HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nazianze, Discours funèbre en l'honneur de Basile de Césarée

ἐπιλάβοι



Texte grec :

[68] LXVIII. <1> Ἐπεὶ δὲ θεολογίας ἐμνήσθην, καὶ τῆς περὶ τοῦτο τοῦ ἀνδρὸς μάλιστα μεγαλοφωνίας, ἔτι κἀκεῖνο προσθήσω τοῖς εἰρημένοις· χρησιμώτατον γὰρ τοῖς πολλοῖς, τοῦ μὴ βλάπτεσθαι, τὴν χείρω περὶ αὐτοῦ δόξαν ἔχοντας. Πρὸς δὲ τοὺς κακούργους ὁ λόγος, οἳ τοῖς ἑαυτῶν κακοῖς βοηθοῦσιν, ἐξ ὧν ἄλλοις ἐπηρεάζουσιν. <2> Ἐκεῖνος γὰρ ἕνεκα τοῦ ὀρθοῦ λόγου καὶ τῆς κατὰ τὴν ἁγίαν Τριάδα συναφείας καὶ συνθεΐας, ἢ οὐκ οἶδ' ὅ τι κυριώτερον χρὴ εἰπεῖν καὶ σαφέστερον, μὴ ὅτι θρόνων ἐκπεσεῖν, οἷς οὐδὲ ἀπ' ἀρχῆς ἐπεπήδησεν, ἀλλὰ καὶ φυγὴν καὶ θάνατον καὶ τὰς πρὸ τοῦ θανάτου κολάσεις προθύμως ἐδέξατο ἂν ὡς κέρδος, οὐ κίνδυνον. <3> Δηλοῖ δὲ οἷς τε ἤδη πεποίηκεν, οἷς τε πέπονθεν· ὅς γε καὶ ἐξορίαν ὑπὲρ τῆς ἀληθείας κατακριθείς, τοσοῦτον ἐπραγματεύσατο μόνον, ὅσον ἑνὶ τῶν ἀκολούθων εἰπεῖν, ἀραμένῳ τὸ πυκτίον ἀκολουθεῖν. Οἰκονομεῖν δὲ τοὺς λόγους ἐν κρίσει τῶν ἀναγκαίων ἐνόμιζε, τῷ θείῳ Δαβὶδ περὶ τούτου συμβούλῳ χρώμενος, καὶ μικρὸν ὅσον τὸν τοῦ πολέμου καιρὸν διαφέρειν, καὶ τὴν τῶν αἱρετικῶν δυναστείαν, ἕως ὁ τῆς ἐλευθερίας καὶ τῆς αἰθρίας ἐπιλάβοι καιρὸς καὶ δῷ τῇ γλώσσῃ παρρησίαν. <4> Οἱ μὲν γὰρ ἐζήτουν λαβέσθαι γυμνῆς τῆς περὶ τοῦ Πνεύματος φωνῆς, ὡς εἴη Θεός· ὅπερ ὂν ἀληθές, ἀσεβὲς ἐκείνοις ὑπελαμβάνετο καὶ τῷ κακῷ προστάτῃ τῆς ἀσεβείας· ἵνα τὸν μὲν τῆς πόλεως μετὰ τῆς θεολόγου γλώσσης ὑπερορίσωσιν, αὐτοὶ δὲ κατασχόντες τὴν Ἐκκλησίαν, καὶ τῆς ἑαυτῶν κακίας ὁρμητήριον ποιησάμενοι, ἐντεῦθεν τὸ λειπόμενον ἅπαν, ὡς ἔκ τινος ἀκροπόλεως, καταδράμωσιν.<5> Ὁ δὲ ἐν ἄλλαις μὲν φωναῖς γραφικαῖς καὶ μαρτυρίαις ἀναμφιλέκτοις ταὐτὸν δυναμέναις καὶ ταῖς ἐκ τῶν συλλογισμῶν ἀνάγκαις, οὕτως ἦρχε τοὺς ἀντιλέγοντας, ὥστε μὴ ἀντιβαίνειν ἔχειν, ἀλλ' οἰκείαις συνδεῖσθαι φωναῖς, ἥπερ δὴ καὶ μεγίστη λόγου δύναμις καὶ σύνεσις. <6> Δηλώσει δὲ καὶ ὁ λόγος, ὃν περὶ τούτου συνέγραψε, κινῶν τὴν γραφίδα ὡς ἐκ πυξίδος τοῦ Πνεύματος· τὴν δὲ κυρίαν φωνὴν τέως ὑπερετίθετο, παρά τε τοῦ Πνεύματος αὐτοῦ καὶ τῶν γνησίων τούτου συναγωνιστῶν χάριν αἰτῶν, τῇ οἰκονομίᾳ μὴ δυσχεραίνειν· μηδὲ μιᾶς ἀντεχομένους φωνῆς, τὸ πᾶν ἀπολέσαι δι' ἀπληστίαν, τῷ καιρῷ παρασυρείσης τῆς εὐσεβείας. <7> Αὐτοῖς μὲν γὰρ οὐδεμίαν εἶναι ζημίαν, ὑπαλλαττομένων μικρὸν τῶν λέξεων, καὶ φωναῖς ἄλλαις τὸ ἶσον διδασκομένοις· οὐδὲ γὰρ ἐν ῥήμασιν ἡμῖν εἶναι τὴν σωτηρίαν μᾶλλον ἢ πράγμασι· μηδὲ γὰρ τὸ Ἰουδαίων ἔθνος ἀποβαλεῖν ἄν, εἰ τὴν τοῦ ἠλειμμένου φωνὴν ἀντὶ τῆς χριστοῦ πρὸς ὀλίγον ἐπιζητοῦντες, ἠξίουν μεθ' ἡμῶν τάττεσθαι· τῷ δὲ κοινῷ μεγίστην ἂν βλάβην γενέσθαι, τῆς Ἐκκλησίας κατασχεθείσης.

