Texte grec :
[27] Ἀκόλουθον δὲ πάντως τὸν πρὸς τὴν φύσιν ἡμῶν
ἀνακιρνάμενον διὰ πάντων δέξασθαι τῶν ἰδιωμάτων αὐτῆς τὴν πρὸς ἡμᾶς συνανάκρασιν. καθάπερ γὰρ οἱ τὸν
ῥύπον τῶν ἱματίων ἐκπλύνοντες οὐ τὰ μὲν ἐῶσι τῶν
μολυσμάτων, τὰ δὲ ἀπορρύπτουσιν, ἀλλ´ ἀπ´ ἀρχῆς ἄχρι
τέλους ἐκκαθαίρουσι τῶν κηλίδων ἅπαν τὸ ὕφασμα, ὡς
ἂν ὁμότιμον ἑαυτῷ δι´ ὅλου τὸ ἱμάτιον γένοιτο, κατὰ τὸ
ἴσον λαμπρυνθὲν ἐκ τῆς πλύσεως· οὕτως, μολυνθείσης
τῇ ἁμαρτίᾳ τῆς ἀνθρωπίνης ζωῆς ἐν ἀρχῇ τε καὶ τελευτῇ
καὶ τοῖς διὰ μέσου πᾶσιν, ἔδει διὰ πάντων γενέσθαι τὴν
ἐκπλύνουσαν δύναμιν, καὶ μὴ τὸ μέν τι θεραπεῦσαι τῷ
καθαρσίῳ, τὸ δὲ περιιδεῖν ἀθεράπευτον. τούτου χάριν
τῆς ζωῆς ἡμῶν δύο πέρασιν ἑκατέρωθεν διειλημμένης,
τὸ κατὰ τὴν ἀρχήν φημι καὶ τὸ τέλος, καθ´ ἑκάτερον
εὑρίσκεται πέρας ἡ διορθωτικὴ τῆς φύσεως δύναμις, καὶ
τῆς ἀρχῆς ἁψαμένη καὶ μέχρι τοῦ τέλους ἑαυτὴν ἐπεκτείνασα
καὶ τὰ διὰ μέσου τούτων πάντα διαλαβοῦσα.
μιᾶς δὲ πᾶσιν ἀνθρώποις τῆς εἰς τὴν ζωὴν οὔσης παρόδου,
πόθεν ἔδει τὸν εἰσιόντα πρὸς ἡμᾶς εἰσοικισθῆναι
τῷ βίῳ; ἐξ οὐρανοῦ, φησὶ τυχὸν ὁ διαπτύων ὡς αἰσχρόν
τε καὶ ἄδοξον τὸ εἶδος τῆς ἀνθρωπίνης γενέσεως. ἀλλ´
οὐκ ἦν ἐν οὐρανῷ τὸ ἀνθρώπινον, οὐδέ τις ἐν τῇ ὑπερκοσμίῳ
ζωῇ κακίας νόσος ἐπεχωρίαζεν. ὁ δὲ τῷ ἀνθρώπῳ καταμιγνύμενος τῷ σκοπῷ τῆς ὠφελείας ἐποιεῖτο
τὴν συνανάκρασιν. ἔνθα τοίνυν τὸ κακὸν οὐκ ἦν, οὐδὲ
ὁ ἀνθρώπινος ἐπολιτεύετο βίος, πῶς ἐπιζητεῖ τις ἐκεῖθεν
τῷ θεῷ περιπλακῆναι τὸν ἄνθρωπον, μᾶλλον δὲ οὐχὶ
ἄνθρωπον, ἀλλὰ ἀνθρώπου τι εἴδωλον καὶ ὁμοίωμα;
τίς δ´ ἂν ἐγένετο τῆς φύσεως ἡμῶν ἡ διόρθωσις, εἰ τοῦ
ἐπιγείου ζῴου νενοσηκότος ἕτερόν τι τῶν οὐρανίων τὴν
θείαν ἐπιμιξίαν ἐδέξατο; οὐκ ἔστι γὰρ θεραπευθῆναι
τὸν κάμνοντα, μὴ τοῦ πονοῦντος μέρους ἰδιαζόντως
δεξαμένου τὴν ἴασιν. εἰ οὖν τὸ μὲν κάμνον ἐπὶ γῆς ἦν, ἡ δὲ
θεία δύναμις τοῦ κάμνοντος μὴ ἐφήψατο, πρὸς τὸ ἑαυτῆς βλέπουσα πρέπον, ἄχρηστος ἦν τῷ ἀνθρώπῳ ἡ περὶ
τὰ μηδὲν ἡμῖν ἐπικοινωνοῦντα τῆς θείας δυνάμεως ἀσχολία.
