Texte grec :
[30] XXX. <1> Ἐν τούτοις ὄντων ἡμῶν, ἐξαίφνης ἐφίσταται νέφος χαλάζης
πλῆρες καὶ τετριγὸς ὀλέθριον, πᾶσαν ἐκτρίψαν ἐκκλησίαν, καθ' ἧς ἐρράγη
καὶ ὅσην ἐπέλαβε· βασιλεὺς ὁ φιλοχρυσότατος καὶ μισοχριστότατος, καὶ
δύο τὰ μέγιστα ταῦτα νοσῶν, ἀπληστίαν καὶ βλασφημίαν· <2> ὁ μετὰ τὸν
διώκτην διώκτης, καὶ μετὰ τὸν ἀποστάτην οὐκ ἀποστάτης μέν, οὐδὲν δὲ
ἀμείνων Χριστιανοῖς, μᾶλλον δὲ Χριστιανῶν τῷ εὐσεβεστάτῳ μέρει καὶ
καθαρωτάτῳ καὶ προσκυνητῇ τῆς Τριάδος, ἣν δὴ μόνην εὐσέβειαν ἐγὼ
καλῶ καὶ δόξαν σωτήριον. <3> Οὐ γὰρ θεότητα ταλαντεύομεν, οὐδὲ τὴν μίαν
καὶ ἀπρόσιτον φύσιν ἀποξενοῦμεν ἑαυτῆς ἐκφύλοις ἀλλοτριότησιν, οὐδὲ
κακῷ τὸ κακὸν ἰώμεθα, τὴν ἄθεον Σαβελλίου συναίρεσιν ἀσεβεστέρᾳ
διαιρέσει καὶ κατα τομῇ λύοντες· ἣν Ἄρειος νοσήσας, ὁ τῆς μανίας
ἐπώνυμος, τὸ πολὺ τῆς Ἐκκλησίας διέσεισε καὶ διέφθειρεν, οὔτε τὸν
Πατέρα τιμήσας, καὶ ἀτιμάσας τὰ ἐξ αὐτοῦ διὰ τῶν ἀνίσων βαθμῶν τῆς
θεότητος. <4> Ἀλλὰ μίαν μὲν δόξαν Πατρὸς γινώσκομεν, τὴν ὁμοτιμίαν τοῦ
Μονογενοῦς· μίαν δὲ Υἱοῦ, τὴν τοῦ Πνεύματος. Καὶ ὅ τι ἂν τῶν τριῶν κάτω
θῶμεν, τὸ πᾶν καθαιρεῖν νομίζομεν· τρία μὲν ταῖς ἰδιότησιν, ἓν δὲ τῇ θεότητι
σέβοντες καὶ γινώσκοντες. <5> Ὧν οὐδὲν ἐννοῶν ἐκεῖνος οὐδὲ ἄνω βλέπειν
δυνάμενος, ἀλλ' ὑπὸ τῶν ἀγόντων αὐτὸν ταπεινούμενος, συνταπεινοῦν
ἐτόλμησεν ἑαυτῷ καὶ φύσιν θεότητος· καὶ κτίσμα γίνεται πονηρόν, εἰς
δουλείαν κατάγων τὴν δεσποτείαν καὶ μετὰ τῆς κτίσεως τιθεὶς τὴν ἄκτιστον
φύσιν καὶ ὑπέρχρονον.
|
|
Traduction française :
[30] XXX. <1> Nous en étions là, quand tout à coup s'élève un nuage,
chargé de grêle, avec un vacarme de mort, après avoir dévasté toutes les
églises sur lesquelles il était venu éclater et s'abattre : l'empereur, très
ami de l'or et très ennemi du Christ, en proie aux deux très grandes
maladies que voici, la cupidité et le blasphème : <2> persécuteur après le
persécuteur, et après l'apostat, non pas apostat, mais n'en valant pas
mieux pour des chrétiens, ou plutôt pour cette portion des chrétiens la
plus pieuse et la plus pure, adoratrice de la Triade, que moi j'appelle la
seule piété et le dogme sauveur. <3> Car nous ne pesons pas la divinité ;
et, la nature une et inaccessible, nous ne la rendons pas étrangère à elle-même
par d'étranges incompatibilités: nous ne guérissons pas le mal par
un mal en réfutant la confusion athée de Sabellius par une
distinction, un dépècement plus impie : maladie dont fut atteint Arius, qui
donna son nom à cette folie, et qui lui fit porter le trouble et la ruine dans
la plus grande partie de l'Eglise ; sans honorer le Père, il déshonore ce
qui procède de Lui, par les degrés inégaux dans la divinité. <4> Nous, au
contraire, nous ne reconnaissons au Père qu'une seule gloire, son égalité
d'honneur avec son Fils unique ; et une seule gloire au Fils, son égalité
d'honneur avec l'Esprit. Et rabaisser quoi que ce soit des trois, nous
croyons que c'est détruire le tout; nous vénérons et reconnaissons trois
par les propriétés, un par la divinité. <5> Lui, ne concevant rien à cela,
incapable d'élever ses regards, et humilié par ceux qui le menaient, eut
l'audace de faire participer la nature divine à sa propre humiliation : il
devient une créature perverse, qui ravale la puissance jusqu'à la
servitude, et met au rang des créatures la nature incréée et supérieure au
temps.
|
|