Texte grec :
[12] XII. <1> Τὰ μὲν δὴ πρῶτα τῆς ἡλικίας ὑπὸ τῷ μεγάλῳ πατρί, ὃν κοινὸν
παιδευτὴν ἀρετῆς ὁ Πόντος τηνικαῦτα προὐβάλλετο, σπαργανοῦται καὶ
διαπλάττεται πλάσιν τὴν ἀρίστην τε καὶ καθαρωτάτην, ἣν ἡμερινὴν ὁ θεῖος
Δαβὶδ καλῶς ὀνομάζει καὶ τῆς νυκτερινῆς ἀντίθετον. <2> Ὑπὸ δὴ τούτῳ, καὶ
βίον καὶ λόγον συναυξανομένους τε καὶ συνανιόντας ἀλλήλοις ὁ
θαυμάσιος ἐκπαιδεύεται· οὐ Θετταλικόν τι καὶ ὄρειον ἄντρον αὐχῶν ὡς
ἀρετῆς ἐργαστήριον, οὐδέ τινα Κένταυρον ἀλαζόνα τῶν κατ' αὐτὸν ἡρώων
διδάσκαλον· οὐδὲ πτῶκας βάλλειν ἢ κατατρέχειν νεβρῶν ἢ θηρεύειν
ἐλάφους ὑπ' αὐτοῦ διδασκόμενος, ἢ τὰ πολεμικὰ κράτιστος εἶναι ἢ
πωλοδαμνεῖν ἄριστα, τῷ αὐτῷ πώλῳ καὶ διδασκάλῳ χρώμενος, ἢ μυελοῖς
ἐλάφων τε καὶ λεόντων τοῖς μυθικοῖς ἐκτρεφόμενος· ἀλλὰ τὴν ἐγκύκλιον
παίδευσιν παιδευόμενος καὶ θεοσέβειαν ἐξασκούμενος καί, συνελόντι
φάναι, πρὸς τὴν μέλλουσαν τελειότητα διὰ τῶν ἐξ ἀρχῆς μαθημάτων
ἀγόμενος.
<3> Οἱ μὲν γὰρ ἢ βίον μόνον, ἢ λόγον κατωρθωκότες, τῷ ἑτέρῳ δὲ
λείποντες, οὐδὲν τῶν ἑτεροφθάλμων, ἐμοὶ δοκεῖν, διαφέρουσιν, οἷς μεγάλη
μὲν ἡ ζημία, μεῖζον δὲ τὸ αἶσχος ὁρῶσι καὶ ὁρωμένοις. Οἷς δὲ κατ'
ἀμφότερα εὐδοκιμεῖν ὑπάρχει καὶ εἶναι περιδεξίοις, τούτοις καὶ τὸ εἶναι
τελείοις καὶ βιοτεύειν μετὰ τῆς ἐκεῖθεν μακαριότητος. <4> Ὅπερ οὖν ἐκείνῳ
συμβέβηκεν εὖ ποιοῦν οἴκοθεν ἔχοντι τῆς ἀρετῆς τὸ παράδειγμα, πρὸς ὃ
βλέπων εὐθὺς ἄριστος ἦν. Ὥσπερ τοὺς πώλους καὶ τοὺς μόσχους ὁρῶμεν
ὁμοῦ τῇ γενέσει ταῖς μητράσιν ἑαυτῶν παρασκαίροντας, οὕτω καὶ αὐτὸς τῷ
πατρὶ παραθέων ἐγγύθεν ἐν πωλικῷ τῷ φρυάγματι καὶ τῶν ἄκρων τῆς
ἀρετῆς κινημάτων οὐ παρὰ πολὺ λειπόμενος· εἰ βούλει δέ, κἀν τῇ
σκιαγραφίᾳ τὸ μέλλον τῆς ἀρε τῆς κάλλος ὑποσημαίνων καὶ πρὸ τοῦ
καιροῦ τῆς ἀκριβείας τὰ τῆς ἀκριβείας προχαραττόμενος.
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Traduction française :
[12] XII. <1> Dans le premier âge, c'est sous la direction de l'illustre père
que le Pont se proposait alors comme maître de vertus pour tous, que
dès les langes il reçoit une formation éminente et très pure, que le divin
David a raison de nommer la formation au grand jour ,
par opposition à celle qui se donne la nuit. <2> C'est sous lui que, faisant
aller de pair le progrès et l'ascension dans sa vie et dans son éloquence,
ce prodige fait son éducation. Il n'a pas la gloire d'avoir eu un antre des
montagnes de Thessalie comme officine de vertu ; ni un Centaure
fanfaron, maître des héros de son temps ; il n'a pas appris de lui à abattre
les lièvres, à courir le faon ou à chasser la biche ; à être très fort dans les
choses de la guerre, à exceller au dressage des chevaux avec lui en
même temps pour monture et pour maître ; il n'a pas eu des moelles de
cerf et de lion, comme dans la fable, pour se nourrir. Mais on lui enseigne
le cercle des sciences, on l'exerce à la piété ; pour parler en abrégé, ses
études du début le mettent sur la voie de sa perfection future.
<3> Ceux qui perfectionnent seulement soit leur vie, soit leur
éloquence, et l'une à l'exclusion de l'autre, ne se distinguent en rien, il me
semble, des borgnes, dont le désavantage est grand, mais la difformité
plus grande dès qu'ils regardent ou qu'on les regarde. Mais ceux qui sous
les deux rapports se font apprécier et ont de la dextérité, ceux-là sont des
hommes accomplis et vivent avec la félicité de là-bas. <4> C'est l'heureuse
destinée qui lui échut ; il puisa chez lui le modèle de la vertu, il n'eut qu'à y
jeter les yeux pour être tout de suite excellent. Comme nous voyons les
poulains et les veaux, dès leur naissance, sauter à côté de leur mère,
ainsi de son côté il courait tout près de son père, avec une ardeur de
poulain, et sans se laisser beaucoup devancer par les élans sublimes de
sa vertu ; et si on préfère, cette ébauche laissait deviner la beauté de sa
vertu future ; et avant l'âge de la perfection, il offrait déjà en lui une
esquisse de la perfection.
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