HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nysse, Traité sur la virginité

κοίτην



Texte grec :

[17,2] «Ἡ μὲν γὰρ ἐντολὴ τοῦ κυρίου σφόδρα τηλαυγής», καθώς φησιν ἡ γραφή, ὡς καὶ νηπίων «ὀφθαλμοὺς φωτίσαι», μόνῳ «τῷ θεῷ προσκολλᾶσθαι ἀγαθὸν εἶναι» λέγουσα. Ὁ δὲ θεὸς οὔτε λύπη ἐστὶν οὔτε ἡδονὴ οὔτε δειλία ἢ θράσος ἢ φόβος ἢ ὀργὴ ἢ ἄλλο τι τοιοῦτον πάθος, ὃ τῆς ἀπαιδεύτου κυριεύει ψυχῆς, ἀλλ´, ὥς φησιν ὁ ἀπόστολος, αὐτοσοφία καὶ ἁγιασμός, ἀλήθειά τε καὶ χαρὰ καὶ εἰρήνη καὶ ὅσα τοιαῦτα. Πῶς οὖν ἔστι τῷ ταῦτα ὄντι προσκολληθῆναι τὸν ὑπὸ τῶν ἐναντίων κρατούμενον; Ἢ πῶς οὐκ ἄλογον τὸν ἔν τινι τῶν παθῶν ὅπως μὴ ὑπαχθῇ σπουδάζοντα ἀρετὴν νομίζειν τὸ ἀντικείμενον; οἷον ἡδονὴν μὲν φεύγοντα λύπῃ κατέχεσθαι, τὸ δὲ θρασὺ καὶ προπετὲς διακλίνοντα δειλίᾳ ταπεινοῦν τὴν ψυχήν, ἢ θυμοῖς ἀνάλωτον μένειν ἐσπουδακότα κατεπτηχέναι τῷ φόβῳ. Τί γὰρ διαφέρει οὕτως ἢ ἄλλως τῆς ἀρετῆς ἐκπεσεῖν, μᾶλλον δὲ αὐτοῦ τοῦ θεοῦ ἔξω γενέσθαι, ὅς ἐστιν ἡ παντελὴς ἀρετή; Καὶ γὰρ ἐπὶ τῶν τοῦ σώματος ἀρρωστημάτων οὐκ ἂν διαφέρειν τὸ κακόν τις εἴποι δι´ ὑπερβαλλούσης ἐνδείας ἢ ἀπὸ πλησμονῆς ἀμέτρου διαφθαρῆναι, εἰς τὸ αὐτὸ πέρας τῆς ἀμετρίας ἐν ἑκατέροις ληγούσης. Οὐκοῦν καὶ ὁ τῆς κατὰ ψυχὴν ζωῆς τε καὶ ὑγείας ἐπιμελούμενος ἐπὶ τοῦ μέσου τῆς ἀπαθείας ἑαυτὸν τηρήσει, ἀμιγὴς καὶ ἀμέτοχος διαμένων τῆς ἑκατέρωθεν τῇ ἀρετῇ παρακειμένης ἐναντιότητος. Οὐκ ἐμὸς ὁ λόγος, ἀλλ´ αὐτῆς τῆς θείας φωνῆς· τὸ δόγμα φανερῶς γὰρ τῆς τοῦ κυρίου διδασκαλίας ἔστιν ἀκοῦσαι, ἐν οἷς διδάσκει τοὺς μαθητάς, ὡς ἄρνας λύκοις συναναστρεφομένους, μὴ περιστερὰς εἶναι μόνον, ἀλλ´ ἔχειν τι καὶ τοῦ ὄφεως ἐν τῷ ἤθει. Τοῦτο δέ ἐστι μὴ τὸ κατὰ τὴν ἁπλότητα δοκοῦν ἐπαινετὸν ἐν ἀνθρώποις εἰς ἄκρον ἐπιτηδεύειν, ὡς τῇ ἐσχάτῃ ἀνοίᾳ τῆς τοιαύτης ἕξεως πλησιαζούσης· μηδ´ αὖ πάλιν τὴν ἐπαινουμένην ὑπὸ τῶν πολλῶν δεινότητα καὶ πανουργίαν ἀμιγῆ τῶν ἐναντίων καὶ ἄκρατον ἀρετὴν νομίζειν· ἐκ δὲ τῆς δοκούσης ἐναντιότητος μίαν τινὰ συγκεκραμένην ἤθους κατάστασιν ἀπεργάζεσθαι, τῆς μὲν τὸ ἀνόητον, τῆς δὲ τὸ ἐν πονηρίᾳ σοφὸν περικόψαντας, ὡς ἐξ ἑκατέρων ἓν ἀποτελεσθῆναι καλὸν ἐπιτήδευμα ἁπλότητι γνώμης καὶ ἀγχινοίᾳ συγκεκραμένον. «Γίνεσθε γάρ», φησί, «φρόνιμοι ὡς οἱ ὄφεις καὶ ἀκέραιοι ὡς αἱ περιστεραί.»

