HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nysse, Traité sur la virginité

κίνδυνον



Texte grec :

[3,3] Τί οὖν ἔσται τὸ λυποῦν, ἐρεῖς, εἰ μηδὲ ὁ φθόνος τῶν εὐδαιμονούντων καθάψεται; Τοῦτο αὐτό φημι τὸ διὰ πάντων αὐτοῖς τὸν βίον καταγλυκαίνεσθαι, τοῦτό ἐστι τὸ τῆς λύπης ὑπέκκαυμα. Ἕως γὰρ ἂν ἄνθρωποι ὦσι, τὸ θνητὸν τοῦτο καὶ ἐπίκηρον πρᾶγμα, καὶ τοὺς τάφους τῶν ἀφ´ ὧν γεγόνασι βλέπωσιν, ἀχώριστον ἔχουσι καὶ συνεζευγμένην τῇ ζωῇ τὴν λύπην, εἰ καὶ μικρὸν μετέχοιεν τοῦ λογίζεσθαι. Ἡ γὰρ διηνεκὴς τοῦ θανάτου προσδοκία οὐκ ἐπὶ ῥητοῖς τισι σημείοις ἐπιγινωσκομένη, ἀλλὰ διὰ τὴν ἀδηλίαν τοῦ μέλλοντος πάντοτε ὡς ἐνεστηκυῖα φοβοῦσα τὴν ἀεὶ παροῦσαν εὐφροσύνην συγχεῖ, τῷ φόβῳ τῶν ἐλπιζομένων τὰς εὐθυμίας ἐπιταράσσουσα. Εἰ γὰρ ἦν δυνατὸν πρὸ τῆς πείρας τὰ τῶν πεπειραμένων μαθεῖν. Εἰ γὰρ ἐξῆν δι´ ἄλλης τινὸς ἐπινοίας ἐντὸς τοῦ βίου γενόμενον ἐποπτεῦσαι τὰ πράγματα, πόσος ἂν ἦν ὁ δρόμος τῶν αὐτομολούντων πρὸς τὴν παρθενίαν ἀπὸ τοῦ γάμου. Πόση φυλακὴ καὶ προμήθεια τοῦ μήποτε ταῖς ἀφύκτοις πάγαις ἐγκρατηθῆναι, ὧν τὴν δυσκολίαν οὐκ ἔστιν ἄλλως δι´ ἀκριβείας μαθεῖν, μὴ ἐντὸς τῶν ἀρκύων γενόμενον. Εἶδες γὰρ ἄν, εἴπερ ἰδεῖν ἀκινδύνως ἐξῆν, πολλὴν τῶν ἐναντίων τὴν σύγχυσιν, γέλωτα δακρύοις ἐμπεφυρμένον καὶ λύπην εὐφροσύναις συμμεμιγμένην, πανταχοῦ τοῖς γινομένοις συμπαρόντα διὰ τῶν ἐλπίδων τὸν θάνατον καὶ ἑκάστου τῶν καθ´ ἡδονὴν ἐφαπτόμενον. Ὅταν ἴδῃ ὁ νυμφίος τὸ ἀγαπώμενον πρόσωπον, εὐθὺς πάντως καὶ ὁ φόβος τοῦ χωρισμοῦ συνεισέρχεται· κἂν ἀκούσῃ τῆς ἡδίστης φωνῆς, καὶ τὸ μὴ ἀκούσεσθαί ποτε ἐννοήσει· καὶ ὅταν εὐφρανθῇ τῇ θεωρίᾳ τοῦ κάλλους, τότε μάλιστα φρίττει τὴν προσδοκίαν τοῦ πένθους· ἐὰν τὰ τίμια τῇ νεότητι καὶ ὅσα παρὰ τῶν ἀνοήτων σπουδάζεται κατανοήσῃ, οἷον ὀφθαλμὸν τοῖς βλεφάροις λάμποντα καὶ ὀφρῦν περικεχυμένην τῷ ὄμματι καὶ παρειὰν ἐν ἡδεῖ καὶ γλαφυρῷ μειδιάματι καὶ χεῖλος ἐπηνθισμένον τῷ φυσικῷ ἐρυθήματι, κόμην τε χρυσομιγῆ καὶ βαθεῖαν τῷ ποικίλῳ τῆς ἐμπλοκῆς τῇ κεφαλῇ περιστίλβουσαν καὶ πᾶσαν τὴν πρόσκαιρον ἀγλαΐαν ἐκείνην, τότε πάντως, κἂν μικρὸν αὐτῷ προσῇ τοῦ λογίζεσθαι κἀκεῖνο τῇ ψυχῇ ἐννοεῖ, ὅτι τοῦτο μὲν τὸ τοιοῦτον κάλλος οἰχήσεταί ποτε διαρρυὲν καὶ εἰς τὸ μὴ ὂν περιστήσεται, ὀστέα βδελυρά τε καὶ εἰδεχθῆ ἀντὶ τοῦ νῦν φαινομένου γενόμενον, οὐδὲν ἴχνος, οὐδὲν μνημόσυνον, οὐδὲν λείψανον τοῦ παρόντος ἄνθους ἐπιφερόμενον.

