HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nazianze, Discours funèbre en l'honneur de Césaire, son frère

μοι



Texte grec :

[21] Οὔπω ταῦτα ἱκανὰ πρὸς παραμυθίαν; Προσοίσω τὸ μεῖζον φάρμακον. Πείθομαι σοφῶν λόγοις, ὅτι ψυχὴ πᾶσα καλή τε καὶ θεοφιλής, ἐπειδὰν τοῦ συνδεδεμένου λυθεῖσα σώματος ἐνθένδε ἀπαλλαγῇ, εὐθὺς μὲν ἐν συναισθήσει καὶ θεωρίᾳ τοῦ μένοντος αὐτὴν καλοῦ γενομένη, ἅτε τοῦ ἐπισκοτοῦντος ἀνακαθαρθέντος, ἢ ἀποτεθέντος, ἢ οὐκ οἶδ´ ὅ τι καὶ λέγειν χρή, θαυμασίαν τινὰ ἡδονὴν ἥδεται καὶ ἀγάλλεται καὶ ἵλεως χωρεῖ πρὸς τὸν ἑαυτῆς δεσπότην, ὥσπερ τι δεσμωτήριον χαλεπὸν τὸν ἐνταῦθα βίον ἀποφυγοῦσα, καὶ τὰς περικειμένας ἀποσεισαμένη πέδας ὑφ´ ὧν τὸ τῆς διανοίας πτερὸν καθείλκετο, καὶ οἷον ἤδη τῇ φαντασίᾳ καρποῦται τὴν ἀποκειμένην μακαριότητα· μικρὸν δ´ ὕστερον καὶ τὸ συγγενὲς σαρκίον ἀπολαβοῦσα, ᾧ τὰ ἐκεῖθεν συνεφιλοσόφησε, παρὰ τῆς καὶ δούσης καὶ πιστευθείσης γῆς, τρόπον ὃν οἶδεν ὁ ταῦτα συνδήσας καὶ διαλύσας Θεός, τούτῳ συγκληρονομεῖ τῆς ἐκεῖθεν δόξης· καὶ καθάπερ τῶν μοχθηρῶν αὐτοῦ μετέσχε διὰ τὴν συμφυΐαν, οὕτω καὶ τῶν τερπνῶν ἑαυτῆς μεταδίδωσιν, ὅλον εἰς ἑαυτὴν ἀναλώσασα, καὶ γενομένη σὺν τούτῳ ἓν καὶ πνεῦμα καὶ νοῦς καὶ θεός, καταποθέντος ὑπὸ τῆς ζωῆς τοῦ θνητοῦ τε καὶ ῥέοντος. Ἄκουε γοῦν οἷα περὶ συμπήξεως ὀστῶν τε καὶ νεύρων φιλοσοφεῖται τῷ θείῳ Ἰεζεκιήλ, ὅσα μετ´ ἐκεῖνον τῷ θείῳ Παύλῳ περὶ σκηνώματος ἐπιγείου καὶ οἰκίας ἀχειροποιήτου, τοῦ μὲν καταλυθησομένου, τῆς δὲ ἀποκειμένης ἐν οὐρανοῖς· καὶ τὴν μὲν ἀπὸ τοῦ σώματος ἐκδημίαν ἐνδημίαν πρὸς τὸν Κύριον εἶναι φάσκοντος, τὴν δὲ σὺν τούτῳ ζωὴν ὡς ἐκδημίαν ὀδυρομένου, καὶ διὰ τοῦτο ποθοῦντος καὶ σπεύδοντος τὴν ἀνάλυσιν. Τί μικροψυχῶ περὶ τὰς ἐλπίδας; τί γίνομαι πρόσκαιρος; Ἀναμένω τὴν τοῦ ἀρχαγγέλου φωνήν, τὴν ἐσχάτην σάλπιγγα, τὸν οὐρανοῦ μετασχηματισμόν, τὴν γῆς μεταποίησιν, τὴν τῶν στοιχείων ἐλευθερίαν, τὴν κόσμου παντὸς ἀνακαίνισιν. Τότε Καισάριον αὐτὸν ὄψομαι, μηκέτι ἐκδημοῦντα, μηκέτι φερόμενον, μηκέτι πενθούμενον, μηκέτ´ ἐλεούμενον, λαμπρόν, ἔνδοξον, ὑψηλόν, οἷός μοι καὶ κατ´ ὄναρ ὤφθης πολλάκις, ὦ φίλτατε ἀδελφῶν ἐμοὶ καὶ φιλαδελφότατε, εἴτε τοῦ βούλεσθαι τοῦτο ἀνατυποῦντος, εἴτε τῆς ἀληθείας.

Traduction française :

[21] XXI. N'est-ce pas encore suffisant comme consolation? Je vais recourir au remède supérieur. Je crois à ces paroles des sages, que toute âme bonne et pieuse, lorsqu'elle s'est détachée des liens du corps pour s'éloigner d'ici, entre immédiatement dans la perception et la vision du bien qui l'attend — puisque des ténèbres qui l'obscurcissaient, elle s'est purifiée, ou débarrassée, ou je ne sais comment dire — ; <2> et qu'alors elle jouit d'un plaisir indicible, qu'elle est fière et s'avance joyeuse vers son Seigneur; après s'être, comme d'une prison odieuse, échappée de la vie d'ici et débarrassée des entraves qui l'environnent et appesantissent l'aile de sa pensée, et qu'elle goûte, comme elle faisait déjà par l'imagination, la félicité mise en réserve. <3> Et peu de temps après, elle reprend cette chair, sa sœur, avec qui elle méditait sur les choses de là-bas, à la terre qui l'avait donnée et qui l'avait reçue en dépôt, — d'une façon que connaît le Dieu qui les unit et qui les sépara —, et elle l'associe à l'héritage de la gloire de là-bas; <4> et de même qu'elle avait participé à ses souffrances à cause de son union avec elle, elle la fait aussi participer à son bonheur, en se l'assimilant tout entière, ne faisant qu'un avec elle, esprit, intelligence, dieu, la vie ayant absorbé le mortel et le périssable. <5> Écoute donc les considérations que fait sur la réunion des os et des nerfs le divin Ezéchiel. (XXXVIII, 3, suiv.); celles que fait après lui le divin Paul sur la maison terrestre et sur l'habitation qui n'est point faite de main d'homme (II Cor., V, 1, ), l’une destinée à se dissoudre, l'autre en réserve dans les cieux ; et lorsqu'il affirme qu'aller loin du corps c’est aller vers le Seigneur, qu'il déplore cette vie avec lui comme un exil, et que pour ce motif il aspire ardemment après l'affranchissement (Philipp., I, 23). <6> Pourquoi suis-je faible au sujet de ces espérances? Pourquoi deviens-je temporel? J'attends la voix de l'archange, la trompette dernière, la transformation du ciel, la métamorphose de la terre (II Petr., II, 10); la liberté des éléments, le renouvellement du monde entier. <7> Alors je verrai Césaire lui-même, non plus exilé, non plus porté, non plus pleuré, non plus regretté ; je le verrai brillant, glorieux, élevé, tel que je l'ai vu en songe bien des fois, ô le plus aimant et le plus aimé des frères, soit que mon désir ait produit cette image ou la réalité.





Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle

 
UCL |FLTR |Itinera Electronica |Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Responsable académique : Alain Meurant
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 24/06/2009