικεν, ὑπὸ τῆς πολλῆς λαιμαργίας, ὅτι «τοῦ κυρίου μέν ἐστιν ἀληθῶς ἡ γῆ καὶ τὸ πλήρωμα αὐτῆς»—«βασιλεὺς γὰρ πάσης τῆς γῆς ὁ θεός»—, τοῖς δὲ ἀνθρώποις τὸ τῆς πλεονεξίας πάθος ψευδώνυμον τῆς κυριότητος τὴν προσηγορίαν δίδωσι τῶν οὐδὲν προσηκόντων. «Ἡ μὲν γὰρ γῆ», καθώς φησιν ὁ σοφὸς ἐκκλησιαστής, «εἰς τὸν αἰῶνα ἕστηκε» πάσαις ὑπηρετοῦσα ταῖς γενεαῖς καὶ ἄλλοτε ἄλλους τοὺς κατ´ αὐτὴν γινομένους ἐκτρέφουσα· οἱ δὲ ἄνθρωποι, οὐδὲ ἑαυτῶν ὄντες κύριοι, ἀλλὰ πρὸς τὸ τοῦ ἄγοντος βούλημα ὅτε οὐκ ἴσασιν εἰς τὴν ζωὴν παριόντες, καὶ ὅτε μὴ βούλονται πάλιν αὐτῆς χωριζόμενοι, ὑπὸ τῆς πολλῆς ματαιότητος κυριεύειν οἴονται αὐτῆς, οἱ κατὰ καιροὺς γινόμενοί τε καὶ ἀπολλύμενοι τῆς ἀεὶ μενούσης.

Traduction française :

[4,3] La plupart du temps en effet il n'est pas possible à l'homme en épiant les passions humaines cupides de ne pas alléguer ses enfants, ou à l'homme follement épris de gloire et ambitieux de ne pas reporter sur sa race la cause de son mal, afin de ne point paraître inférieur à ses prédécesseurs et de passer pour grand dans les générations futures, en laissant à ses descendants des récits; de même aussi le reste des infirmités de l'âme, envie, rancune, haine et quelque autre du même genre s'il s'en trouve, se rattachent à la même cause. Toutes en effet sont concitoyennes de ceux qui se passionnent pour cette vie; mais il échappe à leur servitude celui qui, tel un guetteur épiant de loin sur un observatoire élevé les passions humaines, plaint de leur aveuglement ceux qui se sont rendu esclaves d'une telle vanité et qui font grand cas de la prospérité charnelle. Car lorsqu'il voit un homme admiré pour un quelconque de ces biens mondains, orgueilleux pour des dignités, des richesses, de la puissance, il se moque de ces sots, boufus de telles vanités, et compte la durée maximale de la vie humaine selon la limite fixée d'avance par le psalmiste puis, mesurant ce très court intervalle à l'infinité des siècles, il prend en pitié pour son vain orgueil celui dont l'âme s'exalte sur des choses tellement sordides, basses et éphémères. En quoi mérite-t-il d'être vanté cet honneur d'ici-bas qui excite le zèle de tant de gens? Qu'ajoute-t-il à ceux qui sont honorés? Il demeure mortel en effet l'homme né mortel, qu'on l'honore ou non! Est-ce le fait d'avoir acquis de nombreux arpents de terre? Mais en définitive à quoi de bon cela mène-t-il les acquéreurs, sinon à ce que l'insensé puisse croire siens des biens qui ne lui appartiennent en rien; car il ignore, sous l'influence de son extrême voracité, semble-t-il, qu'au Seigneur appartient en réalité la terre et tout ce qu'elle renferme - Dieu règne sur la terre entière - mais que les hommes, dans leur cupidité passionnée, se donnent le nom mensonger de maîtres sur des biens qui ne leur appartiennent en rien. La terre en effet, comme dit le sage Ecclésiaste, demeure à jamais au service de chaque génération, pour nourrir successivement ceux qui naissent ici-bas; les hommes par contre, bien qu'ils ne soient pas leurs propres maîtres, mais qu'ils entrent dans la vie encore inconscients par la volonté de celui qui les mène, et qu'ils s'en éloignent contre leur gré, les hommes ont l'extrême vanité de se croire maîtres de la terre, alors qu'ils naissent et meurent chacun au temps marqué, tandis qu'elle demeure toujours.





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Dernière mise à jour : 28/05/2009