HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe, Contra Apion, livre II

ἄρρεσι



Texte grec :

[2,21] (260) ἀμφοῖν ὑφορώμενοι γενήσεσθαι περὶ τοὺς νόμους. Ἐκείνοις μὲν οὖν τάχ' ἂν δυσκολίαν τις ὀνειδίσειεν εἰκότως· οὐδενὶ γὰρ οὔτε (261) τῆς πολιτείας οὔτε τῆς παρ' αὐτοῖς μετεδίδοσαν διατριβῆς· ἡμεῖς δὲ τὰ μὲν τῶν ἄλλων ζηλοῦν οὐκ ἀξιοῦμεν, τοὺς μέντοι μετέχειν τῶν ἡμετέρων βουλομένους ἡδέως δεχόμεθα. Καὶ τοῦτο ἂν εἴη τεκμήριον, οἶμαι, φιλανθρωπίας ἅμα καὶ μεγαλοψυχίας. (262) Ἐῶ περὶ Λακεδαιμονίων ἐπὶ πλείω λέγειν. Οἱ δὲ κοινὴν εἶναι τὴν ἑαυτῶν δόξαντες πόλιν Ἀθηναῖοι πῶς περὶ τούτων εἶχον, Ἀπολλώνιος ἠγνόησεν, ὅτι καὶ τοὺς ῥῆμα μόνον παρὰ τοὺς ἐκείνων (263) νόμους φθεγξαμένους περὶ θεῶν ἀπαραιτήτως ἐκόλασαν. Τίνος γὰρ ἑτέρου χάριν Σωκράτης ἀπέθανεν; οὐ γὰρ δὴ προεδίδου τὴν πόλιν τοῖς πολεμίοις οὐδὲ τῶν ἱερῶν ἐσύλησεν οὐδέν, ἀλλ' ὅτι καινοὺς ὅρκους ὤμνυεν καί τι δαιμόνιον αὐτῷ σημαίνειν ἔφασκεν ἢ διαπαίζων, ὡς ἔνιοι λέγουσι, διὰ ταῦτα κατεγνώσθη κώνειον πιὼν ἀποθανεῖν. (264) Καὶ διαφθείρειν δὲ τοὺς νέους ὁ κατήγορος αὐτὸν ᾐτιᾶτο, τῆς πατρίου πολιτείας καὶ τῶν νόμων ὅτι προῆγεν αὐτοὺς καταφρονεῖν. Σωκράτης μὲν οὖν πολίτης Ἀθηναίων τοιαύτην ὑπέμεινε τιμωρίαν. (265) Ἀναξαγόρας δὲ Κλαζομένιος ἦν, ἀλλ' ὅτι νομιζόντων Ἀθηναίων τὸν ἥλιον εἶναι θεὸν ὅδ' αὐτὸν ἔφη μύδρον εἶναι διάπυρον, θάνατον αὐτοῦ παρ' ὀλίγας ψήφους κατέγνωσαν. (266) Καὶ Διαγόρᾳ τῷ Μηλίῳ τάλαντον ἐπεκήρυξαν, εἴ τις αὐτὸν ἀνέλοι, ἐπεὶ τὰ παρ' αὐτοῖς μυστήρια χλευάζειν ἐλέγετο. Καὶ Πρωταγόρας εἰ μὴ θᾶττον ἔφυγε, συλληφθεὶς ἂν ἐτεθνήκει γράψαι τι δόξας (267) οὐχ ὁμολογούμενον τοῖς Ἀθηναίοις περὶ θεῶν. Τί δὲ δεῖ θαυμάζειν, εἰ πρὸς ἄνδρας οὕτως ἀξιοπίστους διετέθησαν, οἵ γε μηδὲ γυναικῶν ἐφείσαντο; νῦν γὰρ τὴν ἱέρειαν ἀπέκτειναν, ἐπεί τις αὐτῆς κατηγόρησεν, ὅτι ξένους ἐμύει θεούς· νόμῳ δ' ἦν τοῦτο παρ' αὐτοῖς κεκωλυμένον καὶ τιμωρία κατὰ τῶν ξένον εἰσαγόντων (268) θεὸν ὥριστο θάνατος. Οἱ δὲ τοιούτῳ νόμῳ χρώμενοι δῆλον ὅτι τοὺς τῶν ἄλλων οὐκ ἐνόμιζον εἶναι θεούς· οὐ γὰρ ἂν αὐτοῖς πλειόνων ἀπολαύειν ἐφθόνουν. (269) Τὰ μὲν οὖν Ἀθηναίων ἐχέτω καλῶς. Σκύθαι δὲ φόνοις χαίροντες ἀνθρώπων καὶ βραχὺ τῶν θηρίων διαφέροντες, ὅμως τὰ παρ' αὐτοῖς οἴονται δεῖν περιστέλλειν, καὶ τὸν ὑπὸ τῶν Ἑλλήνων ἐπὶ σοφίᾳ θαυμασθέντα τὸν Ἀνάχαρσιν ἐπανελθόντα πρὸς αὐτοὺς ἀνεῖλον, ἐπεὶ τῶν Ἑλληνικῶν ἐθῶν ἔδοξεν ἥκειν ἀνάπλεως, πολλοὺς δὲ καὶ παρὰ Πέρσαις ἄν τις εὕροι καὶ διὰ τὴν αὐτὴν αἰτίαν κεκολασμένους.

