Texte grec :
[12] Τοῦ δὲ θεὸν ἐν σαρκὶ πεφανερῶσθαι ἡμῖν ὁ τὰς
ἀποδείξεις ἐπιζητῶν πρὸς τὰς ἐνεργείας βλεπέτω. καὶ γὰρ
τοῦ ὅλως εἶναι θεὸν οὐκ ἄν τις ἑτέραν ἀπόδειξιν ἔχοι, πλὴν
τῆς δι´ αὐτῶν τῶν ἐνεργειῶν μαρτυρίας. ὥσπερ τοίνυν
εἰς τὸ πᾶν ἀφορῶντες, καὶ τὰς κατὰ τὸν κόσμον οἰκονομίας
ἐπισκοποῦντες καὶ τὰς εὐεργεσίας τὰς θεόθεν κατὰ τὴν
ζωὴν ἡμῶν ἐνεργουμένας, ὑπερκεῖσθαί τινα δύναμιν ποιητικὴν τῶν γιγνομένων καὶ συντηρητικὴν τῶν ὄντων
καταλαμβάνομεν, οὕτως καὶ ἐπὶ τοῦ διὰ σαρκὸς ἡμῖν
φανερωθέντος θεοῦ ἱκανὴν ἀπόδειξιν τῆς ἐπιφανείας τῆς
θεότητος τὰ κατὰ τὰς ἐνεργείας θαύματα πεποιήμεθα,
πάντα τοῖς ἱστορηθεῖσιν ἔργοις, δι´ ὧν ἡ θεία χαρακτηρίζεται φύσις, κατανοήσαντες. θεοῦ τὸ ζωοποιεῖν τοὺς ἀνθρώπους,
θεοῦ τὸ συντηρεῖν διὰ προνοίας τὰ ὄντα, θεοῦ τὸ
βρῶσιν καὶ πόσιν τοῖς διὰ σαρκὸς τὴν ζωὴν εἰληχόσι
χαρίζεσθαι, θεοῦ τὸ εὐεργετεῖν τὸν δεόμενον, θεοῦ τὸ παρατραπεῖσαν ἐξ ἀσθενείας τὴν φύσιν πάλιν δι´ ὑγείας πρὸς
ἑαυτὴν ἐπανάγειν, θεοῦ τὸ πάσης ἐπιστατεῖν ὁμοιοτρόπως
τῆς κτίσεως, γῆς, θαλάσσης, ἀέρος, καὶ τῶν ὑπὲρ τὸν ἀέρα
τόπων, θεοῦ τὸ πρὸς πάντα διαρκῆ τὴν δύναμιν ἔχειν καὶ
πρό γε πάντων τὸ θανάτου καὶ φθορᾶς εἶναι κρείττονα.
εἰ μὲν οὖν τινὸς τούτων καὶ τῶν τοιούτων ἐλλιπὴς ἦν ἡ
περὶ αὐτὸν ἱστορία, εἰκότως τὸ μυστήριον ἡμῶν οἱ ἔξω τῆς
πίστεως παρεγράφοντο· εἰ δὲ δι´ ὧν νοεῖται θεός, πάντα
ἐν τοῖς περὶ αὐτοῦ διηγήμασι καθορᾶται, τί τὸ ἐμποδίζον
τῇ πίστει;
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Traduction française :
[12] XII. Quant au fait que Dieu s'est manifesté sous une forme charnelle, que celui
qui en cherche les preuves en regarde les effets. Car on ne peut avoir de
l'existence de Dieu, considérée en bloc, d'autre preuve que le témoignage de ses
effets. De même donc qu'en jetant les yeux sur l'univers, et en examinant dans
ses diverses faces l'économie du monde, ainsi que les bienfaits réalisés dans
notre vie par une action divine, nous comprenons qu'il existe au-dessus une
puissance créatrice de ce qui naît et protectrice de ce qui existe, de même
aussi, quand il s'agit du Dieu qui s'est manifesté à nous au moyen de la chair,
nous regardons comme une preuve suffisante de cette manifestation de la divinité
les miracles considérés dans leurs effets, en remarquant dans les actions
rapportées tous les traits caractéristiques de la nature divine.
(2) Il appartient à Dieu de donner la vie aux hommes, à Dieu de conserver ce qui
existe par sa providence, à Dieu d'accorder le manger et le boire aux êtres qui
ont en partage une vie charnelle, à Dieu de faire du bien à qui est dans le
besoin, à Dieu de ramener à elle-même par la santé la nature qui s'était altérée
par un effet de la maladie, à Dieu de régner également sur toute la création,
sur la terre, sur la mer, sur l'air, et sur les régions plus élevées que l'air,
à Dieu d'avoir une puissance qui suffise à tout, et avant toutes choses d'être
supérieur à la mort et à la corruption. (3) Si donc le récit qui le concerne
omettait quelqu'un de ces privilèges et d'autres du même genre, les esprits
étrangers à la foi pourraient, avec raison, opposer au mystère de notre religion
une fin de non recevoir ; si, au contraire, tout ce qui permet de concevoir Dieu
se remarque dans les récits qui nous parlent de lui, quel obstacle la foi
rencontre-t-elle ?
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