HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe, Contra Apion, livre II

ἀρχῆς



Texte grec :

[2,4] (30) Εἰκότως οὖν οὓς μισεῖ καὶ βούλεται λοιδορεῖν τούτους Αἰγυπτίους καλεῖ· εἰ μὴ γὰρ φαυλοτάτους εἶναι ἐνόμιζεν Αἰγυπτίους, οὐκ ἂν τοῦ γένους αὐτὸς ἔφυγεν· ὡς οἵ γε μεγαλοφρονοῦντες ἐπὶ ταῖς ἑαυτῶν πατρίσι σεμνύνονται μὲν ἀπὸ τούτων αὐτοὶ χρηματίζοντες, τοὺς ἀδίκως δ' αὐτῶν ἀντιποιουμένους ἐλέγχουσι. (31) Πρὸς ἡμᾶς δὲ δυοῖν θάτερον Αἰγύπτιοι πεπόνθασιν· ἢ γὰρ ὡς ἐπισεμνυνόμενοι προσποιοῦνται τὴν συγγένειαν ἢ κοινωνοὺς ἡμᾶς ἐπισπῶνται τῆς αὑτῶν κακοδοξίας. (32) Ὁ δὲ γενναῖος Ἀπίων δοκεῖ μὲν τὴν βλασφημίαν τὴν καθ' ἡμῶν ὥσπερ τινὰ μισθὸν ἐθελῆσαι παρασχεῖν Ἀλεξανδρεῦσι τῆς δοθείσης αὐτῷ πολιτείας, καὶ τὴν ἀπέχθειαν αὐτῶν ἐπιστάμενος τὴν πρὸς τοὺς συνοικοῦντας αὐτοῖς ἐπὶ τῆς Ἀλεξανδρείας Ἰουδαίους προτέθειται μὲν ἐκείνοις λοιδορεῖσθαι, συμπεριλαμβάνειν δὲ καὶ τοὺς ἄλλους ἅπαντας, ἐν ἀμφοτέροις ἀναισχύντως ψευδόμενος. (33) Τίνα τοίνυν ἐστὶ τὰ δεινὰ καὶ σχέτλια τῶν ἐν Ἀλεξανδρείᾳ κατοικούντων Ἰουδαίων, ἃ κατηγόρηκεν αὐτῶν, ἴδωμεν. “Ἐλθόντες, φησίν, ἀπὸ Συρίας ᾤκησαν πρὸς ἀλίμενον θάλασσαν γειτνιάσαντες (34) ταῖς τῶν κυμάτων ἐκβολαῖς.” Οὐκοῦν τόπος εἰ λοιδορίαν ἔχει, τὴν οὐ πατρίδα μὲν λεγομένην δὲ αὐτοῦ λοιδορεῖ τὴν Ἀλεξάνδρειαν· ἐκείνης γὰρ καὶ τὸ παράλιόν ἐστι μέρος, ὡς πάντες ὁμολογοῦσιν, (35) εἰς κατοίκησιν τὸ κάλλιστον. Ἰουδαῖοι δ' εἰ μὲν βιασάμενοι κατέσχον, ὡς μηδ' ὕστερον ἐκπεσεῖν, ἀνδρείας τεκμήριόν ἐστιν αὐτοῖς· εἰς κατοίκησιν δὲ αὐτοῖς ἔδωκεν τόπον Ἀλέξανδρος καὶ ἴσης παρὰ τοῖς Μακεδόσι τιμῆς ἐπέτυχον. (36) Οὐκ οἶδα δέ, τί ποτ' ἂν ἔλεγεν Ἀπίων, εἰ πρὸς τῇ νεκροπόλει κατῴκουν καὶ μὴ πρὸς τοῖς βασιλικοῖς ἦσαν ἱδρυμένοι, καὶ μέχρι νῦν αὐτῶν ἡ φυλὴ τὴν προσηγορίαν εἶχεν Μακεδόνες. (37) Εἰ μὲν οὖν ἀναγνοὺς τὰς ἐπιστολὰς Ἀλεξάνδρου τοῦ βασιλέως καὶ τὰς Πτολεμαίου τοῦ Λάγου καὶ τῶν μετ' ἐκεῖνον τῆς Αἰγύπτου βασιλέων ἐντυχὼν τοῖς γράμμασι καὶ τὴν στήλην τὴν ἑστῶσαν ἐν Ἀλεξανδρείᾳ καὶ τὰ δικαιώματα περιέχουσαν, ἃ Καῖσαρ ὁ μέγας τοῖς Ἰουδαίοις ἔδωκεν, εἰ μὲν οὖν ταῦτα, φημί, γιγνώσκων τἀναντία γράφειν ἐτόλμα, πονηρὸς ἦν, εἰ δὲ μηδὲν ἠπίστατο τούτων, ἀπαίδευτος. (38) Τὸ δὲ δὴ θαυμάζειν, πῶς Ἰουδαῖοι ὄντες Ἀλεξανδρεῖς ἐκλήθησαν, τῆς ὁμοίας ἀπαιδευσίας· πάντες γὰρ οἱ εἰς ἀποικίαν τινὰ κατακληθέντες, κἂν πλεῖστον ἀλλήλων τοῖς γένεσι διαφέρωσιν, ἀπὸ τῶν οἰκιστῶν τὴν προσηγορίαν λαμβάνουσιν. (39) Καὶ τί δεῖ περὶ τῶν ἄλλων λέγειν; αὐτῶν γὰρ ἡμῶν οἱ τὴν Ἀντιόχειαν κατοικοῦντες Ἀντιοχεῖς ὀνομάζονται· τὴν γὰρ πολιτείαν αὐτοῖς ἔδωκεν ὁ κτίστης Σέλευκος. Ὁμοίως οἱ ἐν Ἐφέσῳ καὶ κατὰ τὴν ἄλλην Ἰωνίαν τοῖς αὐθιγενέσι πολίταις ὁμωνυμοῦσιν τοῦτο παρασχόντων αὐτοῖς τῶν διαδόχων.

