HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe, Contra Apion, livre II

ταῦτα



Texte grec :

[2,10] (150) Εἰ δ' ἄρα βιασθείην μνησθῆναι τῶν παρ' ἑτέροις ὑπεναντίως νενομισμένων, τούτου δίκαιοι τὴν αἰτίαν ἔχειν εἰσὶν οἱ τὰ παρ' ἡμῖν ὡς χείρω παραβάλλειν ἀξιοῦντες· οἷς οὐδέτερον ἀπολειφθήσεσθαι νομίζω λέγειν, οὔθ' ὡς οὐχὶ τούτους ἔχομεν τοὺς νόμους, ὧν ἐγὼ παραθήσομαι τοὺς κεφαλαιωδεστάτους, οὔθ' ὡς οὐχὶ μάλιστα πάντων ἐμμένομεν τοῖς ἑαυτῶν νόμοις. (151) Μικρὸν οὖν ἀναλαβὼν τὸν λόγον τοῦτ' ἂν εἴποιμι πρῶτον, ὅτι τῶν ἀνόμως καὶ ἀτάκτως βιούντων οἱ τάξεως καὶ νόμου κοινωνίας ἐπιθυμηταὶ γενόμενοι καὶ πρῶτοι κατάρξαντες εἰκότως (152) ἂν ἡμερότητι καὶ φύσεως ἀρετῇ διενεγκεῖν μαρτυρηθεῖεν. Ἀμέλει πειρῶνται τὰ παρ' αὐτοῖς ἕκαστοι πρὸς τὸ ἀρχαιότατον ἀνάγειν, ἵνα μὴ μιμεῖσθαι δόξωσιν ἑτέρους, ἀλλ' αὐτοὶ τοῦ ζῆν νομίμως ἄλλοις ὑφηγήσασθαι. (153) Τούτων δὲ τοῦτον ἐχόντων τὸν τρόπον ἀρετὴ μέν ἐστι νομοθέτου τὰ βέλτιστα συνιδεῖν καὶ πεῖσαι τοὺς χρησομένους περὶ τῶν ὑπ' αὐτοῦ τιθεμένων, πλήθους δὲ τὸ πᾶσι τοῖς δόξασιν ἐμμεῖναι καὶ μήτε εὐτυχίαις μήτε συμφοραῖς αὐτῶν μηδὲν μεταβάλλειν. (154) φημὶ τοίνυν τὸν ἡμέτερον νομοθέτην τῶν ὁπουδηποτοῦν μνημονευομένων νομοθετῶν προάγειν ἀρχαιότητι· Λυκοῦργοι γὰρ καὶ Σόλωνες καὶ Ζάλευκος ὁ τῶν Λοκρῶν καὶ πάντες οἱ θαυμαζόμενοι παρὰ τοῖς Ἕλλησιν ἐχθὲς δὴ καὶ πρῴην ὡς πρὸς ἐκεῖνον παραβαλλόμενοι φαίνονται γεγονότες, ὅπου γε μηδ' αὐτὸ τοὔνομα (155) πάλαι ἐγιγνώσκετο τοῦ νόμου παρὰ τοῖς Ἕλλησι. Καὶ μάρτυς Ὅμηρος οὐδαμοῦ τῆς ποιήσεως αὐτῷ χρησάμενος· οὐδὲ γὰρ ἦν κατὰ τοῦτον, ἀλλὰ γνώμαις ἀορίστοις τὰ πλήθη διῳκεῖτο καὶ προστάγμασι τῶν βασιλέων, ἀφ' οὗ καὶ μέχρι πολλοῦ διέμειναν ἔθεσιν ἀγράφοις χρώμενοι καὶ πολλὰ τούτων ἀεὶ πρὸς τὸ συντυγχάνον μετατιθέντες. (156) Ὁ δ' ἡμέτερος νομοθέτης ἀρχαιότατος γεγονώς, τοῦτο γὰρ δήπουθεν ὁμολογεῖται καὶ παρὰ τοῖς πάντα καθ' ἡμῶν λέγουσιν, ἑαυτόν τε παρέσχεν ἄριστον τοῖς πλήθεσιν ἡγεμόνα καὶ σύμβουλον τήν τε κατασκευὴν αὐτοῖς ὅλην τοῦ βίου τῷ νόμῳ περιλαβὼν ἔπεισεν παραδέξασθαι καὶ βεβαιοτάτην εἰς ἀεὶ φυλαχθῆναι παρεσκεύασεν. (157) Ἴδωμεν δὲ τῶν ἔργων αὐτοῦ τὸ πρῶτον μεγαλεῖον· ἐκεῖνος γὰρ τοὺς προγόνους ἡμῶν, ἐπείπερ ἔδοξεν αὐτοῖς τὴν Αἴγυπτον ἐκλιποῦσιν ἐπὶ τὴν πάτριον γῆν ἐπανιέναι, πολλὰς τὰς μυριάδας παραλαβὼν ἐκ πολλῶν καὶ ἀμηχάνων διέσωσεν εἰς ἀσφάλειαν· καὶ γὰρ τὴν ἄνυδρον αὐτοὺς καὶ πολλὴν ψάμμον ἔδει διοδοιπορῆσαι καὶ νικῆσαι πολεμίους καὶ τέκνα καὶ γυναῖκας καὶ λείαν ὁμοῦ σώζειν μαχομένους. (158) Ἐν οἷς ἅπασι καὶ στρατηγὸς ἄριστος ἐγένετο καὶ σύμβουλος συνετώτατος καὶ πάντων κηδεμὼν ἀληθέστατος. Ἅπαν δὲ τὸ πλῆθος εἰς ἑαυτὸν ἀνηρτῆσθαι παρεσκεύασεν, καὶ περὶ παντὸς ἔχων πεισθέντας (ἀντὶ τοῦ κελευσθέντος) εἰς οὐδεμίαν οἰκείαν ἔλαβεν ταῦτα πλεονεξίαν, ἀλλ' ἐν ᾧ μάλιστα τοῦ καιροῦ δυνάμεις μὲν αὐτοῖς περιβάλλονται καὶ τυραννίδας οἱ προεστηκότες, ἐθίζουσι (159) δὲ τὰ πλήθη μετὰ πολλῆς ζῆν ἀνομίας, ἐν τούτῳ τῆς ἐξουσίας ἐκεῖνος καθεστηκὼς τοὐναντίον ᾠήθη δεῖν εὐσεβεῖν καὶ πολλὴν εὔνοιαν τοῖς λαοῖς ἐμπαρασχεῖν, οὕτως αὐτός τε τὰ μάλιστα τὴν ἀρετὴν ἐπιδείξειν τὴν αὐτοῦ νομίζων καὶ σωτηρίαν τοῖς αὐτὸν ἡγεμόνα πεποιημένοις βεβαιοτάτην παρέξειν.

