HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nazianze, Discours funèbre en l'honneur de Césaire, son frère

ὅτι



Texte grec :

[22] Νυνὶ δὴ ἀφεὶς τοὺς θρήνους εἰς ἐμαυτὸν βλέψω, μή τι θρήνων ἄξιον λάθω φέρων, καὶ τὰ ἐμαυτοῦ περισκέψομαι. Υἱοὶ ἀνθρώπων (μέτεισι γὰρ πρὸς ὑμᾶς ὁ λόγος), ἕως πότε βαρυκάρδιοι καὶ παχεῖς τὴν διάνοιαν; ἵνα τί ἀγαπᾶτε ματαιότητα καὶ ζητεῖτε ψεῦδος, μέγα τι τὸν ἐνταῦθα βίον καὶ τὰς ὀλίγας ταύτας ἡμέρας πολλὰς ὑπολαμβάνοντες, καὶ τὴν διάζευξιν ταύτην, τὴν ἀσπαστὴν καὶ ἡδεῖαν, ὡς δή τι βαρὺ καὶ φρικῶδες ἀποστρεφόμενοι; Οὐ γνωσόμεθα ἡμᾶς αὐτούς; οὐ τὰ φαινόμενα ῥίψομεν; οὐ πρὸς τὰ νοούμενα βλέψομεν; Οὐκ, εἴ τι καὶ λυπεῖσθαι χρή, τοὐναντίον ἀνιασόμεθα τῇ παροικίᾳ μηκυνομένῃ, κατὰ τὸν θεῖον Δαβίδ, σκηνώματα σκοτασμοῦ καὶ τόπον κακώσεως καὶ ἰλὺν βυθοῦ καὶ σκιὰν θανάτου τὰ τῇδε ἀποκαλοῦντα, ὅτι βραδύνομεν ἐν τοῖς τάφοις οἷς περιφέρομεν, ὅτι ὡς ἄνθρωποι ἀποθνήσκομεν τὸν τῆς ἁμαρτίας θάνατον, θεοὶ γεγονότες; Τοῦτον ἐγὼ φοβοῦμαι τὸν φόβον, τούτῳ καὶ νύκτωρ καὶ μεθ´ ἡμέραν σύνειμι, καὶ οὐκ ἐᾷ με ἀναπνεῖν ἡ ἐκεῖθεν δόξα καὶ τὰ ἐκεῖσε δικαιωτήρια· ὧν τῆς μὲν ἐφίεμαι, μέχρι καὶ τοῦ δύνασθαι λέγειν· »Ἐκλείπει εἰς τὸ σωτήριόν σου ἡ ψυχή μου«, τὰ δὲ φρίττω καὶ ἀποστρέφομαι. Ἐκεῖνο δὲ οὐ δέδοικα, μή μοι τὸ σῶμα τοῦτο διαρρυὲν καὶ διαφθαρὲν παντελῶς οἰχήσεται, ἀλλὰ μὴ τὸ τοῦ Θεοῦ πλάσμα τὸ ἔνδοξον, ἔνδοξον γὰρ κατορθοῦν, ὥσπερ ἄτιμον ἁμαρτάνον, ἐν ᾧ λόγος, νόμος, ἐλπίς, τὴν αὐτὴν τοῖς ἀλόγοις ἀτιμίαν κατακριθῇ, καὶ μηδὲν πλέον ᾖ μετὰ τὴν διάζευξιν· ὡς ὄφελόν γε τοῖς πονηροῖς καὶ τοῦ ἐκεῖθεν πυρὸς ἀξίοις.

Traduction française :

[22] XXII. Maintenant donc, laissant de côté les thrènes, je vais jeter les regards sur moi-même, par crainte de porter en moi sans le savoir un digne sujet de thrènes, et j'examinerai mes propres affaires. Fils des hommes, car c'est à vous que le discours arrive, jusqu'à quand aurez-vous le cœur pesant et l’intelligence épaisse? Pourquoi aimez-vous la vanité et recherchez-vous le mensonge (Ps., IV, 3), vous imaginant que la vie d'ici est une grande chose et que ces rares jours sont nombreux, et de cette séparation aimable et douce vous détournant comme d'une chose pénible et affreuse? <2> Ne nous connaitrons-nous pas nous-mêmes? Ne renoncerons-nous pas aux apparences? Ne fixerons-nous pas nos regards sur les choses de l'esprit? N'allons-nous pas, s'il faut nous affliger de quelque chose, gémir au contraire de cet exil qui se prolonge (Ps., CXIX, 5), comme le divin David qui appelait maisons de ténèbres, lieu de douleur, boue d'abîme et ombre de mort les choses d'ici (Ps., LXVIII, 3; XLIII, 20); puisque nous nous attardons dans les tombeaux qui nous enveloppent, et qu'en qualité d'hommes nous mourons de la mort du péché, alors que nous sommes nés dieux. <3> Voilà la crainte qui s'empare de moi, qui s'attache à moi et le jour et la nuit; et je ne puis respirer à la pensée de la gloire de là-bas et du tribunal de là ; l'une que je désire au point même de pouvoir dire : « Mon âme défaille dans l'attente de ton salut » (Ps., CXVIII, 81); l'autre qui m'inspire de la frayeur et de l'aversion. <4> Ce que je crains, ce n'est pas de voir ce corps tomber en dissolution et en ruine pour disparaître complètement mais bien que la glorieuse créature de Dieu (glorieuse quand elle marche droit, comme elle est infâme quand elle s'égare), où résident la raison, la loi, l'espérance ne soit condamnée à la même ignominie que les êtres sans raison et ne soit rien de plus après la séparation comme ce serait à souhaiter du moins pour les hommes pervers et dignes du feu de là-bas.





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Dernière mise à jour : 24/06/2009