Traduction française :

[2,4] 30 Il est donc naturel qu'il appelle Egyptiens les gens qu'il déteste et veut insulter. En effet, s'il n'avait pas eu le plus grand mépris pour les Égyptiens, il ne se serait pas évadé lui-même de cette race: les hommes fiers de leur patrie se flattent d'en être appelés citoyens et attaquent ceux qui s'arrogent sans droit ce titre. 31 A notre égard les Égyptiens ont l'un de ces deux sentiments : ou ils imaginent une parenté avec nous pour en tirer gloire, ou ils nous attirent à eux pour nous faire partager leur mauvaise réputation. 32 Quant au noble Apion, il semble vouloir par ses calomnies contre nous payer aux Alexandrins le droit de cité qu'il a reçu d'eux, et, connaissant leur haine pour les Juifs qui habitent Alexandrie avec eux, il s'est proposé d'injurier ceux-là, et d'envelopper dans ses invectives tous les autres Juifs, mentant avec impudence sur les uns et les autres. 33 Voyons donc quelles sont les graves et terribles accusations qu'il a dirigées contre les Juifs habitant Alexandrie. « Venus de Syrie, dit-il, ils s'établirent auprès d'une mer sans ports, dans le voisinage des épaves rejetées par les flots ». 34 Or, si le lieu mérite une injure, elle retombe je ne dis pas sur la patrie, mais sur la prétendue patrie d'Apion, Alexandrie. Car le quartier maritime fait également partie de cette ville et, de l'aveu général, c'est le plus beau pour une résidence. 35 Et je ne sais ce qu'aurait dit Apion si les Juifs avaient habité près de la nécropole au lieu de s'établir près du palais. 36 Si les Juifs ont occupé ce quartier de force, sans jamais en avoir été chassés dans la suite, c'est une preuve de leur vaillance. Mais, en réalité, ils le reçurent d'Alexandre comme résidence ; chez les Macédoniens, ils obtinrent la même considération qu'eux-mêmes, et, jusqu'à nos jours, leur tribu à porté le nom de Macédoniens. 37 S'il a lu les lettres du roi Alexandre et de Ptolémée, fils de Lagos, si les ordonnances des rois d'Égypte suivants lui sont tombées sous les yeux, ainsi que la stèle qui s'élève à Alexandrie, contenant les droits accordés aux Juifs par César le Grand, si, dis-je, connaissant ces documents il a osé écrire le contraire, il fut un malhonnête homme ; s'il ne les connaissait pas, un ignorant. 38 Et quand il s'étonne qu'étant Juifs ils aient été appelés Alexandrins, il fait preuve de la même ignorance. En effet, tous les hommes appelés dans une colonie, si diverses que soient leurs races, reçoivent leur nom du fondateur. 39 A quoi bon citer les autres peuples ? Les hommes de notre propre race qui habitent Antioche s'appellent Antiochiens ; car le droit de cité leur fut donné par son fondateur Séleucus. De même les Juifs d'Ephèse et au reste de l'Ionie ont le même nom que les citoyens indigènes, droit qu'ils ont reçu des successeurs d'Alexandre.





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Dernière mise à jour : 4/02/2010