Traduction française :

[3,3] Qu'est-ce qui pourra les attrister, hantise de la mort me diras-tu, si même l'envie ne mord pas sur les gens qui réussissent? Cela précisément, te dis-je, que la vie leur soit douce en toutes circonstances, est la matière qui nourrit le feu de leur tristesse. Car aussi longtemps qu'ils sont hommes, cette chose mortelle et périssable, aussi longtemps qu'ils voient les tombeaux de leurs ancêtres, la tristesse demeure inséparablement liée à leur vie, pour peu qu'ils aient en partage une lueur de raison. Car l'attente continue de la mort, dont la venue n'est discernable à aucun signe précis, mais que l'incertitude du futur fait craindre à tout moment comme imminente, cette attente ruine la joie de chaque instant, car la crainte de ce qu'on croit devoir arriver trouble la joie de vivre. Si l'on pouvait en effet, au lieu de faire soi-même cette expérience, recueillir les enseignements de ceux qui l'ont faite! S'il était possible, par quelque autre moyen ingénieux, de s'introduire en ce genre de vie et d'observer les faits, combien de transfuges courraient du mariage à l'état de virginité! Que de vigilance et de prudence prévoyante pour ne jamais se laisser emprisonner dans ces rets inextricables dont on ne peut apprendre avec exactitude les désagréments qu'une fois tombé dans les filets. Tu verrais en effet, s'il était possible de le voir sans danger, un grand mélange de contraires, rire mêlé à des larmes, tristesse confondue avec des joies, et partout, du fait des conjectures sur l'avenir, la mort présente dans les évènements, s'attachant à chacun des plaisirs. Toutes les fois que le jeune époux voit le visage aimé, aussitôt infailliblement la crainte de la séparation entre en lui avec cette image; et s'il entend cette voix très suave, il songera aussi qu'un jour il ne l'entendra plus; et quand il est charmé par la contemplation de cette beauté, il frissonne alors d'autant plus dans l'attente du deuil. Toutes les fois qu'il observe ces avantages appréciés de la jeunesse et recherchés des insensés, par exemple un oeil étincelant de la beauté des paupières, un sourcil enchâssant le regard, une joue brillante d'un sourire doux et délicat, une lèvre fleurie d'une pourpre naturelle, une chevelure épaisse nouée de fils d'or dont les tresses aux riches reflets rayonnants autour de la tête, et tout cet éclat éphémère, alors infailliblement il lui vient à l'esprit, pour peu qu'il ait d'intelligence, qu'une si grande beauté passera comme une onde pour aboutir au néant; réduite à des os fétides et hideux, au lieu de l'apparence actuelle, elle ne possédera plus aucune trace, aucun souvenir, aucun reste de sa fleur présente.





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Dernière mise à jour : 28/05/2009