HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nysse, Traité sur la virginité

τινὸς



Texte grec :

[18,3] Φαμὲν τοίνυν τὴν μὲν ἐπιθυμίαν δεῖν ἐν καθαρῷ τῆς ψυχῆς ἱδρυμένην ἔχειν, ὥσπερ τι ἀνάθημα ἢ ἀπαρχὴν τῶν ἰδίων ἀγαθῶν ἐξελόντα ἀφιερώσαντά τε αὐτὴν ἅπαξ ἀνέπαφον καὶ καθαρὰν διαφυλάσσειν, μηδαμοῦ τῇ κατὰ τὸν βίον ῥυπαρίᾳ μολυνομένην. Τὸν δὲ θυμὸν καὶ τὴν ὀργὴν καὶ τὸ μῖσος καθάπερ κύνας τινὰς πυλωροὺς πρὸς μόνην ἐγρηγορέναι τὴν τῆς ἁμαρτίας ἀντίστασιν καὶ κατὰ τοῦ «κλέπτου» καὶ πολεμίου κεχρῆσθαι τῇ φύσει, ὃς ἐπὶ λύμῃ τοῦ θείου θησαυροῦ παρεισδύεται καὶ διὰ τοῦτο ἔρχεται, «ἵνα κλέψῃ καὶ θύσῃ καὶ ἀπολέσῃ». Τὴν δὲ ἀνδρείαν καὶ τὸ θάρσος ἀντὶ ὅπλου τινὸς διὰ χειρὸς φέρειν, πρὸς τὸ μὴ πτοηθῆναί ποτε «πτόησιν ἐπελθοῦσαν καὶ ὁρμὰς ἀσεβῶν ἐπερχομένας». Ἐλπίδι δὲ καὶ ὑπομονῇ ἀντὶ βακτηρίας, εἴποτε τοῖς πειρασμοῖς κάμοι, ἐπιστηρίζεσθαι. Τὸ δὲ τῆς λύπης κτῆμα καιρῷ μετανοίας ἐπὶ ἁμαρτήμασιν, εἰ τύχοι ποτὲ συμβάν, προχειρίζεσθαι, ὡς οὐδέποτε χρήσιμον ὂν ἢ πρὸς τὴν τοιαύτην μόνην ὑπηρεσίαν. Ἡ δὲ δικαιοσύνη αὐτῷ κανὼν εὐθύτητος ἔσται, τὸ ἐν παντὶ ἄπταιστον λόγῳ τε καὶ ἔργῳ ὑφηγουμένη, ὅπως τε χρὴ τὰ ἐν τῇ ψυχῇ διακεῖσθαι καὶ πῶς ἄν τις ἑκάστῳ τὸ κατ´ ἀξίαν νέμοι. Τὴν δὲ τοῦ πλείονος ἔφεσιν, ὃ πολύ τε καὶ ἀμέτρητον ἔγκειται τῇ ἑκάστου ψυχῇ, τῇ κατὰ θεὸν ἐπιθυμίᾳ προσθείς, μακαριστὸς ἔσται τῆς πλεονεξίας, ἐκεῖ βιαζόμενος, ὅπου ἐπαινετὸν τὸ βιάζεσθαι. Σοφίαν δὲ καὶ φρόνησιν συμβούλους ἕξει τῶν συμφερόντων καὶ συνδιοικούσας αὐτῷ τὴν ζωήν, ὡς μηδαμοῦ ὑπὸ ἀμαθίας ἢ ἀφροσύνης παραβλαβῆναι. Εἰ δὲ μὴ κατὰ φύσιν καὶ κατὰ τὸ οἰκεῖον χρῷτο ταῖς εἰρημέναις δυνάμεσιν, ἀλλὰ ὑπαλλάσσοι παρὰ τὸ δέον τὴν χρῆσιν, τὴν μὲν ἐπιθυμίαν προστιθεὶς τοῖς αἰσχίστοις, τὸ δὲ μῖσος ἐπὶ τοὺς ὁμοφύλους προχειριζόμενος, «ἀγαπῶν δὲ τὴν ἀδικίαν» καὶ ἐπὶ τοὺς γονέας ἀνδριζόμενος καὶ θαρσῶν τὰ ἄτοπα καὶ ἐλπίζων τὰ μάταια, φρόνησιν δὲ καὶ σοφίαν ἀπελαύνων τῆς μεθ´ ἑαυτοῦ συνοικήσεως, λαιμαργίαν καὶ ἀφροσύνην προσεταιρίζοιτο, καὶ περὶ τῶν λοιπῶν ὡσαύτως ποιῶν, ἄτοπος ἂν εἴη τις καὶ ἀλλόκοτος, ὡς μηδ´ ἂν εἰπεῖν ἀξίως τινὰ δυνηθῆναι τὴν ἀτοπίαν. Καθάπερ γὰρ εἴ τις ἐναλλὰξ ὁπλιζόμενος ἀναστρέφοι μὲν τὸ κράνος, ὥστε καλύπτειν τὸ πρόσωπον καὶ ὀπίσω νενευκέναι τὸν λόφον, τοὺς δὲ πόδας ἔχοι ἐν θώρακι καὶ τὰς κνημῖδας ἐφαρμόζοι τῷ στήθει, καὶ ὅσα τῆς ἀριστερᾶς ἐστι τῇ δεξιᾷ μεταλαμβάνοι, τὴν δὲ τῶν δεξιῶν ὅπλισιν τῇ εὐωνύμῳ προσρίπτοι· ὅπερ οὖν παθεῖν εἰκὸς ἐν πολέμῳ τὸν τοιοῦτον ὁπλίτην, τοῦτο καὶ παρὰ τὸν βίον πάσχειν εἰκὸς τὸν συγκεχυμένον τὴν γνώμην καὶ τὴν χρῆσιν τῶν δυνάμεων τῆς ψυχῆς ὑπαμείβοντα.

