Texte grec :
[7] VII <1> Ἐπόθουν τι καὶ τῶν πρὸς ἡδονὴν οἱ γεννάδαι, τῷ χρόνῳ
κάμνοντες καὶ τῶν ἀναγκαίων ὄντες διακορεῖς· καὶ τὰ μὲν τοῦ Ἰσραὴλ οὐκ
ἐφθέγξαντο· οὐ γὰρ ἦσαν γογγυσταὶ κατὰ τοὺς ἐκείνους ἐν τῇ ἐρήμῳ
ταλαιπωροῦντας μετὰ τὴν ἐξ Αἰγύπτου φυγήν, ὡς ἄρα βελτίων Αἴγυπτος
αὐτοῖς εἴη τῆς ἐρημίας, πολλὴν τῶν λεβήτων καὶ τῶν κρεῶν χορηγοῦσα
τὴν ἀφθονίαν τῶν τε ἄλλων ὅσα ἐκεῖσε ἀπέλιπον· ἡ γὰρ πλινθεία καὶ ὁ
πηλὸς οὐδὲν ἦν αὐτοῖς τότε διὰ τὴν ἄνοιαν· ἄλλα δέ, ὡς εὐσεβέστερα καὶ
πιστότερα!
<2> «Τί γάρ ἐστιν, ἔλεγον, τῶν ἀπίστων, εἰ ὁ τῶν θαυμασίων Θεός, ὁ
θρέψας πλουσίως ἐν ἐρήμῳ ξένον λαὸν καὶ φυγάδα, ὥστε καὶ ἄρτον
ὀμβρῆσαι καὶ βλύσαι ὄρνιθας, τρέφων οὐ τοῖς ἀναγκαίοις μόνον, ἀλλὰ καὶ
τοῖς περιττοῖς· εἰ ὁ τεμὼν θάλασσαν καὶ στήσας ἥλιον καὶ ποταμὸν
ἀνακόψας, καὶ τἆλλα δὴ ὑπειπόντες ὅσα πεποίηκε (φιλεῖ γὰρ ἐν τοῖς
τοιούτοις φιλιστορεῖν ἡ ψυχὴ καὶ πολλοῖς θαύμασιν ἀνυμνεῖν τὸν Θεόν)·
οὗτος, ἐπῆγον, καὶ ἡμᾶς θρέψειε σήμερον τοῖς τῆς τρυφῆς τοὺς τῆς
εὐσεβείας ἀγωνιστάς; <3> Πολλοὶ μὲν θῆρες τὰς τῶν πλουσίων διαφυγόντες
τραπέζας, ἅπερ ἦν ποτε καὶ ἡμῖν, τοῖς ὄρεσι τούτοις ἐμφωλεύουσι· πολλοὶ
δὲ ὄρνιθες τῶν ἐδωδίμων τοὺς ποθοῦντας ἡμᾶς ὑπερίπτανται, ὧν τί μὴ
θηράσιμόν σοι θελήσαντι μόνον»; <4> Ταῦτ' ἔλεγον, καὶ ἡ θήρα παρῆν,
ὄψον αὐτόματον, ἀπραγμάτευτος πανδαισία, ἔλαφοι τῶν λόφων ποθὲν
ὑπερ φανέντες ἀθρόως. Ὡς μὲν εὐμεγέθεις, ὡς δὲ πίονες, ὡς δὲ πρόθυμοι
πρὸς σφαγήν! Μονονουχὶ καὶ τοῦτο εἰκάζειν ἦν, ὅτι μὴ τάχιον ἐκλήθησαν
ἐδυσχέραινον. <5> Οἱ μὲν εἷλκον τοῖς νεύμασι, οἱ δὲ ἤγοντο. Τίνος διώκοντος
ἢ συναναγκάζοντος; Οὐδενός. Τίνων ἱππέων; Ποίων κυνῶν; Τίνος ὑλακῆς
ἢ κραυγῆς ἢ νέων προκαταλαβόντων τὰς διεξόδους τοῖς θήρας νόμοις;
Εὐχῆς δέσμιοι καὶ δικαίας αἰτήσεως. Τίς ἔγνω τοιοῦτον θήραμα τῶν νῦν ἢ
τῶν πώποτε.
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Traduction française :
[7] VII. <1> Ils souhaitaient aussi quelque chose pour le plaisir, ces nobles
personnages, fatigués à la longue et rebutés de leur nécessaire. Et leur
langage ne fut point celui des Israélites : ils n'étaient pas murmurants
comme ceux-là, qui au désert étaient malheureux après la fuite d'Egypte,
à la pensée que l'Egypte leur était meilleure que le désert, qu'elle leur
fournissait avec une pleine profusion les marmites et les viandes, et
toutes les autres choses qu'ils avaient laissées là ; les briques et le
mortier, ils les comptaient pour rien alors à cause de leur aveuglement.
Mais leur langage était différent, et combien plus pieux et plus confiant!
<2> « Quoi d'invraisemblable, disaient-ils, à ce que le Dieu des
miracles, celui qui a nourri magnifiquement dans le désert un peuple
étranger et fugitif, au point de faire pleuvoir du pain et jaillir des oiseaux,
et de le nourrir non seulement du nécessaire, mais même du superflu ; qui
a divisé la mer, arrêté le soleil, refoulé un fleuve, et ils ajoutaient toutes
les autres choses qu'il avait faites ; car l'âme se plaît en des circonstances
pareilles à se livrer à des récits et pour des miracles nombreux à chanter
un hymne à Dieu , quoi d'invraisemblable à ce que celui-là, concluaient-ils,
nous nourrisse aussi aujourd'hui de délices, nous les athlètes de la
piété ? <3> Bien des bêtes sauvages qui ont échappé aux tables des riches
- et nous en avions jadis nous aussi se réfugient dans ces
montagnes ; une foule d'oiseaux comestibles volent à souhait au-dessus
de nous ; et qu'y a-t-il là qu'on ne puisse prendre à la chasse, rien qu'à
le vouloir ? » <4> Ils disaient cela, et le gibier était là, mets spontané, repas
sans fatigue : des cerfs, d'un point des collines apparus en troupes!
combien grands ! combien gras! combien prêts pour regorgement !
Encore un peu on eût pu le croire ils regrettaient de n'avoir pas été
appelés plus tôt. <5> On les attirait par des signes, et ils se laissaient
mener. Qu'y avait-il pour les poursuivre ou les forcer? Personne. Quels
cavaliers? Quelle espèce de chiens ? Quels aboiements, quels cris, quels
jeunes gens pour occuper les issues, suivant les lois de la chasse? Ils
étaient captifs d'une prière, d'une juste demande. Qui a vu un pareil butin,
aujourd'hui ou n'importe quand ?
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