τὸ μὲν γὰρ ἀπρεπὲς ἐπὶ τῆς θεότητος ἴσον, εἴπερ
ὅλως θεμιτόν ἐστιν ἄλλο τι παρὰ τὴν κακίαν ἀπρεπὲς
ἐννοεῖν. πλὴν τῷ μικροψύχως ἐν τούτῳ κρίνοντι τὴν
θείαν μεγαλειότητα, ἐν τῷ μὴ δέξασθαι τῶν τῆς φύσεως
ἡμῶν ἰδιωμάτων τὴν κοινωνίαν, οὐδὲν μᾶλλον παραμυθεῖται
τὸ ἄδοξον οὐρανίῳ σώματι ἢ ἐπιγείῳ συσχηματισθῆναι
τὸ θεῖον. τοῦ γὰρ ὑψίστου καὶ ἀπροσίτου κατὰ
τὸ ὕψος τῆς φύσεως ἡ κτίσις πᾶσα κατὰ τὸ ἴσον ἐπὶ τὸ
κάτω ἀφέστηκε, καὶ ὁμοτίμως αὐτῷ τὸ πᾶν ὑποβέβηκε.
τὸ γὰρ καθ´ ὅλου ἀπρόσιτον οὔ τινι μέν ἐστι προσιτόν,
τῷ δὲ ἀπροσπέλαστον, ἀλλ´ ἐπ´ ἴσης πάντων τῶν ὄντων
ὑπερανέστηκεν. οὔτε οὖν ἡ γῆ πορρωτέρω τῆς ἀξίας
ἐστίν, οὔτε ὁ οὐρανὸς πλησιαίτερος, οὔτε τὰ ἐν ἑκατέρῳ
τῶν στοιχείων ἐνδιαιτώμενα διαφέρει τι ἀλλήλων ἐν τῷ
μέρει τούτῳ, ὡς τὰ μὲν ἐφάπτεσθαι τῆς ἀπροσίτου φύσεως,
τὰ δὲ ἀποκρίνεσθαι, ἢ οὕτω γ´ ἂν μὴ διὰ πάντων
ἐπ´ ἴσης διήκειν τὴν τὸ πᾶν ἐπικρατοῦσαν δύναμιν
ὑπονοήσαιμεν, ἀλλ´ ἔν τισι πλεονάζουσαν, ἐν ἑτέροις
ἐνδεεστέραν εἶναι, καὶ τῇ πρὸς τὸ ἔλαττόν τε καὶ πλέον καὶ
μᾶλλον καὶ ἧττον διαφορᾷ σύνθετον ἐκ τοῦ ἀκολούθου
τὸ θεῖον ἀναφανήσεται, αὐτὸ πρὸς ἑαυτὸ μὴ συμβαῖνον,
εἴπερ ἡμῶν πόρρωθεν ὑπονοοῖτο εἶναι τῷ λόγῳ τῆς
φύσεως, ἑτέρῳ δέ τινι γειτνιῶν καὶ εὔληπτον ἐκ τοῦ
σύνεγγυς γίγνοιτο. ἀλλ´ ὁ ἀληθὴς λόγος ἐπὶ τῆς ὑψηλῆς
ἀξίας οὔτε κάτω βλέπει διὰ συγκρίσεως, οὔτε ἄνω·
πάντα γὰρ κατὰ τὸ ἴσον τὴν τοῦ παντὸς ἐπιστατοῦσαν
δύναμιν ὑποβέβηκεν, ὥστε, εἰ τὴν ἐπίγειον φύσιν ἀναξίαν τῆς πρὸς τὸ θεῖον οἰήσονται συμπλοκῆς, οὐδ´ ἂν
ἄλλη τις εὑρεθείη τὸ ἄξιον ἔχουσα. εἰ δὲ ἐπ´ ἴσης πάντα
τῆς ἀξίας ἀπολιμπάνεται, ἓν πρέπον ἐστὶ τῷ θεῷ τὸ
εὐεργετεῖν τὸν δεόμενον. ὅπου τοίνυν ἦν ἡ νόσος, ἐκεῖ
φοιτῆσαι τὴν ἰωμένην δύναμιν ὁμολογοῦντες, τί ἔξω τῆς
θεοπρεποῦς ὑπολήψεως πεπιστεύκαμεν;
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Traduction française :
[27] XXVII. Il était rigoureusement logique que celui qui se mêlait à notre nature
acceptât d'en revêtir tous les caractères distinctifs pour s'unir étroitement à
nous. Car ceux qui lavent les vêtements pour les nettoyer ne laissent pas de
côté une partie des souillures, en se bornant à enlever les autres; mais ils
purifient de ses taches toute la pièce d'étoffe d'un bout à l'autre, pour que
tout le vêtement ait la même beauté, et resplendisse d'un égal éclat au sortir
du lavage ; de même la vie humaine ayant été souillée par le péché dans son
principe, dans sa fin et dans tout l'intervalle, la puissance qui la nettoie
devait passer partout et ne pas appliquer à l'une des parties le traitement de
la purification, pour laisser l'autre sans remède. (2) Voilà pourquoi, notre vie
étant comprise de part et d'autre entre deux extrémités, je veux dire le
commencement et la fin, on trouve à chacune des deux extrémités la puissance qui
redresse notre nature ; elle est entrée en contact avec le commencement, elle
s'est étendue de là jusqu'à la fin, et a occupé tout l'espace compris dans
l'intervalle.
