HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nysse, Discours catéchétique

εἶναι



Texte grec :

[0] ΛΟΓΟΣ ΚΑΤΗΧΗΤΙΚΟΣ. Πρόλογος. Ὁ τῆς κατηχήσεως λόγος ἀναγκαῖος μέν ἐστι τοῖς προεστηκόσι τοῦ μυστηρίου τῆς εὐσεβείας, ὡς ἂν πληθύνοιτο τῇ προσθήκῃ τῶν σωζομένων ἡ ἐκκλησία, τοῦ κατὰ τὴν διδαχὴν πιστοῦ λόγου τῇ ἀκοῇ τῶν ἀπίστων προσαγομένου. οὐ μὴν ὁ αὐτὸς τῆς διδασκαλίας τρόπος ἐπὶ πάντων ἁρμόσει τῶν προσιόντων τῷ λόγῳ, ἀλλὰ κατὰ τὰς τῶν θρησκειῶν διαφορὰς μεθαρμόζειν προσήκει καὶ τὴν κατήχησιν, πρὸς τὸν αὐτὸν μὲν ὁρῶντας τοῦ λόγου σκοπόν, οὐχ ὁμοιοτρόπως δὲ ταῖς κατασκευαῖς ἐφ´ ἑκάστου κεχρημένους. ἄλλαις γὰρ ὑπολήψεσιν ὁ ἰουδαίζων προείληπται καὶ ὁ τῷ ἑλληνισμῷ συζῶν ἑτέραις, ὅ τε Ἀνόμοιος καὶ ὁ Μανιχαῖος καὶ οἱ κατὰ Μαρκίωνα καὶ Οὐαλεντῖνον καὶ Βασιλείδην καὶ ὁ λοιπὸς κατάλογος τῶν κατὰ τὰς αἱρέσεις πλανωμένων ἰδίαις ἕκαστος ὑπολήψεσι προειλημμένοι ἀναγκαίαν ποιοῦσι τὴν πρὸς τὰς ἐκείνων ὑπονοίας μάχην· κατὰ γὰρ τὸ εἶδος τῆς νόσου καὶ τὸν τρόπον τῆς θεραπείας προσαρμοστέον. οὐ τοῖς αὐτοῖς θεραπεύσεις τοῦ Ἕλληνος τὴν πολυθείαν καὶ τοῦ Ἰουδαίου τὴν περὶ τὸν μονογενῆ θεὸν ἀπιστίαν, οὐδὲ ἀπὸ τῶν αὐτῶν τοῖς κατὰ τὰς αἱρέσεις πεπλανημένοις ἀνατρέψεις τὰς ἠπατημένας περὶ τῶν δογμάτων μυθοποιίας· οὐ γὰρ δι´ ὧν ἄν τις ἐπανορθώσαιτο τὸν Σαβέλλιον, διὰ τῶν αὐτῶν ὠφελήσει καὶ τὸν Ἀνόμοιον, οὐδὲ ἡ πρὸς τὸν Μανιχαῖον μάχη καὶ τὸν Ἰουδαῖον ὀνίνησιν, ἀλλὰ χρή, καθὼς εἴρηται, πρὸς τὰς προλήψεις τῶν ἀνθρώπων βλέπειν καὶ κατὰ τὴν ἐγκειμένην ἑκάστῳ πλάνην ποιεῖσθαι τὸν λόγον, ἀρχάς τινας καὶ προτάσεις εὐλόγους ἐφ´ ἑκάστης διαλέξεως προβαλλόμενον, ὡς ἂν διὰ τῶν παρ´ ἀμφοτέροις ὁμολογουμένων ἐκκαλυφθείη κατὰ τὸ ἀκόλουθον ἡ ἀλήθεια. οὐκοῦν ὅταν πρός τινα τῶν ἑλληνιζόντων ἡ διάλεξις ᾖ, καλῶς ἂν ἔχοι ταύτην ποιεῖσθαι τοῦ λόγου τὴν ἀρχήν. πότερον εἶναι τὸ θεῖον ὑπείληφεν, ἢ τῷ τῶν ἀθέων συμφέρεται δόγματι; εἰ μὲν οὖν μὴ εἶναι λέγοι, ἐκ τῶν τεχνικῶς καὶ σοφῶς κατὰ τὸν κόσμον οἰκονομουμένων προσαχθήσεται πρὸς τὸ διὰ τούτων εἶναί τινα δύναμιν τὴν ἐν τούτοις διαδεικνυμένην καὶ τοῦ παντὸς ὑπερκειμένην