HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe, Contra Apion, livre II

οἷς



Texte grec :

[2,8] (130) νομιζομένους θεοὺς κατασφάζοντες, οὐκ ἂν ὀνειδίσαιμι· μιμεῖσθαι γὰρ οὐ προσῆκεν τὴν Ἀπίωνος ἀπαιδευσίαν, ὃς οὔτε τὰς Ἀθηναίων τύχας οὔτε τὰς Λακεδαιμονίων ἐνενόησεν, ὧν τοὺς μὲν ἀνδρειοτάτους (131) εἶναι, τοὺς δὲ εὐσεβεστάτους τῶν Ἑλλήνων ἅπαντες λέγουσιν. Ἐῶ βασιλέας τοὺς ἐπ' εὐσεβείᾳ διαβοηθέντας (ὧν ἕνα Κροῖσον), οἵαις ἐχρήσαντο συμφοραῖς βίου· ἐῶ τὴν καταπρησθεῖσαν Ἀθηναίων ἀκρόπολιν, τὸν ἐν Ἐφέσῳ ναόν, τὸν ἐν Δελφοῖς, ἄλλους μυρίους, καὶ οὐδεὶς ὠνείδισεν ταῦτα τοῖς παθοῦσιν, ἀλλὰ τοῖς δράσασιν. (132) Καινὸς δὲ κατήγορος ἡμῶν Ἀπίων ηὑρέθη τῶν ἰδίων αὐτοῦ περὶ τὴν Αἴγυπτον κακῶν ἐκλαθόμενος, ἀλλὰ Σέσωστρις αὐτὸν ὁ μυθευόμενος Αἰγύπτου βασιλεὺς ἐτύφλωσεν· ἡμεῖς δὲ τοὺς ἡμετέρους οὐκ ἂν εἴποιμεν βασιλέας Δαυίδην καὶ Σολομῶνα πολλὰ χειρωσαμένους ἔθνη. (133) Τούτους μὲν οὖν παραλίπωμεν· τὰ δὲ γνώριμα πᾶσιν Ἀπίων ἠγνόηκεν, ὅτι Περσῶν καὶ μετ' ἐκείνους ἡγουμένων τῆς Ἀσίας Μακεδόνων Αἰγύπτιοι μὲν ἐδούλευον ἀνδραπόδων οὐδὲν διαφέροντες, (134) ἡμεῖς δὲ ὄντες ἐλεύθεροι προσέτι καὶ τῶν πέριξ πόλεων ἤρχομεν ἔτη σχεδὸν εἴκοσί που καὶ ρ μέχρι Μάγνου Πομπηίου, καὶ πάντων ἐκπολεμηθέντων πρὸς Ῥωμαίων τῶν πανταχοῦ βασιλέων μόνοι διὰ πίστιν οἱ παρ' ἡμῖν σύμμαχοι καὶ φίλοι διεφυλάχθησαν. (135) Ἀλλὰ θαυμαστοὺς ἄνδρας οὐ παρεσχήκαμεν οἷον τεχνῶν τινων εὑρετὰς ἢ σοφίᾳ διαφέροντας. Καὶ καταριθμεῖ Σωκράτην καὶ Ζήνωνα καὶ Κλεάνθην καὶ τοιούτους τινάς. Εἶτα τὸ θαυμασιώτατον τοῖς εἰρημένοις αὐτὸς ἑαυτὸν προστίθησι καὶ μακαρίζει (136) τὴν Ἀλεξάνδρειαν, ὅτι τοιοῦτον ἔχει πολίτην· ἔδει γὰρ αὐτῷ μάρτυρος ἑαυτοῦ· τοῖς μὲν γὰρ ἄλλοις ἅπασιν ὀχλαγωγὸς ἐδόκει πονηρὸς εἶναι καὶ τῷ βίῳ καὶ τῷ λόγῳ διεφθαρμένος, ὥστε εἰκότως ἐλεήσαι τις ἂν τὴν Ἀλεξάνδρειαν, εἴπερ ἐπὶ τούτῳ μέγα ἐφρόνει. Περὶ δὲ τῶν παρ' ἡμῖν ἀνδρῶν γεγονότων οὐδενὸς ἧττον ἐπαίνου τυγχάνειν ἀξίων ἴσασιν οἱ ταῖς ἡμετέραις ἀρχαιολογίαις ἐντυγχάνοντες. (137) Τὰ λοιπὰ τῶν ἐν τῇ κατηγορίᾳ γεγραμμένων ἄξιον ἦν ἴσως ἀναπολόγητα παραλιπεῖν, ἵν' αὐτὸς αὐτοῦ καὶ τῶν ἄλλων Αἰγυπτίων ᾖ ὁ κατηγορῶν· ἐγκαλεῖ γὰρ, ὅτι ζῷα θύομεν καὶ χοῖρον (138) οὐκ ἐσθίομεν καὶ τὴν τῶν αἰδοίων χλευάζει περιτομήν. Τὸ μὲν οὖν περὶ τῆς τῶν ἡμέρων ζῴων ἀναιρέσεως κοινόν ἐστι καὶ πρὸς τοὺς ἄλλους ἀνθρώπους ἅπαντας, Ἀπίων δὲ τοῖς θύουσιν ἐγκαλῶν αὑτὸν ἐξήλεγξεν ὄντα τὸ γένος Αἰγύπτιον· οὐ γὰρ ἂν Ἕλλην ὢν ἢ Μακεδὼν ἐχαλέπαινεν· οὗτοι γὰρ εὔχονται θύειν ἑκατόμβας τοῖς θεοῖς καὶ χρῶνται τοῖς ἱερείοις πρὸς εὐωχίαν, καὶ οὐ διὰ τοῦτο συμβέβηκεν ἐρημοῦσθαι τὸν κόσμον τῶν βοσκημάτων, ὅπερ Ἀπίων ἔδεισεν. (139) Εἰ μέντοι τοῖς Αἰγυπτίων ἔθεσιν ἠκολούθουν ἅπαντες, ἠρήμωτο μὲν ἂν ὁ κόσμος τῶν ἀνθρώπων, τῶν ἀγριωτάτων δὲ θηρίων ἐπληθύνθη, ἃ θεοὺς οὗτοι νομίζοντες ἐπιμελῶς ἐκτρέφουσιν.