Traduction française :

[68] LXVIII. <1> Puisque j'ai fait mention de théologie, et de l'accent tout particulièrement grandiose de Basile sur ce point, j'ai encore à ajouter à ce qui a été dit, ceci, qui est souverainement utile au grand nombre, pour éviter qu'ils se fassent tort en acceptant les rumeurs fâcheuses dont il est l'objet : ces paroles s'adressent aux esprits pervers qui viennent en aide à leurs propres vices par leurs calomnies contre autrui. <2> Lui, en faveur de la vraie doctrine et — relativement à la sainte Triade — en faveur de l'union et de la co-divinité (je ne sais quoi dire de plus propre et de plus clair), non seulement d'être précipité d'un trône sur lequel même au début il n'avait pas bondi, mais même l'exil, la mort, les supplices d'avant la mort, il aurait tout accepté de bon cœur, comme un gain, non comme un danger. <3> A preuve, ce qu'il avait déjà fait, et ce qu'il avait souffert : c'est un homme qui, condamné à l'exil pour la vérité, s'était contenté en fait de dispositions, de dire à un de sa suite d'emporter les tablettes et de le suivre. Mais il jugeait nécessaire de disposer ses discours avec économie (Ps., cxi, 5) suivant le conseil du divin David sur ce point ; de supporter à peu près le temps de la guerre et la puissance des hérétiques, jusqu'à ce que survînt le temps de la liberté et de l'éclaircie, qui donnât à la langue sa franchise. <4> Eux, ils ne cherchaient qu'à surprendre, dans sa nudité, ce mot sur l'Esprit : à savoir qu'il est Dieu, ce qui est vrai, mais que ceux-là ainsi que le chef pervers de l'impiété prenaient pour une impiété, afin de pouvoir, lui, le bannir de la ville en même temps que sa langue de théologien, et quant à eux s'emparer de l'Eglise, s'en faire un point d'appui pour leur perversité, et de là, comme d'une citadelle, ravager tout le reste. <5> Et lui, dans d'autres paroles de l'Ecriture, dans des témoignages non douteux et d'une force identique, dans des argumentations rigoureuses, dominait tellement ses contradicteurs qu'ils ne pouvaient riposter, et qu'ils se trouvaient pris dans leurs propres paroles, ce qui est bien le suprême degré de puissance et de perspicacité de la parole. <6> Ce qui le montrera, c'est le traité qu'il a composé sur ce sujet, en maniant un style qui semble sortir d'un écrin de l'Esprit. Mais le mot propre, il en différait pour le moment l'emploi : à l'Esprit lui-même et à ses loyaux défenseurs il demandait en grâce de ne pas s'offenser de cette économie, de ne pas s'attacher à un mot unique, pour tout perdre par insatiabilité, dans un temps où la piété était en proie aux déchirements. <7> Il n'y avait point pour eux d'inconvénient à un léger changement d'expressions, puisqu'on d'autres termes ils enseignaient la même chose ; c'était moins dans des mots qu'était pour nous le salut, que dans des choses; il ne repousserait pas la nation des Juifs si, tout en désirant pour quelque temps remplacer par le mot d'oint celui de Christ, ils consentaient à se joindre à nos rangs ; mais le plus grand dommage qui pût survenir à la communauté, c'était qu'on vînt à s'emparer de l'Église.





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Dernière mise à jour : 23/06/2009