Traduction française :

[17,2] "Ce précepte du Seigneur en effet brille très distinctement, comme dit l'Écriture, au point "d'éclairer même des yeux" (Ps 18,9) d'enfants, à savoir "qu'il est bon de s'attacher à Dieu seul". (cf. Ps 18,8). Or Dieu n'est point tristesse, ni plaisir, ni lâcheté, ni témérité, ni crainte, ni colère, ou quelque autre passion semblable qui domine l'âme sans formation, mais, comme dit l'Apôtre, il est la sagesse en soi et la sanctification, la vérité, la joie, la paix et ce qui leur ressemble. Comment donc pourrait-il s'attacher à celui qui est tout cela, l'homme que dominent les passions contraires? Comment sans déraison celui qui s'efforce de ne point s'asservir à aucune de ces passions estimerait-il vertu la passion opposée? Par exemple, pour qui fuit le plaisir, être envahi par la tristesse; pour qui se détourne de la témérité et de la précipitation avilir son âme par la lâcheté; ou pour qui s'efforce de demeurer inaccessible aux emportements, rester blotti dans la crainte. Qu'importe en effet si c'est d'une façon ou d'une autre qu'on déchoit de la vertu, ou plutôt qu'on se met hors de Dieu, la vertu accomplie? Et en effet dans le cas des infirmités corporelles, le mal est le même - personne ne dirait le contraire - que la santé ait été ruinée par privation excessive ou satiété exagérée, puisque de part et d'autre le manque de mesure aboutit au même résultat. Celui donc qui prend soin de la vie et de la santé de son âme se gardera dans le juste milieu de l'impassibilité en demeurant indemne de tout mélange et de toute participation avec les passions contraires, juxtaposées de part et d'autre de la vertu. Ce n'est pas une affirmation personnelle, mais celle de la parole divine elle-même: c'est la doctrine que manifestement on peut entendre le Seigneur enseigner à ses disciples vivant comme des brebis avec des loups lorsqu'il leur apprend à ne pas être seulement des colombes, mais à posséder aussi dans leurs coeurs quelque chose du serpent. Cela consiste à ne pas pratiquer à l'extrême ce que loue le public au nom de la simplicité, parce qu'un tel comportement approcherait de la dernière sottise; ni non plus d'ailleurs à tenir l'habileté et l'adresse, encore qu'elles soient louées de la foule, pour une vertu pure et sans mélange d'éléments opposés; mais à constituer, en partant de l'opposition apparente de ces tendances, un alliage qui soit un habitus moral unique, alliage de simplicité d'intention et de finesse d'esprit, car le Seigneur a dit: "Devenez rusés comme les serpents et candides comme les colombes." (Mt 10,16).





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Dernière mise à jour : 28/05/2009