HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nysse, Discours catéchétique

θεῖον



Texte grec :

[24] Ἀλλ´ ἐπιζητεῖν εἰκὸς τὸν τῇ ἀκολουθίᾳ τῶν εἰρημένων προσέχοντα, ποῦ τὸ δυνατὸν τῆς θεότητος, ποῦ ἡ ἀφθαρσία τῆς θείας δυνάμεως ἐν τοῖς εἰρημένοις ὁρᾶται. ἵνα τοίνυν καὶ ταῦτα γένηται καταφανῆ, τὰ ἐφεξῆς τοῦ μυστηρίου διασκοπήσωμεν, ἐν οἷς μάλιστα δείκνυται συγκεκραμένη τῇ φιλανθρωπίᾳ ἡ δύναμις. πρῶτον μὲν οὖν τὸ τὴν παντοδύναμον φύσιν καὶ πρὸς τὸ ταπεινὸν τῆς ἀνθρωπότητος καταβῆναι ἰσχῦσαι πλείονα τῆς δυνάμεως τὴν ἀπόδειξιν ἔχει ἢ τὰ μέγαλά τε καὶ ὑπερφυῆ τῶν θαυμάτων. τὸ μὲν γὰρ μέγα τι καὶ ὑψηλὸν ἐξεργασθῆναι παρὰ τῆς θείας δυνάμεως κατὰ φύσιν πώς ἐστι καὶ ἀκόλουθον. καὶ οὐκ ἄν τινα ξενισμὸν ἐπάγοι τῇ ἀκοῇ τὸ λέγειν πᾶσαν τὴν ἐν τῷ κόσμῳ κτίσιν καὶ πᾶν ὅ τι περ ἔξω τῶν φαινομένων καταλαμβάνεται, ἐν τῇ δυνάμει τοῦ θεοῦ συστῆναι, αὐτοῦ τοῦ θελήματος πρὸς τὸ δοκοῦν οὐσιωθέντος. ἡ δὲ πρὸς τὸ ταπεινὸν κάθοδος περιουσία τίς ἐστι τῆς δυνάμεως οὐδὲν ἐν τοῖς παρὰ φύσιν κωλυομένης. ὡς γὰρ ἴδιόν ἐστι τῆς τοῦ πυρὸς οὐσίας ἡ ἐπὶ τὸ ἄνω φορά, καὶ οὐκ ἄν τις θαύματος ἄξιον ἐπὶ τῆς φλογὸς ἡγήσαιτο τὸ φυσικῶς ἐνεργούμενον· εἰ δὲ ῥέουσαν ἐπὶ τὸ κάτω καθ´ ὁμοιότητα τῶν ἐμβριθῶν σωμάτων ἴδοι τὴν φλόγα, τὸ τοιοῦτον ἐν θαύματι ποιεῖται, πῶς τὸ πῦρ καὶ διαμένει πῦρ ὂν καὶ ἐν τῷ τρόπῳ τῆς κινήσεως ἐκβαίνει τὴν φύσιν, ἐπὶ τὸ κάτω φερόμενον· οὕτως καὶ τὴν θείαν τε καὶ ὑπερέχουσαν δύναμιν οὐκ οὐρανῶν μεγέθη καὶ φωστήρων αὐγαὶ καὶ ἡ τοῦ παντὸς διακόσμησις καὶ ἡ διηνεκὴς τῶν ὄντων οἰκονομία τοσοῦτον ὅσον ἡ ἐπὶ τὸ ἀσθενὲς τῆς φύσεως ἡμῶν συγκατάβασις δείκνυσι, πῶς τὸ ὑψηλόν, ἐν τῷ ταπεινῷ γενόμενον, καὶ ἐν τῷ ταπεινῷ καθορᾶται καὶ οὐ καταβαίνει τοῦ ὕψους, πῶς θεότης ἀνθρωπίνῃ συμπλακεῖσα φύσει καὶ τοῦτο γίνεται καὶ ἐκεῖνό ἐστιν. ἐπειδὴ γάρ, καθὼς ἐν τοῖς ἔμπροσθεν εἴρηται, φύσιν οὐκ εἶχεν ἡ ἐναντία δύναμις ἀκράτῳ προσμῖξαι τῇ τοῦ θεοῦ παρουσίᾳ καὶ γυμνὴν ὑποστῆναι αὐτοῦ τὴν ἐμφάνειαν, ὡς ἂν εὔληπτον γένοιτο τῷ ἐπιζητοῦντι ὑπὲρ ἡμῶν τὸ ἀντάλλαγμα, τῷ προκαλύμματι τῆς φύσεως ἡμῶν ἐνεκρύφθη τὸ θεῖον, ἵνα κατὰ τοὺς λίχνους τῶν ἰχθύων τῷ δελέατι τῆς σαρκὸς συγκατασπασθῇ τὸ ἄγκιστρον τῆς θεότητος, καὶ οὕτω τῆς ζωῆς τῷ θανάτῳ εἰσοικισθείσης καὶ τῷ σκότῳ τοῦ φωτὸς ἐπιφανέντος ἐξαφανισθῇ τὸ τῷ φωτὶ καὶ τῇ ζωῇ κατὰ τὸ ἐναντίον νοούμενον· οὐ γὰρ ἔχει φύσιν οὔτε σκότος διαμένειν ἐν φωτὸς παρουσίᾳ, οὔτε θάνατον εἶναι ζωῆς ἐνεργούσης. οὐκοῦν ἐπὶ κεφαλαίων τοῦ μυστηρίου τὴν ἀκολουθίαν ἀναλαβόντες ἐντελῆ ποιησώμεθα τὴν ἀπολογίαν πρὸς τοὺς κατηγοροῦντας τῆς θείας οἰκονομίας, ὅτου χάριν δι´ ἑαυτῆς ἡ θεότης τὴν ἀνθρωπίνην κατεργάζεται σωτηρίαν. δεῖ γὰρ διὰ πάντων τὸ θεῖον ἐν ταῖς πρεπούσαις ὑπολήψεσιν εἶναι καὶ μὴ τὸ μὲν ὑψηλῶς ἐπ´ αὐτοῦ νοεῖσθαι, τὸ δὲ τῆς θεοπρεποῦς ἀξίας ἐκβάλλεσθαι· ἀλλὰ πᾶν ὑψηλόν τε καὶ εὐσεβὲς νόημα δεῖ πάντως ἐπὶ θεοῦ πιστεύεσθαι, καὶ συνηρτῆσθαι δι´ ἀκολουθίας τῷ ἑτέρῳ τὸ ἕτερον. δέδεικται τοίνυν τὸ ἀγαθόν, τὸ σοφόν, τὸ δίκαιον, τὸ δυνατόν, τὸ φθορᾶς ἀνεπίδεκτον, πάντα τῷ λόγῳ τῆς καθ´ ἡμᾶς οἰκονομίας ἐπιδεικνύμενα. ἡ ἀγαθότης ἐν τῷ προελέσθαι σῶσαι τὸν ἀπολωλότα καταλαμβάνεται, ἡ σοφία καὶ ἡ δικαιοσύνη ἐν τῷ τρόπῳ τῆς σωτηρίας ἡμῶν διεδείχθη, ἡ δύναμις ἐν τῷ γενέσθαι μὲν αὐτὸν ἐν ὁμοιώματι ἀνθρώπου καὶ σχήματι κατὰ τὸ ταπεινὸν τῆς φύσεως ἡμῶν καὶ ἐλπισθῆναι δύνασθαι αὐτὸν καθ´ ὁμοιότητα τῶν ἀνθρώπων τῷ θανάτῳ ἐγκρατηθῆναι, γενόμενον δὲ τὸ οἰκεῖον ἑαυτῷ καὶ κατὰ φύσιν ἐργάσασθαι. οἰκεῖον δὲ φωτὶ μὲν ὁ ἀφανισμὸς τοῦ σκότους, ζωῇ δὲ ἡ τοῦ θανάτου καθαίρεσις. ἐπεὶ οὖν τῆς εὐθείας ὁδοῦ παρενεχθέντες τὸ κατ´ ἀρχὰς τῆς ζωῆς ἐξετράπημεν καὶ τῷ θανάτῳ ἐγκατηνέχθημεν, τί τοῦ εἰκότος ἔξω παρὰ τοῦ μυστηρίου μανθάνομεν, εἰ ἡ καθαρότης τῶν ἐξ ἁμαρτίας μολυνθέντων ἐφάπτεται, καὶ ἡ ζωὴ τῶν τεθνηκότων καὶ ἡ ὁδηγία τῶν πεπλανημένων, ὡς ἂν ὅ τε μολυσμὸς καθαρθείη, καὶ ἡ πλάνη θεραπευθείη, καὶ εἰς τὴν ζωὴν τὸ τεθνηκὸς ἐπανέλθοι;

