HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nazianze, Discours funèbre en l'honneur de Basile de Césarée

ἐμὸς



Texte grec :

[56] LVI. <1> Γυναῖκά τινα τῶν ἐπιφανῶν ἐξ ἀνδρὸς οὐ πρὸ πολλοῦ τὸν βίον ἀπολιπόντος ὁ τοῦ δικαστοῦ σύνεδρος ἐβιάζετο, πρὸς γάμον ἕλκων ἀπαξιοῦσαν. Ἡ δὲ οὐκ ἔχουσα ὅπως διαφύγῃ τὴν τυραννίδα, βουλὴν βουλεύεται οὐ τολ μηρὰν μᾶλλον ἢ συνετήν. Τῇ ἱερᾷ τραπέζῃ προσφεύγει, καὶ Θεὸν ποιεῖται προστάτην κατὰ τῆς ἐπηρείας. <2> Τί οὖν ἔδει ποιεῖν, ὦ πρὸς τῆς Τριάδος αὐτῆς! ἵν' εἴπω τι καὶ δικανικῶς μεταξὺ τῶν ἐπαίνων, μὴ ὅτι τὸν μέγαν Βασίλειον καὶ τῶν τοιούτων ἅπασι νομοθέτην, ἄλλον δέ τινα τῶν πολὺ μετ' ἐκεῖνον, ἱερέα δὲ ὅμως; Οὐκ ἀντιποιεῖσθαι, κατέχειν, κήδεσθαι, χεῖρα ὀρέγειν Θεοῦ φιλανθρωπίᾳ καὶ νόμῳ τῷ τετιμηκότι θυσιαστήρια; <3> Οὐ πάντα δρᾶσαι καὶ παθεῖν ἐθελῆσαι πρότερον ἤ τι βουλεύσασθαι κατ' αὐτῆς ἀπάνθρωπον, καὶ καθυβρίσαι μὲν τὴν ἱερὰν τράπεζαν, καθυβρίσαι δὲ τὴν πίστιν μεθ' ἧς ἱκέτευεν; «Οὐ, φησὶν ὁ καινὸς δικαστής, ἀλλ' ἡττᾶσθαι χρὴ πάντας τῆς ἐμῆς δυναστείας, καὶ προδότας γενέσθαι Χρισ τιανοὺς τῶν οἰκείων νόμων.» <4> Ὁ μὲν ἐζήτει τὴν ἱκέτιν· ὁ δ' εἴχετο κατὰ κράτος. Ὁ δ' ἐξεμαίνετο καὶ τέλος πέμπει τινὰς τῶν ἐπ' ἐξουσίας τὸν τοῦ ἁγίου κοιτωνίσκον ἐξερευνήσοντας, οὐ κατὰ χρείαν μᾶλλον ἢ ἀτιμίαν. Τί λέγεις; οἶκον ἐκείνου τοῦ ἀπαθοῦς, ὃν περιέπουσιν ἄγγελοι, ᾧ καὶ προσβλέπειν ὄκνουσι γυναῖκες; Καὶ οὐ τοῦτο μόνον, ἀλλὰ καὶ αὐτὸν παρεῖναι καὶ ἀπολογεῖσθαι κελεύει· οὐδὲ ἡμέρως καὶ φιλανθρώπως, ἀλλ' ὡς ἕνα τῶν κατακρίτων. <5> Καὶ ὁ μὲν παρῆν· ὁ δὲ προὐκάθητο γέμων θυμοῦ καὶ φρονήματος. Εἱστήκει δέ, οἷον ὁ ἐμὸς Ἰησοῦς, Πιλάτου κρίνοντος. Οἱ κεραυνοὶ δὲ ἠμέλουν, ἡ δὲ τοῦ Θεοῦ μάχαιρα ἐστιλβοῦτο ἔτι καὶ ἀνεβάλλετο· καὶ τὸ τόξον ἐνετείνετο μέν, κατείχετο δέ, τῇ μετανοίᾳ καιρὸν ὑπανοῖγον. Ὅς τις δὴ τοῦ Θεοῦ νόμος.

Traduction française :

[56] LVI. <1> Une femme de distinction, peu de temps après la mort de son mari, était en butte aux violences de l'assesseur du juge, qui voulait l'entraîner malgré elle au mariage. Ne sachant comment échapper à cette tyrannie, elle prend une résolution non moins hardie que sage ; elle se réfugie à la sainte table, et prend Dieu pour protecteur contre l'outrage. <2> Quelle devait être la conduite, par la Triade même ! —, pour parler un peu la langue du barreau au cours de cet éloge, — non seulement du grand Basile, qui avait réglé les cas de ce genre par des lois générales, mais de quelque autre de ses plus humbles subordonnés, pourvu qu'il fût prêtre? N'était-ce pas de réclamer, retenir, protéger? prêter main forte à la bonté de Dieu et à la loi qui fait respecter les autels? <3> Avoir la volonté de tout faire et tout souffrir, avant de prendre contre elle une mesure inhumaine, avant d'insulter à la sainte table et d'insulter aussi à la confiance de ses supplications ? « Non, dit ce juge étrange; il faut que tout le monde cède à mon autorité, et que les chrétiens deviennent traîtres à leurs propres lois. » <4> L'un recherchait la suppliante, l'autre la retenait de force. Celui-là devenait furieux : il finit par envoyer quelques magistrats fouiller la chambre à coucher du saint, bien moins par nécessité que par manière d'outrage. — Que dis-tu? la maison de cet homme sans passion, qu'entourent de respect les anges, et que craignent de regarder les femmes ? — Et ce n'est pas suffisant; il va jusqu'à lui donner l'ordre de comparaître pour se justifier, et non pas sur un ton de douceur et de bienveillance, mais comme à un condamné. <5> Et l'un était là ; l'autre était à son siège, plein de colère et d'arrogance. Il se tenait debout, tel que mon Jésus au jugement de Pilate. Et la foudre ne s'en souciait pas ! et le glaive de Dieu élincelait encore et demeurait en suspens ! Mais l'arc était tendu ; il ne se retenait que pour fournir une occasion au repentir. Voilà bien la loi de Dieu.





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Dernière mise à jour : 23/06/2009