Texte grec :
[7,6,2] (5)<210> Ταῦτα δὲ διοικησάμενος ἠπείγετο τὴν στρατιὰν ἄγων ἐπὶ τὸν
προσαγορευόμενον Ἰάρδην δρυμόν· πολλοὶ γὰρ εἰς αὐτὸν ἠγγέλθησαν ἠθροῖσθαι
τῶν κατὰ τὰς πολιορκίας πρότερον ἔκ τε Ἱεροσολύμων καὶ Μαχαιροῦντος
ἀποδράντων. <211> Ἐλθὼν οὖν ἐπὶ τὸν τόπον καὶ γνοὺς τὴν ἀγγελίαν οὐκ
ἐψευσμένην πρῶτον μὲν τοῖς ἱππεῦσιν ἅπαν κυκλοῦται τὸ χωρίον, ὅπως τοῖς
διεκπαίεσθαι τολμῶσιν τῶν Ἰουδαίων ἄπορος ἡ φυγὴ γίνηται διὰ τοὺς ἱππέας·
τοὺς δὲ πεζοὺς ἐκέλευσεν δενδροτομεῖν τὴν ὕλην, εἰς ἣν καταπεφεύγεσαν.
<212> Καθίστανται δὲ διὰ τοῦτο πρὸς ἀνάγκην οἱ Ἰουδαῖοι τοῦ δρᾶν τι
γενναῖον ὡς ἐκ παραβόλου ἀγωνίσασθαι τάχα ἂν καὶ διαφυγόντες, ἀθρόοι δὲ
καὶ μετὰ βοῆς ᾄξαντες ἐνέπιπτον τοῖς κεκυκλωμένοις. <213> Οἱ δ' αὐτοὺς
ἐδέχοντο καρτερῶς, καὶ πολλῇ τῶν μὲν ἀπονοίᾳ τῶν δὲ φιλονεικίᾳ χρωμένων
χρόνος μὲν οὐκ ὀλίγος διὰ τοῦτο τῇ μάχῃ προύβη, τέλος δ' αὐτῆς οὐχ ὅμοιον
ἀπέβη τοῖς ἀγωνισαμένοις. <214> Ῥωμαίων μὲν γὰρ δώδεκα τοὺς πάντας συνέβη
πεσεῖν ὀλίγους τε τρωθῆναι, Ἰουδαίων δὲ ἐκ τῆς μάχης ταύτης οὐδεὶς
διέφυγεν, ἀλλ' ὄντες οὐκ ἐλάττους τρισχιλίων πάντες ἀπέθανον, <215> καὶ ὁ
στρατηγὸς αὐτῶν Ἰούδας ὁ τοῦ Ἀρεῖ παῖς, περὶ οὗ πρότερον εἰρήκαμεν ὅτι
τάξεως ἡγούμενός τινος ἐν τῇ πολιορκίᾳ τῶν Ἱεροσολύμων κατά τινας διαδὺς
τῶν ὑπονόμων ἔλαθεν ἀποδράς.
(6)<216> Περὶ δὲ τὸν αὐτὸν καιρὸν ἐπέστειλε Καῖσαρ Βάσσῳ καὶ Λαβερίῳ
Μαξίμῳ, οὗτος δὲ ἦν ἐπίτροπος, κελεύων πᾶσαν γῆν ἀποδόσθαι τῶν Ἰουδαίων.
<217> Οὐ γὰρ κατῴκισεν ἐκεῖ πόλιν ἰδίαν αὑτῷ τὴν χώραν φυλάττων,
ὀκτακοσίοις δὲ μόνοις ἀπὸ τῆς στρατιᾶς διαφειμένοις χωρίον ἔδωκεν εἰς
κατοίκησιν, ὃ καλεῖται μὲν Ἀμμαοῦς, ἀπέχει δὲ τῶν Ἱεροσολύμων σταδίους
τριάκοντα. <218> Φόρον δὲ τοῖς ὁπουδηποτοῦν οὖσιν Ἰουδαίοις ἐπέβαλεν δύο
δραχμὰς ἕκαστον κελεύσας ἀνὰ πᾶν ἔτος εἰς τὸ Καπετώλιον φέρειν, ὥσπερ
πρότερον εἰς τὸν ἐν Ἱεροσολύμοις νεὼν συνετέλουν. Καὶ τὰ μὲν Ἰουδαίων τότε
τοιαύτην εἶχε κατάστασιν.
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Traduction française :
[7,6,2] 5. <210> Après avoir réglé cette affaire, il se hâta de conduire son armée
contre la forêt appelée Jarde ; il avait appris, en effet, que
beaucoup de Juifs s'y étaient rassemblés, après s'être échappés de
Jérusalem et de Machaeron, pendant le siège de ces deux villes. Arrivé là,
il reconnut que la nouvelle n'était pas fausse ; il fit donc cerner
d'abord par sa cavalerie tout le terrain, afin de rendre ainsi la fuite
impossible à ceux des Juifs qui oseraient tenter de percer ; quant aux
fantassins, il leur ordonna de couper les arbres de la forêt où s'étaient
abrités les fugitifs. Les Juifs furent donc réduits à la nécessité de
tenter quelque grande action d'éclat, de risquer une lutte aventureuse
pour arriver peut-être à s'échapper ; s'élançant en rangs serrés et avec
des cris, ils tombèrent sur les troupes qui les cernaient. Celles-ci leur
opposèrent une forte résistance, et comme ils déployaient au plus haut
degré, les uns l'énergie du désespoir, les autres l'ardeur de vaincre, le
combat se prolongea assez longtemps : mais le terme n'en fut pas le même
pour les deux partis opposés. Du côté des Romains, il n'y eut en tout que
douze tués et quelques blessés ; mais aucun des Juifs ne sortit sain et
sauf de l'engagement. Ils moururent tous au nombre d'environ trois mille,
avec leur chef Judas, fils d'Ari, dont nous avons dit précédemment
que, commandant un corps de troupe pendant le siège de Jérusalem, il était
descendu dans un des souterrains et avait réussi à s'enfuir sans être vu.
6. <216> Vers ce temps-là César manda à Bassus et à Laberius Maximus, qui
était procurateur, d'affermer toutes les terres des Juifs. Il ne voulait
pas bâtir là de ville, mais se les réserver comme domaine particulier : il
donna seulement à huit cents soldats licenciés de l'armée romaine un
territoire pour s'établir à l'endroit appelé Emmaüs, éloigné de trente
stades de Jérusalem.
A tous les Juifs, en quelque lieu qu'ils habitassent, il imposa un tribut
annuel de deux drachmes qui devait être versé au Capitole à la place de
l'offrande qu'ils faisaient auparavant au Temple de Jérusalem. Tel
était alors l'état des affaires des Juifs.
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