Traduction française :

[18,3] Nous disons donc que le désir, il faut l'avoir solidement établi dans le plus pur de son âme, le mettre de côté comme une offrande ou comme des prémices de ses propres biens, et, après l'avoir consacré une fois pour toutes, le garder intact et pur, sans qu'il soit souillé aucunement par la souillure de la vie. Quant à l'ardeur, à la colère, à la haine, il faut que ces puissances veillent à la porte comme des chiens de garde, dans le seul but de résister au péché, qu'elles usent de leur force naturelle contre le voleur, contre l'ennemi qui se glisse au-dedans pour la perte du trésor divin et vient afin "de voler, tuer, détruire" (Jn 10,10). Le courage et l'audace, il faut les empoigner en guise d'armes, afin de ne jamais se laisser terrifier par "une terreur subite, ni par des attaques à venir des impies". (Pr 3,25) Sur l'espérance et la patience, il faut s'appuyer comme sur un bâton, s'il arrive qu'on soit un jour fatigué par les tentations. Quant au bien précieux de la tristesse, il faut s'en munir au moment propice du repentir de ses péchés, si un jour on l'obtient en partage, car il n'est jamais utile que pour un tel service. La justice sera notre règle de droiture, montrant en toute parole et en tout acte le chemin où l'on ne bronche pas, comment il faut disposer les puissances à l'intérieur de l'âme et comment on pourrait attribuer à chacune selon son rang. Quant à cette aspiration insatiable qui se trouve en chaque âme, puissante et sans mesure, si quelqu'un l'applique à désirer selon Dieu, il sera déclaré bienheureux pour cette cupidité, puisqu'il se fait violence là où la violence est louable. Il aura la sagesse et l'intelligence pour lui conseiller l'utile et gouverner avec lui sa vie, de façon à ne jamais subir de dommage par ignorance ou sottise. Or s'il ne se servait pas selon leur nature et leur fin propres des puissances énumérées, mais changeait indûment leur usage en appliquant le désir à des choses honteuses, en se munissant de la haine contre ses compatriotes, en "aimant l'injustice" (Ps 10,5) en exerçant son courage contre ses parents, en déployant son audace en des actions absurdes, en espérant des choses vaines, et que, excluant toute cohabitation avec l'intelligence et la sagesse, il prenait pour maîtresses la gloutonnerie et l'intempérance, agissant de même pour le reste, cet homme serait si absurde et si étranger, que personne ne pourrait exprimer comme elle le mériterait son absurdité. Ce serait en effet comme si un soldat, s'équipant tout de travers, portait son casque à l'envers au point de se cacher le visage et de laisser le panache s'incliner en arrière, mettait les pieds dans la cuirasse, adaptait les jambarts à la poitrine, prenait ce qui est à gauche sur le côté droit et jetait l'armement de droite sur le côté gauche: les maux dont pâtira vraisemblablement à la guerre un tel fantassin sont aussi ceux-là dont pâtira vraisemblablement pendant sa vie celui qui a introduit la confusion dans son jugement et interverti l'usage des puissances de son âme.





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Dernière mise à jour : 28/05/2009