HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe, Contra Apion, livre II

οὓς



Texte grec :

[2,20] (250) Τί τοίνυν τὸ αἴτιον τῆς τοσαύτης ἀνωμαλίας καὶ περὶ τὸ θεῖον πλημμελείας; ἐγὼ μὲν ὑπολαμβάνω τὸ μήτε τὴν ἀληθῆ τοῦ θεοῦ φύσιν ἐξ ἀρχῆς συνιδεῖν αὐτῶν τοὺς νομοθέτας μήθ' ὅσον καὶ λαβεῖν ἠδυνήθησαν ἀκριβῆ γνῶσιν διορίσαντας πρὸς τοῦτο (251) ποιήσασθαι τὴν ἄλλην τάξιν τοῦ πολιτεύματος, ἀλλ' ὥσπερ ἄλλο τι τῶν φαυλοτάτων ἐφῆκαν τοῖς μὲν ποιηταῖς οὕστινας ἂν βούλωνται θεοὺς εἰσάγειν πάντα πάσχοντας, τοῖς δὲ ῥήτορσι πολιτογραφεῖν (252) κατὰ ψήφισμα τῶν ξένων θεῶν τὸν ἐπιτήδειον· πολλῆς δὲ καὶ ζωγράφοι καὶ πλάσται τῆς εἰς τοῦτο παρὰ τῶν Ἑλλήνων ἀπέλαυσαν ἐξουσίας, αὐτὸς ἕκαστός τινα μορφὴν ἐπινοῶν, ὁ μὲν ἐκ πηλοῦ πλάττων, ὁ δὲ γράφων, οἱ δὲ μάλιστα δὴ θαυμαζόμενοι τῶν δημιουργῶν τὸν ἐλέφαντα καὶ τὸν χρυσὸν ἔχουσι τῆς ἀεὶ καινουργίας (253) τὴν ὑπόθεσιν. (Καὶ τὰ μὲν τῶν ἱερῶν ἐν ἐρημίᾳ παντελῶς εἰσιν, τὰ δὲ ἐμπερισπούδαστα καθάρσεσι παντοδαπαῖς περικοσμούμενα.) Εἶθ' οἱ μὲν πρότερον ἐν ταῖς τιμαῖς ἀκμάσαντες θεοὶ γεγηράκασιν· (οἱ δὲ ὑπακμάζοντες τούτων ἐν δευτέρᾳ τάξει (254) ὑποβέβληνται) οὕτω γὰρ εὐφημότερον λέγειν· ἄλλοι δὲ καινοί τινες εἰσαγόμενοι θρησκείας τυγχάνουσιν, (ὡς ἐν παρεκβάσει ὧν προείπομεν τοὺς τόπους ἐρημωθέντας καταλιπεῖν) καὶ τῶν ἱερῶν τὰ μὲν ἐρημοῦται, τὰ δὲ νεωστὶ κατὰ τὴν αὐτῶν βούλησιν ἕκαστος ἱδρύεται, δέον (τοίνυν) τοὐναντίον τὴν περὶ τοῦ θεοῦ δόξαν αὐτοὺς καὶ τὴν πρὸς αὐτὸν τιμὴν ἀμετακίνητον διαφυλάττειν. (255) Ἀπολλώνιος μὲν οὖν ὁ Μόλων τῶν ἀνοήτων εἷς ἦν καὶ τετυφωμένων, τοὺς μέντοι κατ' ἀλήθειαν ἐν τοῖς Ἑλληνικοῖς φιλοσοφήσαντας οὔτε τῶν προειρημένων οὐδὲν διέλαθεν οὔτε τὰς ψυχρὰς προφάσεις τῶν ἀλληγοριῶν ἠγνόησαν, διόπερ τῶν μὲν εἰκότως κατεφρόνησαν, εἰς δὲ τὴν ἀληθῆ καὶ πρέπουσαν περὶ τοῦ θεοῦ δόξαν ἡμῖν συνεφώνησαν. (256) Ἀφ' ἧς ὁρμηθεὶς ὁ Πλάτων οὔτε τῶν ἄλλων οὐδένα ποιητῶν φησι δεῖν εἰς τὴν πολιτείαν παραδέχεσθαι καὶ τὸν Ὅμηρον εὐφήμως ἀποπέμπεται στεφανώσας καὶ μύρον αὐτοῦ καταχέας, ἵνα δὴ μὴ τὴν ὀρθὴν δόξαν περὶ θεοῦ τοῖς μύθοις ἀφανίσειε. (257) Μάλιστα δὲ Πλάτων μεμίμηται τὸν ἡμέτερον νομοθέτην κἀν τῷ μηδὲν οὕτω παίδευμα προστάττειν τοῖς πολίταις ὡς τὸ πάντας ἀκριβῶς τοὺς νόμους ἐκμανθάνειν, καὶ μὴν καὶ περὶ τοῦ μὴ δεῖν ὡς ἔτυχεν ἐπιμίγνυσθαί τινας ἔξωθεν, ἀλλ' εἶναι καθαρὸν (258) τὸ πολίτευμα τῶν ἐμμενόντων τοῖς νόμοις προυνόησεν. Ὧν οὐδὲν λογισάμενος ὁ Μόλων Ἀπολλώνιος ἡμῶν κατηγόρησεν, ὅτι μὴ παραδεχόμεθα τοὺς ἄλλαις προκατειλημμένους δόξαις περὶ θεοῦ μηδὲ κοινωνεῖν ἐθέλομεν τοῖς καθ' ἑτέραν συνήθειαν βίου ζῆν προαιρουμένοις. (259) Ἀλλ' οὐδὲ τοῦτ' ἔστιν ἴδιον ἡμῶν, κοινὸν δὲ πάντων, οὐχ Ἑλλήνων δὲ μόνων, ἀλλὰ καὶ τῶν ἐν τοῖς Ἕλλησιν εὐδοκιμωτάτων· Λακεδαιμόνιοι δὲ καὶ ξενηλασίας ποιούμενοι διετέλουν καὶ τοῖς αὐτῶν ἀποδημεῖν πολίταις οὐκ ἐπέτρεπον διαφθορὰν ἐξ