ὁμολογῆσαι· εἰ δὲ τὸ μὲν εἶναι μὴ ἀμφιβάλλοι, εἰς πλῆθος δὲ θεῶν ταῖς ὑπονοίαις ἐκφέροιτο, τοιαύτῃ χρησώμεθα πρὸς αὐτὸν τῇ ἀκολουθίᾳ. πότερον τέλειον ἢ ἐλλιπὲς ἡγεῖται τὸ θεῖον; τοῦ δὲ κατὰ τὸ εἰκὸς τὴν τελειότητα προσμαρτυροῦντος τῇ θείᾳ φύσει, τὸ διὰ πάντων αὐτὸν τῶν ἐνθεωρουμένων τῇ θεότητι τέλειον ἀπαιτήσωμεν, ὡς ἂν μὴ σύμμικτον ἐκ τῶν ἐναντίων θεωροῖτο τὸ θεῖον, ἐξ ἐλλιποῦς καὶ τελείου. ἀλλ´ εἴτε κατὰ τὴν δύναμιν, εἴτε κατὰ τὴν τοῦ ἀγαθοῦ ἐπίνοιαν, εἴτε κατὰ τὸ σοφόν τε καὶ ἄφθαρτον καὶ ἀίδιον καὶ εἴ τι ἄλλο θεοπρεπὲς νόημα τῇ θεωρίᾳ προσκείμενον τύχοι, ἐν παντὶ τὴν τελειότητα θεωρεῖσθαι περὶ τὴν θείαν φύσιν κατὰ τὸ εὔλογον τῆς ἀκολουθίας ταύτης συγκαταθήσεται. τούτου δὲ δοθέντος οὐκέτ´ ἂν εἴη χαλεπὸν τὸ ἐσκεδασμένον τῆς διανοίας εἰς πλῆθος θεῶν πρὸς μιᾶς θεότητος περιαγαγεῖν ὁμολογίαν. εἰ γὰρ τὸ τέλειον ἐν παντὶ δοίη περὶ τὸ ὑποκείμενον ὁμολογεῖσθαι, πολλὰ δὲ εἶναι τὰ τέλεια διὰ τῶν αὐτῶν χαρακτηριζόμενα λέγοι, ἀνάγκη πᾶσα ἐπὶ τῶν μηδεμιᾷ παραλλαγῇ διακρινομένων ἀλλ´ ἐν τοῖς αὐτοῖς θεωρουμένων ἢ ἐπιδεῖξαι τὸ ἴδιον ἤ, εἰ μηδὲν ἰδιαζόντως καταλαμβάνοι ἡ ἔννοια ἐφ´ ὧν τὸ διακρῖνον οὐκ ἔστι, μὴ ὑπονοεῖν τὴν διάκρισιν. εἰ γὰρ μήτε παρὰ τὸ πλέον καὶ ἔλαττον τὴν διαφορὰν ἐξευρίσκοι, διότι τὴν ἐλάττωσιν ὁ τῆς τελειότητος οὐ παραδέχεται λόγος, μήτε τὴν παρὰ τὸ χεῖρον καὶ προτιμότερον· οὐ γὰρ ἂν ἔτι θεότητος ὑπόληψιν σχοίη οὗ ἡ τοῦ χείρονος οὐκ ἄπεστι προσηγορία· μήτε κατὰ τὸ ἀρχαῖον καὶ πρόσφατον· τὸ γὰρ μὴ ἀεὶ ὂν ἔξω τῆς περὶ τὸ θεῖόν ἐστιν ὑπολήψεως· ἀλλ´ εἷς καὶ ὁ αὐτὸς τῆς θεότητος λόγος, οὐδεμιᾶς ἰδιότητος ἐν οὐδενὶ κατὰ τὸ εὔλογον εὑρισκομένης, ἀνάγκη πᾶσα πρὸς μιᾶς θεότητος ὁμολογίαν συνθλιβῆναι τὴν πεπλανημένην περὶ τοῦ πλήθους τῶν θεῶν φαντασίαν. εἰ γὰρ τὸ ἀγαθὸν καὶ τὸ δίκαιον, τό τε σοφὸν καὶ τὸ δυνατὸν ὡσαύτως λέγοιτο, ἥ τε ἀφθαρσία καὶ ἡ ἀιδιότης καὶ πᾶσα εὐσεβὴς διάνοια κατὰ τὸν αὐτὸν ὁμολογοῖτο τρόπον, πάσης κατὰ πάντα λόγον διαφορᾶς ὑφαιρουμένης συνυφαιρεῖται κατ´ ἀνάγκην τὸ τῶν θεῶν πλῆθος ἀπὸ τοῦ δόγματος, τῆς διὰ πάντων ταὐτότητος εἰς τὸ ἓν τὴν πίστιν περιαγούσης.

