HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nysse, Traité sur la virginité

κοσμικῆς



Texte grec :

[23,2] Οὐκοῦν τούτῳ προσφοιτητέον ἐστὶ τῷ μέλλοντι κατὰ τὸν αἱροῦντα λόγον τῆς παρθενίας ἀνθέξεσθαι. Καθάπερ γὰρ ὁ φωνὴν ἔθνους τινὸς ἐκμαθεῖν προθυμούμενος οὐκ ἔστιν αὐτάρκης ἑαυτῷ διδάσκαλος, ἀλλὰ παρὰ τῶν ἐπισταμένων παιδεύεται καὶ οὕτω γίνεται τοῖς ἀλλογλώσσοις ὁμόφωνος, οὕτως οἶμαι καὶ τοῦ βίου τούτου μὴ κατὰ τὴν ἀκολουθίαν προϊόντος τῆς φύσεως, ἀλλὰ ἀπεξενωμένου τῇ καινότητι τῆς διαγωγῆς, μὴ ἄλλως τινὰ μαθεῖν τὴν ἀκρίβειαν ἢ παρὰ τοῦ κατωρθωκότος χειραγωγούμενον. Καὶ τὰ ἄλλα δὲ πάντα, ὅσα κατὰ τὸν βίον ἐπιτηδεύομεν, μᾶλλον ἂν κατορθωθείη τῷ μετιόντι, εἰ παρὰ διδασκάλοις τις ἑκάστου τῶν σπουδαζομένων ἐκμάθοι τὴν ἐπιστήμην ἢ εἰ ἀφ´ ἑαυτοῦ κατεπιχειροίη τοῦ πράγματος· οὐ γὰρ ἐναργές ἐστι τὸ ἐπιτήδευμα τοῦτο, ὥστε κατ´ ἀνάγκην ἑαυτοῖς ἐπιτρέπειν τῶν λυσιτελούντων τὴν κρίσιν, ὅτε καὶ τὸ κατατολμᾶν τῆς τῶν ἀγνοουμένων πείρας οὐκ ἔξω κινδύνου καθίσταται. Καθάπερ δὲ τὴν ἰατρικὴν πρότερον ἀγνοουμένην διὰ τῆς πείρας ἐξεῦρον οἱ ἄνθρωποι παρατηρήμασί τισι κατ´ ὀλίγον ἐκκαλυφθεῖσαν, ὥστε καὶ τὸ ὠφελοῦν καὶ τὸ βλάπτον διὰ τῆς τῶν πεπειραμένων μαρτυρίας ἐπιγνωσθὲν οὕτως εἰς τὸν τῆς τέχνης λόγον παραληφθῆναι καὶ παράγγελμα πρὸς τὸ μέλλον τὸ παρατηρηθὲν τοῖς προλαβοῦσι γίνεσθαι, νῦν δὲ ὁ πρὸς τὴν τέχνην ταύτην ἐσπουδακὼς οὐκ ἔχει ἀνάγκην τῇ καθ´ ἑαυτὸν πείρᾳ διαγινώσκειν τῶν φαρμάκων τὴν δύναμιν, εἴτε δηλητήριον εἴτε ἀλεξητήριόν τί ἐστιν, ἀλλὰ τὰ ἐγνωσμένα παρ´ ἑτέρων μαθὼν αὐτὸς τὴν τέχνην κατώρθωσε· τὸν αὐτὸν τρόπον καὶ τῆς τῶν ψυχῶν ἰατρικῆς, τῆς φιλοσοφίας λέγω, δι´ ἧς παντὸς πάθους τοῦ τῆς ψυχῆς ἁπτομένου τὴν θεραπείαν μανθάνομεν, οὐκ ἔστιν ἀνάγκη στοχασμοῖς τισι καὶ ὑπονοίαις μετιέναι τὴν ἐπιστήμην, ἀλλ´ ἐξουσίᾳ πολλῇ τῆς μαθήσεως παρὰ τοῦ διὰ μακρᾶς τε καὶ πολλῆς τῆς πείρας κτησαμένου τὴν ἕξιν. Ἔστι μὲν γὰρ ὡς ἐπὶ τὸ πολὺ καὶ ἐπὶ παντὸς πράγματος ἐπισφαλὴς σύμβουλος ἡ νεότης, καὶ οὐκ ἄν τις εὕροι ῥᾳδίως κατορθωθέν τι τῶν σπουδῆς ἀξίων, ᾧ μὴ πολιὰ συμπαρελήφθη πρὸς κοινωνίαν τοῦ σκέμματος· ὅσῳ δὲ μείζων τῶν λοιπῶν ἐπιτηδευμάτων ὁ προκείμενος τοῖς μετιοῦσίν ἐστι σκοπός, τοσούτῳ καὶ μᾶλλον προνοητέον ἡμῖν τῆς ἀσφαλείας ἐστίν. Ἐπὶ μὲν γὰρ τῶν λοιπῶν ἡ νεότης οὐ κατὰ λόγον διοικουμένη εἰς χρήματα πάντως τὴν ζημίαν ἤνεγκεν, ἤ τινος κοσμικῆς περιφανείας ἢ καὶ ἀξιώματος ἐκπεσεῖν παρεσκεύασεν· ἐπὶ δὲ τῆς μεγάλης τε καὶ ὑψηλῆς ταύτης ἐπιθυμίας οὐ χρήματα τὸ κινδυνευόμενόν ἐστιν, οὐδὲ δόξα κοσμικὴ καὶ ἐφήμερος, οὐδὲ ἄλλο τι τῶν ἔξωθεν ἡμῖν παρεπομένων—τῶν καὶ κατὰ γνώμην καὶ ὡς ἑτέρως διοικουμένων ὀλίγος τοῖς σωφρονοῦσιν ὁ λόγος—, ἀλλ´ αὐτῆς ἅπτεται τῆς ψυχῆς ἡ ἀβουλία, καὶ ὁ κίνδυνος τῆς ζημίας ταύτης ἐστὶν οὐ τὸ ἄλλο τι ζημιωθῆναι, οὗ τυχὸν καὶ δυνατὴ φαίνεται ἡ ἐπανάληψις, ἀλλὰ τὸ αὐτὸν ἀπολέσθαι καὶ ζημιωθῆναι τὴν ψυχὴν τὴν ἰδίαν. Ὁ μὲν γὰρ τὴν πατρῴαν καταναλώσας οὐσίαν οὐκ ἀπελπίζει τυχὸν ἐπινοίαις τισὶ πάλιν ἐπὶ τὴν ἀρχαίαν ἐπανελθεῖν εὐπορίαν, ἕως ἂν ἐν τοῖς ζῶσιν ᾖ· ὁ δὲ τῆς ζωῆς ταύτης ἐκπεσὼν πᾶσαν ἐλπίδα τῆς πρὸς τὸ κρεῖττον μεταβολῆς συναφῄρηται.

