Texte grec :
[22] Τί οὖν ἐν τούτοις τὸ δίκαιον; τὸ μὴ τυραννικῇ
τινὶ χρήσασθαι κατὰ τοῦ κατέχοντος ἡμᾶς αὐθεντίᾳ,
μηδὲ τῷ περιόντι τῆς δυνάμεως ἀποσπάσαντα τοῦ κρατοῦντος καταλιπεῖν τινὰ δικαιολογίας ἀφορμὴν τῷ δι´
ἡδονῆς καταδουλωσαμένῳ τὸν ἄνθρωπον. καθάπερ γὰρ
οἱ χρημάτων τὴν ἑαυτῶν ἐλευθερίαν ἀποδόμενοι δοῦλοι
τῶν ὠνησαμένων εἰσίν, αὐτοὶ πρατῆρες ἑαυτῶν καταστάντες,
καὶ οὔτε αὐτοῖς οὔτε ἄλλῳ τινὶ ὑπὲρ ἐκείνων
ἔξεστι τὴν ἐλευθερίαν ἐπιβοήσασθαι, κἂν εὐπατρίδαι
τινὲς ὦσιν οἱ πρὸς τὴν συμφορὰν ταύτην αὐτομολήσαντες·
εἰ δέ τις κηδόμενος τοῦ ἀπεμποληθέντος βίᾳ
κατὰ τοῦ ὠνησαμένου χρῷτο, ἄδικος εἶναι δόξει τὸν νόμῳ
κτηθέντα τυραννικῶς ἐξαιρούμενος· ἐξωνεῖσθαι δὲ πάλιν
εἰ βούλοιτο τὸν τοιοῦτον, οὐδεὶς ὁ κωλύων νόμος ἐστί·
κατὰ τὸν αὐτὸν τρόπον ἑκουσίως ἡμῶν ἑαυτοὺς
ἀπεμπολησάντων ἔδει παρὰ τοῦ δι´ ἀγαθότητα πάλιν
ἡμᾶς εἰς ἐλευθερίαν ἐξαιρουμένου μὴ τὸν τυραννικόν,
ἀλλὰ τὸν δίκαιον τρόπον ἐπινοηθῆναι τῆς ἀνακλήσεως.
οὗτος δέ ἐστί τις τὸ ἐπὶ τῷ κρατοῦντι ποιήσασθαι πᾶν
ὅπερ ἂν ἐθέλοι λύτρον ἀντὶ τοῦ κατεχομένου λαβεῖν.
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Traduction française :
[22] XXII. En quoi consiste donc ici la justice ? A ne pas avoir usé contre celui qui
nous détenait, d'une autorité absolue et tyrannique, et à n'avoir laissé, en
nous arrachant à ce maître par la supériorité de son pouvoir, aucun prétexte de
contestation à celui qui avait asservi l'homme au moyen du plaisir. Ceux qui ont
vendu pour de l'argent leur propre liberté, sont les esclaves de leurs
acquéreurs, puisqu'ils se sont constitués eux-mêmes les vendeurs de leurs
propres personnes, et il n'est permis ni à eux, ni à aucun autre parlant en leur
faveur, de réclamer la liberté, ceux qui se sont volontairement voués à cette
condition misérable fussent-ils de naissance noble. (2) Si, par intérêt pour la
personne vendue, on usait de violence contre l'acheteur, on passerait pour
coupable, en enlevant par un procédé tyrannique celui qui a été légalement
acquis. Mais si on voulait le racheter, aucune loi ne s'y opposerait. De même,
comme nous nous étions volontairement vendus, celui, qui par bonté nous enlevait
pour nous remettre en liberté, devait avoir imaginé, non le procédé tyrannique
de salut, mais le procédé conforme à la justice. C'était un procédé de ce genre
que de laisser au possesseur le choix de la rançon qu'il voulait recevoir, pour
prix de celui qu'il détenait.
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