Texte grec :
[2] II. <1> Ἃ μὲν οὖν πεποίηκέ μοι τὸν λόγον καὶ δι' ἃ τὸν ἀγῶνα τοῦτον
ἐνεστησάμην, ταῦτά ἐστιν. Εἰ δὲ τοσοῦτον ἀπήντηκα τοῦ καιροῦ δεύτερος
καὶ μετὰ τοσούτους ἐπαινέτας, ἰδίᾳ τε καὶ δημοσίᾳ τὰ ἐκείνου σεμνύναντας,
μηδεὶς θαυμαζέτω. Ἀλλὰ συγγινωσκέτω μὲν ἡ θεία ἡ ψυχή, καὶ πάντ' ἐμοὶ
σεβασμία καὶ νῦν καὶ πρότερον. <2> Πάντως δὲ ὡς σὺν ἡμῖν ὢν ἐπηνώρθου
πολλὰ τῶν ἐμῶν ὅρῳ τε φιλίας καὶ νόμῳ κρείττονι (οὐ γὰρ αἰσχύνομαι
τοῦτο λέγειν, ὅτι καὶ πᾶσι νόμος ἦν ἀρετῆς), οὕτω καὶ ὑπὲρ ἡμᾶς
γενόμενος, συγγνώμων ἔσται τοῖς ἡμετέροις. Συγγινωσκέτωσαν δὲ καὶ
ὑμῶν ὅσοι θερμότεροι τοῦ ἀνδρὸς ἐπαινέται, εἴπερ τις ἔστιν ἄλλου
θερμότερος, ἀλλὰ μὴ τοῦτο μόνον πάντες ὁμότιμοι, τὴν τοῦ ἀνδρὸς εὐφημίαν.
<3> Οὐ γὰρ ὀλιγωρίᾳ τὸ εἰκὸς ἐνελίπομεν· μή ποτε τοσοῦτον
ἀμελήσαιμεν ἢ ἀρετῆς ἢ τοῦ φιλικοῦ καθήκοντος· οὐδὲ τῷ νομίζειν ἄλλοις
μᾶλλον ἡμῶν προσήκειν τὸν ἔπαινον. Ἀλλὰ πρῶτον μὲν ὤκνουν τὸν
λόγον, εἰρήσεται γὰρ τἀληθές, ὥσπερ οἱ τοῖς ἱεροῖς προσιόντες, πρὶν
καθαρθῆναι καὶ φωνὴν καὶ διάνοιαν. <4> Ἔπειτα, οὐκ ἀγνοοῦντας μέν,
ὑπομνήσω δ' οὖν ὅμως, ὧν μεταξὺ περὶ τὸν ἀληθῆ λόγον
ἠσχολήμεθα κινδυνεύοντα, καλῶς βιασθέντες, καὶ κατὰ Θεὸν ἴσως ἔκδημοι
γεγονότες, καὶ οὐδὲ ἀπὸ γνώμης ἐκείνῳ τῷ γενναίῳ τῆς ἀληθείας ἀγωνιστῇ
καὶ μηδὲν ἕτερον ἀναπνεύσαντι ὅτι μὴ λόγον εὐσεβῆ καὶ κόσμου παντὸς
σωτήριον. <5> Τὰ γὰρ τοῦ σώματος ἴσως οὐδὲ θαρρῆσαι χρὴ λέγειν ἀνδρὶ
γενναίῳ καὶ ὑπὲρ τὸ σῶμα πρὶν ἐνθένδε μεταναστῆναι, καὶ μηδὲν ἀξιοῦντι
τῶν τῆς ψυχῆς καλῶν ὑπὸ τοῦ δεσμοῦ παραβλάπτεσθαι.
Τὰ μὲν δὴ τῆς ἀπολογίας ἐνταῦθα κείσθω· καὶ γὰρ οὐδὲ μακροτέρας
οἶμαι ταύτης δεήσειν ἡμῖν, πρὸς ἐκεῖνόν γε ποιουμένοις τὸν λόγον καὶ τοὺς
εἰδότας σαφῶς τὰ ἡμέτερα. <6> Ἤδη δὲ πρὸς αὐτὴν ἡμῖν ἰτέον τὴν
εὐφημίαν, αὐτὸν προστησαμένοις τοῦ λόγου τὸν ἐκείνου Θεόν, μὴ
καθυβρίσαι τὸν ἄνδρα τοῖς ἐγκωμίοις, μηδὲ πολὺ δεύτερον τῶν ἄλλων
ἐλθεῖν, κἂν ἐκείνου πάντες ἴσον ἀπολειπώμεθα, καθάπερ οὐρανοῦ καὶ
ἡλιακῆς ἀκτῖνος οἱ πρὸς αὐτὰ βλέποντες.
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Traduction française :
[2] II. <1> Donc les raisons qui m'ont fait prendre la parole et m'ont
engagé dans cette entreprise, les voilà. Si je l'aborde avec tant de retard
et après tant de panégyristes qui ont prononcé son éloge en particulier et
en public, que nul ne s'en étonne. Mais qu'elle pardonne cette âme divine
et digne en tous points de mon respect, aujourd'hui comme hier. <2> Tout
comme au temps où, étant avec nous, il redressait en moi bien des
défauts, au nom des droits de l'amitié et d'une loi supérieure (je n'ai pas à
rougir de parler ainsi, puisqu'il était, et pour tout le monde, une règle de
vertu); ainsi, même élevé au-dessus de nous, il nous sera miséricordieux.
Puissent pardonner aussi, ceux qui dans vos rangs sont les plus chauds
panégyristes de cet homme, si toutefois il est quelqu'un qui soit plus
chaud qu'un autre, et si au contraire ce n'est pas ici le seul point où tous
font accorder leur estime, l'éloge de Basile.
<3> Car ce n'est point par négligence que nous avons différé notre
devoir. A Dieu ne plaise que nous ayons pu négliger à ce point les droits
de la vertu ou ceux de l'amitié ! Ce n'est pas non plus par la pensée qu'à
d'autres plutôt qu'à nous convenait cet éloge. Mais d'abord, j'hésitais
devant ce discours (car on dira la vérité), avant d'avoir comme ceux qui
s'approchent des choses saintes purifié ma voix et ma pensée. <4> Et puis,
vous le savez sans doute et pourtant je vais vous le rappeler, dans
l'intervalle nous avons eu à nous occuper de la vraie doctrine mise en
péril, à la suite d'une heureuse violence et après avoir quitté le pays,
peut-être en conformité avec Dieu, et non sans l'approbation de ce généreux
défenseur de la vérité, qui n'avait d'autre aspiration que de prêcher la
doctrine pieuse, salut du monde entier. <5> Quant aux choses du corps,
peut-être ne dois-je même pas avoir l'audace d'en parler à un homme
généreux et supérieur à son corps avant d'émigrer d'ici, et qui ne voulait
pas que ces liens pussent porter atteinte aux biens de l'âme.
Mais restons-en là dans cette justification. Je ne crois même pas qu'il
nous soit nécessaire de la prolonger, puisque nous nous adressons à lui
et à des hommes qui sont bien au courant de nos affaires. <6> Nous avons
maintenant à aborder l'éloge, en mettant le Dieu même de celui-là en tête
de ce discours, afin que les éloges ne soient pas un outrage à l'homme et
que nous n'arrivions pas trop en retard sur les autres, bien que nous
soyons tous également loin de lui, comme par rapport au ciel et aux
rayons du soleil ceux qui les regardent.
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