HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nazianze, Discours funèbre en l'honneur de Basile de Césarée

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Texte grec :

[63] LXIII. <1> Τί ἔτι; Καλὸν φιλανθρωπία καὶ πτωχοτροφία καὶ τὸ τῆς ἀνθρωπίνης ἀσθενείας βοήθημα. Μικρὸν ἀπὸ τῆς πόλεως πρόελθε, καὶ θέασαι τὴν καινὴν πόλιν, τὸ τῆς εὐσεβείας ταμεῖον, τὸ κοινὸν τῶν ἐχόντων θησαύρισμα, εἰς ὃ τὰ περιττὰ τοῦ πλούτου, ἤδη δὲ καὶ τὰ ἀναγκαῖα ταῖς ἐκείνου παραινέσεσιν ἀποτίθεται, σῆτας ἀποσειόμενα καὶ κλέπτας οὐκ εὐφραίνοντα καὶ φθόνου πάλην καὶ καιροῦ φθορὰν διαφεύγοντα· ἐν ᾧ νόσος φιλοσοφεῖται καὶ συμφορὰ μακαρίζεται καὶ τὸ συμπαθὲς δοκιμάζεται. <2> Τί μοι πρὸς τοῦτο τὸ ἔργον, ἑπτάπυλοι Θῆβαι καὶ Αἰγύπτιαι καὶ τείχη Βαβυλώνια καὶ Μαυσόλου Καρικὸς τάφος καὶ Πυρα μίδες καὶ Κολοσσοῦ χαλκὸς ἄμετρος, ἢ ναῶν μεγέθη καὶ κάλλη τῶν μηκέτι ὄντων, ἄλλα τε ὅσα θαυμάζουσιν ἄνθρωποι καὶ ἱστορίαις διδόασιν, ὧν οὐδὲν τοὺς ἐγείραντας πλὴν δόξης ὀλίγης ὤνησεν; <3> Ἐμοὶ δὲ θαυμασιώτατον, ἡ σύντομος τῆς σωτηρίας ὁδός, ἡ ῥᾴστη πρὸς οὐρανὸν ἀνάβασις. Οὐκ ἔτι πρόκειται τοῖς ὀφθαλμοῖς ἡμῶν θέαμα δεινὸν καὶ ἐλεεινόν, ἄνθρωποι νεκροὶ πρὸ θανάτου καὶ τετελευτηκότες τοῖς πλείστοις τοῦ σώματος μέλεσιν, ἀπελαυνόμενοι πόλεων, οἰκιῶν, ἀγορῶν, ὑδάτων, αὐτῶν τῶν φιλτάτων, ὀνόμασι μᾶλλον ἢ σώμασι γνωριζόμενοι· οὐδὲ προτίθενται συνόδοις τε καὶ συλλόγοις κατὰ συζυγίαν τε καὶ συναυλίαν, μηκέτ' ἐλεούμενοι διὰ τὴν νόσον, ἀλλὰ μισούμενοι· σοφισταὶ μελῶν ἐλεεινῶν, εἴ τισι καὶ φωνὴ λείπεται. <4> Τί ἂν ἅπαντα ἐκτραγῳδοίην τὰ ἡμέτερα, οὐκ ἀρκοῦντος τοῦ λόγου τῷ πάθει; Ἀλλ' ἐκεῖνός γε μάλιστα πάντων ἔπεισεν ἀνθρώπους ὄντας ἀνθρώπων μὴ καταφρονεῖν, μηδ' ἀτιμάζειν Χριστόν, τὴν μίαν πάντων κεφαλήν, διὰ τῆς εἰς ἐκείνους ἀπανθρωπίας· ἀλλ' ἐν ταῖς ἀλλοτρίαις συμφοραῖς τὰ οἰκεῖα εὖ τίθεσθαι, καὶ δανείζειν Θεῷ τὸν ἔλεον, ἐλέου χρῄζοντας. <5> Διὰ τοῦτο, οὐδὲ τοῖς χείλεσιν ἀπηξίου τιμᾶν τὴν νόσον, ὁ εὐγενής τε καὶ τῶν εὖ γεγονότων καὶ τὴν δόξαν ὑπέρλαμπρος, ἀλλ' ὡς ἀδελφοὺς ἠσπάζετο, οὐχ ὅπερ ἄν τις ὑπολάβοι κενοδοξῶν (τίς γὰρ τοσοῦτον ἀπεῖχε τοῦ πάθους;), <6> ἀλλὰ τὸ προσιέναι τοῖς σώμασιν ἐπὶ θεραπείᾳ διὰ τῆς ἑαυτοῦ φιλοσοφίας τυπῶν, καὶ φθεγγομένη καὶ σιωπῶσα παραίνεσις. Καὶ οὐχ ἡ μὲν πόλις οὕτως, ἡ χώρα δὲ καὶ τὰ ἐκτὸς ἑτέρως· ἀλλὰ κοινὸν ἅπασιν ἀγῶνα προὔθηκε τοῖς τῶν λαῶν προεστῶσι, τὴν εἰς αὐτοὺς φιλανθρωπίαν καὶ μεγαλοψυχίαν. <7> Καὶ ἄλλων μὲν οἱ ὀψοποιοὶ καὶ αἱ λιπαραὶ τράπεζαι καὶ τὰ μαγείρων μαγγανεύματα καὶ κομψεύματα καὶ οἱ φιλόκαλοι δίφροι, καὶ τῆς ἐσθῆτος ὅση μαλακή τε καὶ περιρρέουσα· Βασιλείου δὲ οἱ νοσοῦντες καὶ τὰ τῶν τραυμάτων ἄκη καὶ ἡ Χριστοῦ μίμησις, οὐ λόγῳ μέν, ἔργῳ δὲ λέπραν καθαίροντος.