(3) Or puisqu'il n'y a pour tous les hommes qu'une seule façon d'entrer dans
l'existence, d'où devait venir celui qui nous visitait, pour s'établir dans
notre vie? Du ciel, dit peut-être celui qui rejette comme avilissante et sans
gloire la forme de la naissance humaine. Mais l'humanité n'était pas au ciel, et
dans la vie supraterrestre ne régnait sous aucune forme la maladie du vice. Or
celui qui se mêlait à l'homme voulait régler sur ses vues bienfaisantes cette
étroite union. Là où le mal n'existait pas, et où ce n'était pas la vie humaine
qui était gouvernée, comment veut-on que l'homme en soit descendu pour revêtir
Dieu, et il serait plus juste de dire non pas un homme, mais un portrait, une
image de l'homme? Comment se serait opéré le redressement de notre nature, si la
créature terrestre étant malade, c'était un être différent qui eût été choisi
parmi les habitants célestes pour se mélanger avec Dieu? Car le malade ne peut
éprouver l'effet du traitement, si ce n'est pas la partie souffrante qui reçoit
spécialement la guérison.
(4) Si donc la partie malade, était sur terre, et si la puissance divine, par
souci de sa propre dignité, ne s'était pas attachée à cette partie malade, la
sollicitude qui eût absorbé la puissance divine autour d'objets n'ayant rien de
commun avec nous, eût été sans profit pour l'homme. Car l'indignité eût été la
même pour la Divinité, si toutefois il n'est pas absolument sacrilège de
concevoir d'autre indignité que le vice. Mais pour l'esprit mesquin, aux yeux de
qui la majesté divine consiste à ne pas admettre de contact avec les caractères
propres de notre nature, le déshonneur n'est nullement atténué, que ce soit sur
un corps céleste ou terrestre que la Divinité se soit façonnée. Toute la
création, en effet, est, à une égale distance, inférieure au Très-Haut, que
l'élévation de sa nature rend inaccessible, et l'univers reste sur le même rang
au-dessous de lui. Car ce qui est absolument inaccessible n'est pas accessible à
tel objet, et inabordable pour tel autre, mais se trouve également élevé
au-dessus de tout ce qui existe.
(5) La terre n'est donc pas plus éloignée que le ciel de la majesté divine, et
le ciel n'en est pas plus rapproché qu'elle ; et les êtres qui habitent chacun
de ces deux éléments ne différent en rien les uns des autres, à ce point de vue.
On ne peut donc dire que les uns touchent à la nature inaccessible, et que les
autres en soient séparés; autrement nous supposerions que la puissance
souveraine de l'univers ne s'étend pas également à toutes choses, mais qu'elle
surabonde ici et que là elle est insuffisante. Cette différence de mesure et de
degré aurait pour conséquence logique de faire apparaître la divinité comme
composée, ne s'accordant pas avec elle-même, si on la supposait éloignée de
nous, par la loi de sa nature, et rapprochée au contraire de quelque autre
créature, et facile à saisir par suite de cette proximité.
(6) Mais le regard de la véritable doctrine, quand il s'agit de cette majesté
sublime, ne se porte pas en bas ni en haut pour faire un rapprochement. Toutes
choses en effet restent également au-dessous de la puissance directrice de
l'univers, de sorte que si la créature terrestre semble par sa nature indigne de
cette étroite union avec la divinité, on ne saurait pas davantage en trouver une
autre qui en fût digne. Si tout reste également loin de cette majesté, une seule
chose s'accorde avec la dignité de Dieu : secourir la créature dans le besoin.
En reconnaissant que la puissance qui guérit est allée là où se trouvait la
maladie, en quoi notre croyance manque-t-elle à l'idée qu'on doit se faire de Dieu?
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