Texte grec :
[26] XXVI. <1> Οὐκ ἐπαινῶ γὰρ ἐγὼ τὴν παρ' ἡμῖν ἀταξίαν καὶ ἀκοσμίαν,
ἔστιν ὅτε καὶ ἐφ' ὧν προεδρευόντων ἐν βήμασιν· οὐ γὰρ ἁπάντων
τολμήσω κατηγορεῖν, οὐδὲ δίκαιον. Ἐπαινῶ τὸν νηΐτην νόμον, ὃς τὴν
κώπην πρότερον ἐγχει ρίσας τῷ νῦν κυβερνήτῃ κἀκεῖθεν ἐπὶ τὴν πρώραν
ἀγαγὼν καὶ πιστεύσας τὰ ἔμπροσθεν, οὕτως ἐπὶ τῶν οἰάκων καθίζει, μετὰ
τὴν πολλὴν τυφθεῖσαν θάλασσαν καὶ τὴν τῶν ἀνέμων διάσκεψιν· ὡς δὲ
κἀν τοῖς πολεμικοῖς ἔχει· στρατιώτης, ταξίαρχος, στρατηγός. Αὕτη ἡ τάξις
ἀρίστη καὶ λυσιτελεστάτη τοῖς ἀρχομένοις. <2> Τὸ δ' ἡμέτερον πολλοῦ ἂν ἦν
ἄξιον, εἰ οὕτως εἶχε. Νῦν δὲ κινδυνεύει τὸ πάντων ἁγιώτατον τάγμα τῶν
παρ' ἡμῖν πάντων εἶναι καταγελαστότα τον. Οὐ γὰρ ἐξ ἀρετῆς μᾶλλον ἢ
κακουργίας ἡ προεδρία, οὐδὲ τῶν ἀξιωτέρων ἀλλὰ τῶν δυνατωτέρων οἱ
θρόνοι. <3> Σαμουὴλ ἐν προφήταις, ὁ τὰ ἔμπροσθεν βλέπων· ἀλλὰ καὶ
Σαούλ, ὁ ἀπόβλητος. Ῥοβοὰμ ἐν βασιλεῦσι, ὁ Σολομῶντος· ἀλλὰ καὶ
Ἱεροβοάμ, ὁ δοῦλος καὶ ἀποστάτης. Καὶ ἰατρὸς μὲν οὐδεὶς οὐδὲ ζωγράφος,
ὅστις οὐ φύσεις ἀρρωστημάτων ἐσκέψατο πρότερον, ἢ πολλὰ χρώματα
συνε κέρασεν ἢ ἐμόρφωσεν· ὁ δὲ πρόεδρος εὑρίσκεται ῥᾳδίως μὴ
πονηθείς, καὶ πρόσφατος τὴν ἀξίαν, ὁμοῦ τε σπαρεὶς καὶ ἀναδοθείς, ὡς ὁ
μῦθος ποιεῖ τοὺς Γίγαντας. <4> Πλάττομεν αὐθημερὸν τοὺς ἁγίους, καὶ
σοφοὺς εἶναι κελεύομεν, τοὺς οὐδὲν σοφισθέντας, οὐδὲ τοῦ βαθμοῦ
προεισενεγκόντας τι, πλὴν τοῦ βούλεσθαι. Καὶ ὁ μὲν στέργει τὴν κάτω
χώραν καὶ ταπεινῶς ἕστηκεν, ὁ τῆς ὑψηλῆς ἄξιος, καὶ πολλὰ μὲν τοῖς θείοις
λόγοις ἐμμελετήσας, πολλὰ δὲ τῇ σαρκὶ νομοθετήσας εἰς ὑποταγὴν
πνεύματος· <5> ὁ δὲ σοβαρῶς προκαθέζεται καὶ τὴν ὀφρὺν αἴρει κατὰ τῶν
βελτιόνων, καὶ οὐκ ἐπιτρέμει τοῖς θρόνοις, οὐδὲ φρίσσει τὴν ὄψιν τὸν
ἐγκρατῆ κάτω βλέπων· ἀλλ' ὁμοῦ τῷ κράτει, καὶ σοφώτερον ἑαυτὸν
ὑπολαμβάνει, κακῶς εἰδὼς καὶ τὸ φρονεῖν ὑπὸ τῆς ἐξουσίας ἀφῃρημένος.
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Traduction française :
[26] XXVI. Je ne loue pas le désordre et la licence de chez nous, même
parfois chez ceux qui occupent la première place dans le sanctuaire, car
je n'aurai pas l'audace de généraliser cette accusation, ce ne serait
pas juste. Je loue le règlement de la marine, qui a commencé par mettre
la rame aux mains de celui qui est actuellement pilote et de là le mène à
la proue, lui a confié les emplois subalternes, et ne l'assied au gouvernail
que quand il a battu la plupart des mers et observé les vents ; il en est
aussi de même à l'armée : on est soldat, taxiarque, stratège. Cet ordre à
lui seul est excellent et très avantageux pour les subordonnés. <2> Le nôtre
serait bien apprécié s'il était constitué de la sorte. Mais aujourd'hui le plus
saint de tous les ordres risque d'être de tous ceux de chez nous le plus
ridicule : ce n'est pas tant la vertu que l'intrigue qui donne l'épiscopat ; ce
n'est pas non plus aux plus dignes, mais aux plus puissants
qu'appartiennent les sièges.
<3> Samuel est au nombre des prophètes, lui qui voyait l'avenir; mais
aussi Saul, le réprouvé. Hoboam est parmi les rois, lui fils de Salomon ;
mais aussi Jéroboam, l'esclave et l'apostat. Point de médecin ni de
peintre qui n'ait commencé par observer la nature des maladies ou fait
usage d'un grand nombre de couleurs pour des mélanges ou des figures.
Mais un évêque, on le trouve facilement, sans formation, de promotion
hâtive, qu'on sème et qui lève en même temps, de la façon dont la fable
crée les géants. <4> Nous fabriquons en un jour les saints, et nous voulons
qu'ils soient des sages ; et ils ne savent rien de la sagesse, et ils n'ont de
titre à la dignité que leur vouloir. Celui-ci se contente de la place du bas et
s'y tient modestement, qui est digne de la plus haute par son zèle à
s'occuper des divines Ecritures et à assujettir sa chair à la loi de l'esprit.
<5> Celui-là s'asseoit avec arrogance au premier rang, lève un regard
menaçant sur de plus dignes; et il ne tremble pas sur son siège, et il ne
sent point son il frémir quand il l'abaisse sur celui qui se maîtrise. Au
contraire, il se figure qu'en même temps que la puissance il a aussi acquis
plus de sagesse : erreur de pensée d'un homme à qui le pouvoir enlève le
jugement.
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