Traduction française :

[2,8] 130 Car il ne convient pas d'imiter l'ignorance d'Apion, qui n'a songé ni aux malheurs des Athéniens, ni à ceux des Lacédémoniens, dont les uns furent les plus braves, les autres les plus pieux des Grecs, du consentement unanime. 131 Je laisse de côté les malheurs qui accablèrent les rois renommés partout pour leur piété, comme Crésus. Je passe sous silence l'incendie de l'Acropole d'Athènes, du temple d'Éphèse, de celui de Delphes, et de mille autres. Personne n'a reproché ces catastrophes aux victimes, mais à leurs auteurs. 132 Mais Apion s'est trouvé pour produire contre nous cette accusation d'un nouveau genre, oubliant les propres maux de son pays, l'Égypte. Sans doute Sésostris, le roi d'Égypte légendaire, l'a aveuglé. Mais nous, ne pourrions-nous pas citer nos rois David et Salomon, qui ont soumis bien des nations ? 133 Cependant n'en parlons pas. Mais il est un fait universellement connu, quoique ignoré d'Apion : c'est que les Perses et les Macédoniens, maîtres après eux de l'Asie, asservirent les Egyptiens, qui leur obéirent comme des esclaves, alors que nous, libres, nous régnions même sur les cités d'alentour pendant cent vingt ans environ, jusqu'au temps de Pompée le Grand. 134 Et alors que tous les rois de la terre avaient été subjugués par les Romains, seuls nos rois, pour leur fidélité, furent conservés par eux comme alliés et amis. 135 « Mais nous n'avons pas produit d'hommes dignes d'admiration, qui, par exemple, aient innové dans les arts ou excellé dans la sagesse ». Et il énumère Socrate, Zénon, Cléanthe et d'autres du même genre; puis, ce qui est le plus admirable de tous ses propos, il s'ajoute lui-même à la liste et félicite Alexandrie de posséder un tel citoyen. 136 Assurément il avait besoin de témoigner pour lui-même ; car aux yeux de tous les autres il passait pour un méchant ameuteur de badauds, dont la vie fut aussi corrompue que la parole, de sorte qu'on aurait sujet de plaindre Alexandrie si elle tirait vanité de lui. Quant aux grands hommes nés chez nous qui méritèrent des éloges autant qu'aucun autre, ils sont connus de ceux qui lisent mon Histoire ancienne. 137 Le reste de son réquisitoire mériterait peut-être d'être laissé sans réponse pour que lui-même soit son propre accusateur et celui des autres Égyptiens. En effet, il nous reproche de sacrifier des animaux domestiques, de ne point manger de porc, et il raille la circoncision. 138 Pour ce qui est d'immoler des animaux domestiques, c'est une pratique qui nous est commune avec tous les autres hommes, et Apion, par sa critique de cet usage, s'est dénoncé comme Égyptien. S'il avait été Grec ou Macédonien, il ne s'en serait pas ému. Ces peuples, en effet, se font gloire d'offrir aux dieux des hécatombes; ils mangent les victimes dans les festins, et cette pratique n a pas vidé l'univers de troupeaux, comme l'a craint Apion. 139 Si, au contraire, tout le monde suivait les coutumes égyptiennes, c'est d'hommes que l'univers serait dépeuplé pour être rempli des bêtes les plus sauvages, qu ils prennent pour des dieux et nourrissent avec soin.





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Dernière mise à jour : 4/02/2010