Traduction française :

[2,21] 260 Peut-être aurait-on droit de leur reprocher leur manque de sociabilité, car ils n’accordaient à personne le droit de cité ni celui de séjourner parmi eux. 261 Nous, au contraire, si nous ne croyons pas devoir imiter les coutumes des autres, du moins nous accueillons avec plaisir ceux qui veulent participer aux nôtres. Et c'est là, je pense, une preuve à la fois d'humanité et de magnanimité. 262 Je n'insiste pas sur les Lacédémoniens. Mais les Athéniens, qui ont cru que leur cité était commune à tous, quelle était sur ce point leur conduite ? Apollonios ne l'a pas su, ni qu'un seul mot prononcé au sujet des dieux en violation de leurs lois était inexorablement puni. 263 En effet, pour quelle autre raison Socrate est-il mort ? Il n'avait point livré sa patrie aux ennemis, il n'avait pillé aucun temple ; mais parce qu'il jurait suivant de nouvelles formules, et disait, par Zeus, à ce qu'on raconte, en manière de plaisanterie, qu'un démon se manifestait à lui, il fut condamné à mourir en buvant la ciguë. 264 En outre, son accusateur lui reprochait de corrompre les jeunes gens, parce qu'il les poussait à mépriser la constitution et les lois de leur patrie. Donc Socrate, un citoyen d'Athènes, subit un tel châtiment. 265 Anaxagore, lui, était de Clazomènes ; cependant, parce que les Athéniens prenaient le soleil pour un dieu, tandis qu'il en faisait une masse de métal incandescente, il s'en fallut de peu de suffrages qu'il ne fût par eux condamné à mort. 266 Ils promirent publiquement un talent pour la tête de Diagoras de Mélos, parce qu'il passait pour railler leurs mystères. Protagoras, s'il n'avait promptement pris la fuite, aurait été arrêté et mis à mort parce que, dans un ouvrage, il avait paru contredire les sentiments des Athéniens sur les dieux. 267 Faut-il s'étonner qu'ils aient eu cette attitude à l'égard d'hommes aussi dignes de foi, quand ils n'ont pas même épargné les femmes? En effet, ils mirent à mort la prêtresse Ninos parce qu'on l'avait accusée d'initier au culte de dieux étrangers ; or la loi chez eux l'interdisait, et la peine édictée contre ceux qui introduisaient un dieu étranger était la mort. 268 Ceux qui avaient une telle loi ne pensaient évidemment pas que les dieux des autres fussent dieux ; car ils ne se seraient point privés d'en admettre un plus grand nombre pour en tirer profit. 269 Voilà pour les Athéniens. Mais les Scythes eux-mêmes, qui se complaisent dans le meurtre des hommes et qui ne sont pas très supérieurs aux bêtes, croient cependant devoir protéger leurs coutumes; et leur compatriote, dont les Grecs admiraient la sagesse, Anarcharsis, fut mis à mort par eux à son retour, parce qu'il leur paraissait revenir infecté des coutumes grecques.





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Dernière mise à jour : 4/02/2010