Traduction française :

[63] LXIII. <1> Que dire encore ? C'est une belle chose que la bienfaisance, l'entretien des pauvres, le soulagement de la faiblesse humaine. Sors un peu de cette ville, et va voir la nouvelle ville ; le grenier de la piété ; le trésor commun de ceux qui possèdent, où le superflu des richesses, parfois même le nécessaire, sur les exhortations de celui-là, vient se déposer, sans laisser de prise aux vers, sans faire la joie des voleurs (Matth. vi, 19 suiv., Luc, xii, 33), échappant aux assauts de l'envie et à l'action destructrice du temps ; où la maladie est matière à philosophie, le malheur estimé bienheureux, et la miséricorde mise à l'épreuve.<2> Que sont à mes yeux auprès de ce travail, Thèbes aux sept portes ou Thèbes égyptienne, et les murailles de Babylone, et le tombeau Carien de Mausole, et les Pyramides et l'immense airain du Colosse, ou la grandeur et la beauté de temples qui ne sont plus, et le reste de ce que les hommes admirent et qu'il consignent dans l'histoire, choses dont pas une n'a rapporté à son auteur d'autre profit qu'un peu de gloire. <3> Mais le plus admirable à mes yeux, c'est le chemin du salut raccourci, l'ascension vers le ciel devenue des plus faciles. Nous n'avons plus maintenant sous les yeux de spectacle lugubre et lamentable, des hommes morts avant la mort, morts dans la plupart de leurs membres, écartés des villes, des maisons, des places publiques, des fontaines, même des êtres les plus chers, plus facilement reconnaissables à leur nom qu'à leur corps ; on ne les voit plus se présenter dans les assemblées et les réunions par couples et par groupes, objets non de pitié pour leur maladie, mais de haine ; artisans de chansons pitoyables, quand il leur reste encore de la voix. <4> A quoi bon jusqu'au bout tourner au tragique notre sujet puisque la parole ne peut suffire au fléau ? Mais c'est bien lui certes, qui mieux que tous nous apprit, hommes à ne pas mépriser des hommes, et à ne pas manquer de respect au Christ, notre unique tête à tous, par notre inhumanité envers ces gens-là ; mais à faire sur les malheurs d'autrui un bon placement de nos biens, et à prêter à Dieu notre pitié puisque nous avons besoin de pitié. <5> C'est pourquoi, il ne dédaignait pas d'honorer même de ses lèvres cette maladie, lui homme noble et de noble famille, et dont la renommée était si éclatante; mais il les embrassait comme des frères, non pas, ainsi qu'on pourrait le supposer, par ostentation (qui fut aussi éloigné de ce sentiment?), <6>mais pour nous former par l'exemple de sa propre philosophie à nous approcher des corps pour les soigner, exhortation à la fois éloquente et muette. Et on ne peut pas dire qu'il en alla ainsi de la ville, et qu'il en fut autrement de la contrée et du dehors ; au contraire, il proposa comme un commun objet d'émulation pour tous les chefs des peuples, la charité et la générosité envers eux. <7> A d'autres les traiteurs, les tables opulentes, les prestigieux raffinements de la cuisine, les chars élégants, et tout ce qu'il y a de vêtements délicats et flottants ; à Basile les malades, les remèdes aux blessures et l'imitation du Christ, qui non pas en parole, mais en fait, guérissait la lèpre.





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Dernière mise à jour : 23/06/2009