HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nysse, Traité sur la virginité

κράτος



Texte grec :

[14,1] Κεφάλαιον ιδʹ Ὅτι ἡ παρθενία κρείττων τῆς τοῦ θανάτου δυναστείας ἐστίν. Οὐκοῦν ὁ τοιοῦτος βίος προτιμητέος τοῖς γε νοῦν ἔχουσιν, ὃς κρείττων τῆς τοῦ θανάτου δυναστείας ἐστίν. Ἡ γὰρ σωματικὴ παιδοποιία—καὶ μηδεὶς δυσχεράνῃ τὸν λόγον—οὐ μᾶλλον ζωῆς ἀλλὰ θανάτου τοῖς ἀνθρώποις ἀφορμὴ γίνεται· ἀπὸ γὰρ γενέσεως ἡ φθορὰ τὴν ἀρχὴν ἔχει, ἧς οἱ παυσάμενοι διὰ τῆς παρθενίας ἐν ἑαυτοῖς ἔστησαν τὴν τοῦ θανάτου περιγραφήν, περαιτέρω προελθεῖν αὐτὸν δι´ ἑαυτῶν κωλύσαντες, καὶ ὥσπερ τι μεθόριον θανάτου καὶ ζωῆς ἑαυτοὺς στήσαντες ἐπέσχον αὐτὸν τῆς ἐπὶ πρόσω φορᾶς. Εἰ οὖν οὐ δύναται παρελθεῖν τὴν παρθενίαν ὁ θάνατος, ἀλλ´ ἐν αὐτῇ καταλήγει καὶ καταλύεται, σαφῶς ἀποδείκνυται τὸ κρεῖττον εἶναι τοῦ θανάτου τὴν παρθενίαν, καὶ καλῶς ἄφθορον ὀνομάζεται σῶμα τὸ μὴ ὑπουργῆσαν τῇ τοῦ φθαρτοῦ βίου ὑπηρεσίᾳ μηδὲ τῆς θνητῆς διαδοχῆς ὄργανον γενέσθαι καταδεξάμενον. Ἐν τούτῳ γὰρ διεκόπη τὸ συνεχὲς τῆς τοῦ φθείρεσθαι καὶ ἀποθνῄσκειν ἀκολουθίας, ὅπερ ἀπὸ τοῦ πρωτοπλάστου καὶ μέχρι τῆς τοῦ παρθενεύοντος ζωῆς διὰ μέσου γέγονεν· οὐ γὰρ ἦν δυνατὸν ἀργῆσαί ποτε τὸν θάνατον, ἐνεργουμένης διὰ τοῦ γάμου τῆς ἀνθρωπίνης γενέσεως. Ἀλλὰ πάσαις ταῖς προλαβούσαις γενεαῖς συμπαροδεύων καὶ τοῖς ἀεὶ παραγινομένοις εἰς τὸν βίον συνδιεξερχόμενος, ὅρον τῆς ἐνεργείας ἑαυτοῦ τὴν παρθενίαν εὗρεν, ὃν παρελθεῖν τῶν ἀμηχάνων ἐστίν· ὥσπερ γὰρ ἐπὶ τῆς θεοτόκου Μαρίας «ὁ βασιλεύσας ἀπὸ Ἀδὰμ μέχρις» ἐκείνης «θάνατος», ἐπειδὴ καὶ κατ´ αὐτὴν ἐγένετο, καθάπερ τινὶ πέτρᾳ τῷ καρπῷ τῆς παρθενίας προσπταίσας περὶ αὐτὴν συνετρίβη, οὕτως ἐν πάσῃ ψυχῇ τῇ διὰ παρθενίας τὴν ἐν σαρκὶ παριούσῃ ζωὴν συντρίβεταί πως καὶ καταλύεται τοῦ θανάτου τὸ κράτος, οὐκ ἔχοντος τίσι τὸ ἑαυτοῦ κέντρον ἐναπερείσηται. Καὶ γὰρ τὸ πῦρ, εἰ μὴ ὑποβληθείη ξύλα καὶ καλάμη καὶ χόρτος αὐτῷ ἢ ἄλλο τι τῶν ὑπὸ πυρὸς δαπανωμένων, οὐκ ἔχει φύσιν ἐφ´ ἑαυτῷ μένειν· οὕτως οὐδὲ τοῦ θανάτου ἡ δύναμις ἐνεργήσει, μὴ τοῦ γάμου τὴν ὕλην ὑποτιθέντος αὐτῷ καὶ τοὺς τεθνηξομένους οἷον καταδίκους τινὰς ἑτοιμάζοντος.

Traduction française :

[14,1] Chapitre 14 : La virginité l'emporte sur la puissance de la mort. Une telle vie doit donc être estimée plus que tout, du moins par les gens sensés, puisqu'elle l'emporte sur la puissance de la mort. En effet la procréation corporelle - que personne ne se choque de mon discours - n'est pas plus principe de vie que de mort pour les hommes, car la corruptibilité commence avec la génération, mais ceux qui ont rompu avec elle ont fixé en eux-mêmes par la virginité une limite à la mort, l'empêchant d'avancer plus loin par leur entremise: ils se sont placés eux-mêmes comme une frontière entre la vie et la mort, et ont contenu celle-ci dans sa poussée en avant. Si donc la mort ne peut passer outre à la virginité, mais trouve là son terme et sa dissolution, il est clairement démontré que la virginité l'emporte sur la mort et qu'on a raison de dire exempt de corruption le corps qui n'a pas travaillé au service de la vie corruptible, et qui n'a pas accepté de devenir l'instrument d'une succession mortelle. Par ce corps en effet, a été interrompue la série continue de corruption et de mort qui s'étend dans tout l'intervalle entre le premier homme et la vie de celui qui pratique la virginité, car il n'était pas possible que la mort un jour restât inactive tant que la génération humaine demeurerait active par le mariage. Mais la mort, qui cheminait avec toutes les générations antérieures et qui accompagne dans leur traversée ceux qui arrivent à chaque instant dans la vie, a trouvé dans la virginité une borne à son action qu'il lui est impossible de dépasser: de même en effet que dans le cas de Marie, Mère de Dieu, quand la mort, après avoir régné d'Adam jusqu'à elle, s'approcha d'elle aussi, et qu'en heurtant contre le fruit de sa virginité comme sur un rocher, elle se brisa sur elle, ainsi en toute âme qui dépasse la vie charnelle par la virginité, le pouvoir de la mort se brise et se dissout en quelque manière, faute d'avoir où enfoncer son aiguillon. C'est que le feu, si on ne lui jette du bois, du chaume, de la balle ou quelque autre matière combustible, n'est pas de nature à s'entretenir sur lui-même. Ainsi la puissance de la mort non plus n'exercera pas son activité, si le mariage ne lui en fournit la matière et ne lui prépare des gens destinés à mourir, tels des condamnés.





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Dernière mise à jour : 28/05/2009