Texte grec :
[54] LIV. <1> Ἕτερον δὲ τῶν εἰρημένων οὐκ ἔλαττον. Ἐνίκων οἱ πονηροί,
καὶ κυροῦται κατὰ τοῦ ἀνδρὸς ἐξορία· καὶ οὐδὲν ἀπῆν τῶν εἰς τοῦτο
φερόντων. Ἡ νὺξ παρῆν, ὁ δίφρος εὐτρεπής, οἱ μισοῦντες ἐν κρότοις, ἐν
ἀθυμίᾳ τὸ εὐσεβές, περὶ τὸν πρόθυμον ὁδοιπόρον ἡμεῖς, τἆλλα ὅσα τῆς
καλῆς ἀτιμίας πάντα πεπλήρωται. <2> Τί οὖν; Λύει ταύτην Θεός. Ὁ γὰρ
πατάξας Αἰγύπτου τὰ πρωτότοκα, τραχυνομένης κατὰ τοῦ Ἰσραήλ, οὗτος
καὶ τὸν παῖδα τοῦ βασιλέως θραύει νόσου πληγῇ· καὶ τὸ τάχος ὅσον! Ἐκεῖ
θεν τὸ γράμμα τῆς ἐξορίας, ἐντεῦθεν τὸ δόγμα τῆς ἀρρωστίας· καὶ ἡ χεὶρ
ἐπέχεται τοῦ πονηροῦ γραφέως, καὶ ὁ ἅγιος ἀνασώζεται καὶ γίνεται
πυρετοῦ δῶρον ἀνὴρ εὐσεβής, βασιλέα θρασὺν σωφρονίζοντος. <3> Τί
τούτων ἐνδικώτερον ἢ ταχύτερον; Τὰ δὲ τούτων ἑξῆς, ἔκαμνεν ὁ παῖς τῷ
βασιλεῖ καὶ πονηρῶς εἶχε τοῦ σώματος· συνέκαμνε δὲ ὁ πατήρ· καὶ τί γὰρ ὁ
πατήρ; πανταχόθεν ἐπιζητῶν ἐπι κουρίαν τῷ πάθει καὶ ἰατρῶν τοὺς
ἀρίστους ἐκλεγόμενος καὶ λιταῖς προσκείμενος, εἴπερ ἄλλοτέ ποτε, καὶ κατὰ
γῆς ἐρριμμένος· <4> Ποιεῖ γὰρ καὶ βασιλέας ταπεινοὺς πάθος· καὶ
θαυμαστὸν οὐδέν, ἐπεὶ καὶ Δαβὶδ πρότερον ταὐτὸ ἐπὶ τῷ παιδὶ πεπονθὼς
ἀναγέγραπται. <5> Ὡς δὲ οὐδὲν εὕρισκεν οὐδαμόθεν τοῦ κακοῦ φάρμακον,
ἐπὶ τὴν πίστιν τοῦ ἀνδρὸς καταφεύγει· καὶ δι' ἑαυτοῦ μὲν οὐκ εἰσκαλεῖ, τὸ
τῆς ὕβρεως ὑπόγυιον αἰσχυνόμενος, ἑτέροις δὲ τὴν πρεσβείαν ἐπιτρέπει
τῶν οἰκειοτάτων ἑαυτῷ καὶ φιλτάτων. Καὶ ὃς παρῆν, οὐδὲν ἀναδὺς οὐδὲ
τοῦ καιροῦ κατεξαναστάς, ὥσπερ ἄλλος τις, καὶ ὁμοῦ τῇ παρουσίᾳ ῥᾴων ἡ
νόσος γίνεται, καὶ χρηστοτέρων ὁ πατὴρ τῶν ἐλπίδων· <6> καὶ εἰ μὴ τὴν
ἅλμην τῷ ποτίμῳ ὕδατι συνεκέρασεν, ὁμοῦ τε τοῦτον εἰσκαλέσας καὶ τοῖς
ἑτεροδόξοις πιστεύσας, κἂν ὑγιείας τυχὼν ὁ παῖς ταῖς τοῦ πατρὸς χερσὶν
ἀπεσώθη· καὶ τοῦτο ἐπισ τεύετο παρὰ τῶν τηνικαῦτα παρόντων καὶ
κοινωνούντων τοῦ πάθους
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Traduction française :
[54] LIV. <1> Il y a un autre fait, non moindre que ce qui a été dit. Les
méchants étaient vainqueurs : on décrète contre le héros le bannissement
; rien ne manquait à l'exécution de ce dessein. Il faisait nuit; le chariot était
prêt; le parti de la haine était dans la jubilation, dans l'abattement celui de
la piété ; nous entourions le voyageur joyeux : bref tous les autres détails
de cette glorieuse flétrissure avaient été réglés jusqu'au dernier. <2>
Qu'arrive-t-il donc? Dieu y met obstacle. Celui qui frappa les premiers-nés
de l'Egypte (Ex., xii, 29) quand elle sévissait contre Israël, celui-là frappe
aussi le fils de l'empereur d'un coup de la maladie, et quelle rapidité ! Là,
la sentence du bannissement ; ici, le décret de la maladie; la main du
scribe impie est paralysée, le saint est sauvé, un homme pieux devient la
rançon d'une fièvre qui rend à la modération l'audacieux empereur. <3>
Quoi de plus équitable ou de plus expéditif? A la suite de cela, le fils de
l'empereur était souffrant, il avait le corps en mauvais état; le père
souffrait en même temps. Et que fait le père ? Il cherche de tous côtés un
remède à la maladie, il fait choix des plus habiles médecins, il s'abîme
dans la prière, plus que dans aucune autre circonstance, prosterné contre
terre. <4> Car la souffrance rend les rois humbles; et il n'y a pas à s'en
étonner, puisqu'auparavant David avait au sujet de son fils passé par les
mêmes épreuves, au témoignage de l'Écriture (II Reg., xii, 16). <5> Ne
trouvant nulle part un remède au mal, il cherche son refuge dans la foi de
Basile ; mais ce n'est pas en son propre nom qu'il le fait venir, car
l'outrage récent le fait rougir ; il confie cette mission à d'autres, qu'il prend
parmi ceux qui sont le plus avant dans sa familiarité et son amitié. Et
Basile se présente, sans se dérober, sans s'insurger contre les
circonstances, comme un autre aurait fait; et dès qu'il est présent, le mal
se fait plus traitable et le père se livre à de meilleures espérances. <6> Et
s'il n'avait pas mêlé l'eau salée à l'eau potable, si en même temps qu'il
appelait celui-ci il n'avait pas donné sa confiance aux hérétiques, l'enfant
eût aussi recouvré la santé et eût été rendu sain et sauf aux mains de son
père : c'était la créance de ceux qui se trouvaient là à ce moment et qui
furent mêlés à ce malheur.
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