Traduction française :

[23,2] C'est donc ce maître que doit fréquenter celui qui va s'attacher à la virginité, comme la raison l'en convainc. Celui en effet qui souhaite vivement d'apprendre la langue d'un peuple n'est pas pour lui-même un maître qui se suffise, mais il s'instruit près des gens qui la connaissent, et arrive ainsi à faire sienne la langue de ceux qui s'expriment en un autre idiome. Ainsi, je pense, de ce mode d'existence: puisqu'il ne progresse pas suivant l'ordre de la nature, mais qu'il nous est étranger par la nouveauté du genre de vie, on ne peut apprendre son exacte discipline qu'en se laissant conduire, comme par la main, par celui qui l'a pratiquée avec succès. Et tout le reste, à quoi nous nous occupons en ce mode d'existence, serait pratiqué avec plus de rectitude par celui qui cherche si, pour chacun des objets de son zèle, on demandait la science à des maîtres, plutôt d'entreprendre l'affaire de soi-même. On n'y voit assez clair en ce genre d'occupation pour s'en remettre nécessairement à soi-même du jugement des décisions, lorsque par ailleurs il n'est pas sans danger de faire hardiment l'expérience de l'inconnu. De même que les hommes ont trouvé par l'expérience la médecine autrefois ignorée, et qu'ils l'ont vue se révéler progressivement à la faveur de certaines observations, si bien que l'utile et le nuisible, reconnus par le témoignage de l'expérience, sont entrés ainsi dans la doctrine de cet art, et que les observations des devanciers servent de précepte pour l'avenir; de même que maintenant celui qui s'applique à cet art n'est pas obligé de juger par sa propre expérience de l'efficacité des drogues, si c'est chose pernicieuse ou un remède, mais, qu'après avoir reçu d'autrui ses connaissances, il a lui-même pratiqué son art avec succès; ainsi a-t-il de l'art de guérir les âmes, je veux dire la philosophie, par laquelle nous apprenons la thérapeutique de toute passion qui atteint l'âme: ce n'est point par des structures et des suppositions qu'il faut chercher cette science, mais par une grande capacité d'apprendre, près de celui qui s'est acquis cette disposition par une longue et riche expérience. En effet, la jeunesse est, le plus souvent et pour toute entreprise, une conseillère peu sûre et l'on ne trouverait pas facilement, dans les actions dignes de zèle, une réussite parfaite pour laquelle on n'ait point associé la vieillesse à la délibération; d'autre part, plus le but proposé à ceux qui cherchent dépasse en grandeur le reste des occupations, plus il nous faut pourvoir d'avance à la sécurité. Pour ce reste en effet, la jeunesse, faute de se gouverner selon la raison, cause sans nul doute du dommage à ses biens, ou se prépare à déchoir d'une situation en vue dans le monde, ou même d'une dignité; mais, dans le cas de ce désir noble et sublime, ce qui court danger, ce ne sont point des richesses, ni une gloire mondaine et éphémère, ni aucun autre des biens qui s'attachent à nous du dehors - peu importe aux gens sensés qui les gouvernent soit à leur gré, soit autrement - mais c'est l'âme même qui est atteinte par son irréflexion, et le dommage qui menace, ce n'est point d'être lésé en un bien autre que soi dont le recouvrement paraît peut-être possible, mais de périr soi-même et d'être lésé dans son âme propre. Celui en effet qui a dilapidé son patrimoine ne désespère peut-être pas de revenir encore par quelque industrie à l'aisance ancienne tant qu'il compte parmi les vivants; mais celui qui est déchu de cette vie a perdu du même coup tout espoir de changer dans le sens du mieux.





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Dernière mise à jour : 28/05/2009