Traduction française :

[24] XXIV. Mais il est naturel qu'un esprit attentif à l'enchaînement du discours cherche où se découvre dans les faits mentionnés le pouvoir de la divinité, où se découvre l'incorruptibilité de la puissance divine. Pour rendre ces points encore parfaitement clairs, examinons donc avec soin la suite du mystère, où se montre le mieux le mélange de la puissance avec l'amour de l'humanité. (2) Tout d'abord, le fait que la nature toute puissante a été capable de descendre jusqu'à la bassesse de la condition humaine est une plus grande preuve de puissance que les miracles d'un caractère imposant et surnaturel. Car l'accomplissement par la puissance divine d'une action grande et sublime est, en quelque sorte, une conséquence logique de sa nature. Et on ne ferait pas entendre un paradoxe en disant que toute la création comprise dans l'univers, et tout ce qui existe en dehors du monde visible, s'est constitué en vertu de la puissance divine, la volonté même de Dieu s'étant transformée en substance selon son désir. Mais l'humiliation de Dieu montre la surabondance de son pouvoir, qui n'est entravé en rien au milieu de ces conditions contraires à sa nature. (3) La tendance à monter est propre à la nature du feu, et on ne saurait s'étonner d'un phénomène naturel à la flamme. Si au contraire, on voit la flamme s'abaisser à la façon des corps pesants, on trouve surprenant un semblable phénomène. Comment le feu, tout en restant feu, déroge-t-il à sa nature par le mode de son mouvement, dans cette tendance à descendre? Il en est ainsi pour la puissance divine et suprême : ni les immensités des cieux, ni l'éclat des astres, ni l'ordonnance de l'univers et l'économie prolongée du monde ne font voir cette puissance autant que la condescendance qui l'incline vers la faiblesse de notre nature. Nous y voyons comment la grandeur, se trouvant placée dans la bassesse, se laisse apercevoir dans la bassesse sans déchoir de son élévation ; comment la Divinité, s'étant unie à la nature humaine, devient ceci tout en restant cela. (4) Comme on l'a dit plus haut, il était impossible à la puissance adverse d'entrer en contact avec Dieu s'il se présentait sans mélange, et d'affronter son apparition, si elle avait lieu sans voile ; c'est pourquoi la Divinité, voulant offrir une prise facile à celui qui cherchait à nous échanger contre un objet plus précieux, se cacha sous l'enveloppe de notre nature, afin que l'appât de la chair fit passer avec lui l'hameçon de la Divinité, comme il arrive pour les poissons gourmands, et qu'ainsi, la vie ayant été logée dans la mort, et la lumière étant venue briller dans les ténèbres, on vît disparaître ce qui est conçu comme opposé à la lumière et à la vie. Car il est impossible aux ténèbres de subsister en présence de la lumière, de même qu'il ne peut y avoir de mort quand la vie est en activité. (5) Reprenons donc dans ses points essentiels la suite du mystère, afin de compléter sa justification en réponse à ceux qui accusent le plan divin de faire réaliser à la Divinité par une intervention personnelle le salut de l'humanité. Car la Divinité doit conserver en tout les attributs qui lui conviennent; il ne faut pas se faire d'elle sur tel point une idée élevée, pour exclure tel autre caractère de la dignité qui convient à Dieu : toute conception élevée et conforme à la piété doit être sans réserve attribuée à Dieu par la foi, et l'une doit s'enchaîner à l'autre par une exacte succession. (6) On a démontré la bonté, la sagesse, la justice, la puissance, l'incorruptibilité, tous ces attributs qui se manifestent dans l'organisation du plan qui nous concerne. La bonté se fait voir dans la volonté de sauver celui qui était perdu, la sagesse et la justice se sont manifestées dans la forme de notre salut, Dieu a montré sa puissance en devenant semblable à l'homme, et en prenant sa forme, pour se régler sur la bassesse de notre nature ; il l'a montrée en donnant à croire qu'il pourrait comme les hommes devenir la proie de la mort ; il l'a montrée enfin, en réalisant, une fois devenu tel, ce qui lui appartient en propre, et ce qui est conforme à sa nature. (7) Or le propre de la lumière, c'est de dissiper les ténèbres; le propre de la vie, c'est de détruire la mort. Puisqu'en nous laissant entraîner hors du droit chemin, nous avions été à l'origine détournés de la vie, et précipités dans la mort, en quoi l'enseignement de la religion sort-il de la vraisemblance, si la pureté s'attache aux misérables souillés par le péché, la vie aux morts, si une direction est donnée aux égarés, afin que la souillure disparaisse, que l'égarement soit guéri, et que ce qui était mort soit rappelé à la vie?





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Dernière mise à jour : 28/04/2009