Traduction française :

[2,10] 150 Si donc j'ai été obligé de mentionner les lois contraires, en vigueur chez d'autres peuples, il est juste que la faute en retombe sur ceux qui veulent montrer par comparaison l'infériorité des nôtres. Ces éclaircissements leur interdiront je pense, de prétendre ou que nous n'avons pas ces lois dont je vais citer les principales, ou que nous ne sommes pas, parmi tous les peuples, le plus attaché à ses lois. 151 Reprenant donc d'un peu plus haut, je dirai d'abord que, comparés aux hommes dont la vie est affranchie de lois et de règles, ceux qui, soucieux de l'ordre et d'une loi commune en ont donné le premier exemple, mériteraient justement ce témoignage qu'ils l'ont emporté par la douceur et la vertu naturelle. 152 La preuve en est que chaque peuple essaie de faire remonter ses lois le plus haut possible pour paraître ne point imiter les autres hommes et leur avoir, au contraire, lui-même ouvert la voie de la vie légale. 153 Les choses étant ainsi, la vertu du législateur consiste à embrasser du regard ce qui est le meilleur et à faire admettre, par ceux qui doivent en user, les lois instituées par lui ; celle de la multitude est de rester fidèle aux lois adoptées et de n’en rien changer sous l'influence de la prospérité ni des épreuves. 154 Eh bien, je prétends que notre législateur est le plus ancien des législateurs connus du monde entier. Les Lycurgue, les Solon, les Zaleucos de Locres et tous ceux qu'on admire chez les Grecs paraissent nés d'hier ou d'avant-hier comparés à lui, puisque le nom même de loi dans l'antiquité était inconnu en Grèce. 155 Témoin Homère qui nulle part dans ses poèmes ne s'en est servi. En effet la loi n'existait même pas de son temps; les peuples étaient gouvernés suivant des maximes non définies et par les ordres des rois. Longtemps encore ils continuèrent à suivre des coutumes non écrites, dont beaucoup, au fur, et à mesure des circonstances, étaient modifiées. 156 Mais notre législateur, qui vécut dans la plus haute antiquité - et cela, je suppose, de l'aveu même des gens qui dirigent contre nous toutes les attaques - se montra excellent guide et conseiller du peuple ; et après avoir embrassé dans sa loi toute l'organisation de la vie des hommes, il leur persuada de l'accepter et fit en sorte qu'elle fût conservée inébranlable pour l'éternité. 157 Voyons la première grande oeuvre qu'il accomplit. C'est lui qui, lorsque nos ancêtres eurent décidé, après avoir quitté l'Egypte, de retourner dans le pays de leurs aïeux, se chargea de toutes ces myriades d'hommes, les tira de mille difficultés et assura leur salut; car il leur fallait traverser le désert sans eau et de grandes étendues de sable, vaincre leurs ennemis et sauver, en combattant, leurs femmes, leurs enfants, et en même temps leur butin. 158 Dans toutes ces conjonctures il fut le meilleur des chefs, le plus avisé des conseillers et il administra toutes choses avec la plus grande conscience. Il disposa le peuple entier à dépendre de lui, et, le trouvant docile en toute chose, il ne profita point de cette situation pour son ambition personnelle ; 159 mais dans les circonstances précisément où les chefs s'emparent de l'empire absolu et de la tyrannie, et habituent les peuples à vivre sans lois, Moïse, élevé à ce degré de puissance, estima au contraire qu'il devait vivre pieusement et assurer au peuple les meilleures lois, dans la pensée que c'était le moyen le meilleur de montrer sa propre vertu, et le plus sûr de sauver ceux qui l'avaient choisi pour cher.





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Dernière mise à jour : 4/02/2010