Traduction française :

[0] GRÉGOIRE DE NYSSE - DISCOURS CATÉCHÉTIQUE. AVANT-PROPOS. L'enseignement catéchétique est nécessaire aux initiateurs du mystère de la piété, pour permettre à l'Église de s'accroître par l'augmentation des âmes sauvées, en faisant entendre aux infidèles la parole digne de foi de la doctrine. Toutefois la même méthode d'enseignement ne saurait convenir à tous ceux qui viennent écouter la parole. Il faut, au contraire, s'inspirer de la diversité des religions pour y ajuster diversement ; la catéchèse, et tout en proposant le même but à l'enseignement, recourir, suivant les cas, à des arguments différents. (2) Le sectateur du judaïsme a, en effet, telles préventions qui ne sont pas celles de l'homme élevé dans l'hellénisme; de même pour l'Anoméen, le Manichéen, les partisans de Marcion, de Valentin, de Basilide, et toute la série de ceux qui se sont égarés dans l'hérésie. Chacun d'eux a des préventions particulières ; d'où la nécessité d'entrer en lutte contre les croyances sur lesquelles ils se fondent. Car la nature de la maladie doit déterminer la forme du traitement qu'on lui applique. (3) On ne traitera pas par les mêmes remèdes le polythéisme du Grec et l'incrédulité du Juif touchant Dieu le Fils unique, et on n'aura pas recours aux mêmes armes pour renverser, dans les esprits livrés aux erreurs des hérésies, les fictions erronées qu'ils brodent sur les dogmes. Et en effet, les raisons qui peuvent remettre dans le droit chemin le partisan de Sabellius ne sont pas celles qui feront du bien à l'Anoméen, pas plus que la lutte engagée contre le Manichéen n'est profitable au Juif. Il faut, encore une fois, considérer les opinions préconçues des individus, et régler son enseignement sur la nature de l'erreur dont chacun d'eux est atteint, en mettant en avant, dans chaque discussion, certains principes et propositions vraisemblables, afin que les points sur lesquels les parties sont d'accord permettent de découvrir la vérité, par la suite logique de l'argumentation. (4) Ainsi donc, toutes les fois que l'on discute avec un homme attaché aux croyances grecques on fera bien de débuter ainsi : Croit-il à la divinité, ou partage-t-il l'opinion des athées? S'il nie l'existence de Dieu, on l'amènera, en parlant de la savante et sage économie du monde, à reconnaître là l'existence d'une puissance qui s'y manifeste et qui est supérieure à l'univers. Si au contraire il ne met pas en doute l'existence de la divinité, mais se laisse entraîner a croire à une multitude de dieux, ayons recours à une argumentation de ce genre : (5) La divinité, selon lui, est-elle parfaite ou imparfaite ? Si, comme il est probable, il confesse la perfection de la nature divine, obligeons-le à étendre cette perfection à tous les aspects de la divinité, de peur qu'il ne considère le divin comme un mélange de contraires, l'imparfait s'y unissant au parfait. Qu'il s'agisse de la puissance, ou de la faculté de concevoir le bien, de la sagesse, de l'incorruptibilité, de l'éternité, ou de toute autre conception convenant à la divinité qui vienne à être envisagée, il reconnaîtra, par la suite logique du raisonnement, que la perfection doit être partout considérée dans la nature divine. (6) Ce point étant accordé, il ne sera plus difficile d'amener la pensée, qui s'est dispersée sur une foule de dieux, à l'aveu d'une divinité unique. Si l'adversaire reconnaît en effet qu'il faut accorder à l'objet de la discussion une perfection absolue, mais en ajoutant qu'il y a une foule d'entités divines marquées des mêmes caractères, il faut de toute nécessité, dans ces natures que ne distingue aucune différence, et qui sont envisagées avec les mêmes attributs, montrer ce qui leur est propre; ou, si la pensée ne peut concevoir aucune particularité là où il n'existe pas de différence, ne pas supposer de distinction. (7) Car si l'on ne découvre pas de différence de plus ou de moins, en vertu de cette idée que la notion de perfection exclut un amoindrissement, ni aucune différence d'infériorité ou de supériorité (car on ne concevrait plus de divinité là où subsisterait ce qualificatif d'infériorité), ni aucune différence d'ancienneté et de nouveauté, puisque la notion du divin exclût la négation de l'éternité; — si donc l'idée de divinité reste une et identique à elle-même, et que le raisonnement ne découvre nulle part aucune particularité, de toute nécessité la conception erronée d'une multitude de dieux se trouvé acculée à l'aveu d'une divinité unique. (8) En effet, si la bonté et la justice, la sagesse et la puissance lui sont accordées au même degré, et si l'immortalité, l'éternité et tout autre attribut conforme à la piété lui sont reconnus de la même manière, toute différence disparait, de quelque façon que l'on raisonne, et avec elle disparaît nécessairement la croyance au polythéisme, puisque cette identité absolue nous amène à croire à l'unité.





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Dernière mise à jour : 28/04/2009