Texte grec :
[66] LXVI. <1> Ἡλίου μὲν ἐπαινεῖται παρὰ τῷ Δαβὶδ κάλλος καὶ μέγεθος καὶ
δρόμου τάχος καὶ δύναμις, λάμποντος ὡς νυμφίου, εὐμεγέθους ὡς
γίγαντος, οὗ καὶ τὸ πολὺ διαβαίνειν ἔχει δύναμιν τοσοῦτον ὡς ἀπ' ἄκρων
τὰ ἄκρα ἰσοτίμως καταφωτίζειν, καὶ μηδὲν ἐλαττοῦσθαι τὴν θερμὴν τοῖς
διαστήμασι· <2> τοῦ δὲ κάλλος μὲν ἡ ἀρετή, μέγεθος δὲ ἡ θεολογία, δρόμος
δὲ τὸ ἀεικίνητον καὶ μέχρι Θεοῦ φέρον ταῖς ἀναβάσεσι, δύναμις δὲ ἡ τοῦ
λόγου σπορὰ καὶ διάδοσις· ὥστε ἐμοί γε, οὐδὲ τοῦτο εἰπεῖν ὀκνητέον, τὸ εἰς
πᾶσαν τὴν γῆν ἐξελθεῖν τὸν φθόγγον αὐτοῦ, καὶ εἰς τὰ πέρατα τῆς
οἰκουμένης τῶν ῥημάτων τὴν δύναμιν· ὃ περὶ τῶν ἀποστόλων ὁ Παῦλος
ἔφησε, παρὰ Δαβὶδ ἐκδεξάμενος. <3> Τίς μὲν ἄλλη συλλόγου σήμερον
χάρις; Τίς δὲ συμποσίων ἡδονή; Τίς δὲ ἀγορῶν; Τίς δὲ ἐκκλησιῶν; Τίς τῶν
ἐν τέλει καὶ τῶν μετ' ἐκείνους τρυφή; Τίς μοναστῶν ἢ μιγάδων; Τίς τῶν
ἀπραγμόνων ἢ τῶν ἐν πράγματι; Τίς τῶν τὰ ἔξωθεν φιλοσοφούντων ἢ τὰ
ἡμέτερα; Μία καὶ διὰ πάντων καὶ ἡ μεγίστη,
τὰ ἐκείνου συγγράμματα καὶ πονήματα. <4> Οὐδὲ γραφεῦσιν εὐπορία τις
ἄλλη μετ' ἐκεῖνον ἢ τὰ ἐκείνου συγγράμματα. Σιωπᾶται τὰ παλαιά, ὅσα
τινὲς τοῖς θείοις λογίοις ἐνίδρωσαν· βοᾶται τὰ νέα, καὶ οὗτος ἄριστος ἡμῖν
ἐν λόγοις, ὃς ἂν τὰ ἐκείνου μάλιστα τυγχάνῃ γινώσκων καὶ διὰ γλώσσης
φέρων καὶ συνετίζων τὰς ἀκοάς· ἤρκεσε γὰρ εἷς ἀντὶ πάντων τοῖς
σπουδαιοτέροις εἰς παίδευσιν.
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Traduction française :
[66] LXVI. <1> Le soleil est loué dans David pour sa beauté, sa
grandeur, la rapidité de sa course et sa puissance ; il est brillant comme
un fiancé, grand comme un géant, car telle est la puissance de sa longue
traversée que des extrémités aux extrémités elle éclaire également, et
que sa chaleur n'est en rien diminuée par les distances (Ps., xviii, 6-7). <2>
La beauté de Basile, c'est la vertu; sa grandeur, la théologie ; sa course,
le mouvement incessant qui le portait jusqu'à Dieu par ses ascensions; sa
puissance, la semence et la diffusion de la parole : en sorte que je ne
dois pas hésiter à dire que sa voix a parcouru toute la terre, et que la
puissance de ses paroles est allée aux extrémités du monde (Ps., xviii, 5 ;
Rom. x, 18), parole que Paul a dite des apôtres et empruntée à David. <3>
Où trouver ailleurs aujourd'hui la joie d'un entretien, le plaisir des festins,
des agoras, des assemblées, le charme des hommes en charge et de
leurs subordonnés, des moines ou des migades, de ceux qui ont du loisir
ou de ceux qui sont dans les affaires, de ceux qui suivent la philosophie
du dehors ou la nôtre ? Il n'y a qu'une jouissance, au-dessus de toutes et
la plus grande, ce sont ses écrits et ses travaux. <4> Et il n'y a pas non plus
pour les écrivains d'autres ressources, après sa personne, que ses écrits.
Le silence se fait sur ce qui est ancien, sur tout ce qu'on a sué à écrire sur
les oracles divins ; la vogue est au nouveau, et à nos yeux, c'est être le
plus fort dans la science que d'être le mieux au courant de ses écrits, de
les avoir à la bouche et de les rendre intelligibles aux oreilles, car il a suffi
à prendre la place de tous, pour ceux qui ont à cur de s'instruire.
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