Traduction française :

[2,20] 250 Quelle est donc la cause d'une telle anomalie et d'une telle inconvenance à l'égard de la divinité ? Elle vient, je crois, de ce que leurs législateurs n'ont pas eu conscience à l'origine de la véritable nature de Dieu, et que, même dans la mesure où ils ont pu la saisir, ils n'ont pas su la définir exactement pour y conformer le reste de leur organisation politique ; 251 comme si c'était un détail des plus négligeables, ils ont permis aux poètes de présenter les dieux qu'ils voudraient, soumis à toutes les passions, et aux orateurs de donner le droit de cité par un décret à celui des dieux étrangers qui serait utile. 252 Les peintres aussi et les sculpteurs jouirent à cet égard d'une grande liberté chez les Grecs, chacun tirant de sa propre imagination une forme, que l'un modelait dans la glaise et que l'autre dessinait. Les artistes les plus admirés se servent de l'ivoire et de l'or, qui fournissent matière à des inventions toujours nouvelles. 253 Et puis certains dieux, après avoir connu les honneurs dans la maturité, ont vieilli pour me servir d'un euphémisme ; 254 d'autres nouvellement introduits, obtiennent l'adoration. Certains temples sont désertés et de nouveaux s'élèvent, les hommes bâtissant chacun suivant son caprice, alors qu'ils devraient au contraire conserver immuable leur croyance en Dieu et le culte qu'ils lui rendent. 255 Apollonius Molon était parmi les esprits insensés et aveugles ; mais ceux des philosophes grecs qui ont parlé selon la vérité, ont bien vu tout ce que je viens de dire, et ils n'ont point ignoré les froids prétextes des allégories. C'est pourquoi ils les méprisèrent justement, et leur conception de Dieu, vraie et convenable, fut conforme à la nôtre. 256 En partant de cette croyance, Platon déclare qu'il ne faut recevoir dans la République aucun poète, et il en exclut Homère en termes bienveillants après l'avoir couronné, et aspergé de parfum, pour l'empêcher d'obscurcir par ses fables la vraie conception de Dieu. 257 Mais Platon suit surtout l'exemple de notre législateur en ce que sa prescription la plus impérieuse pour l'éducation des citoyens est l'étude exacte et approfondie de la loi, obligatoire pour tous ; par les mesures aussi qu'il a prises pour empêcher que des étrangers ne se mêlassent au hasard à la nation et pour conserver dans sa pureté l'Etat, composé de citoyens fidèles aux lois. 258 Sans avoir réfléchi à aucun de ces faits, Apollonios Melon nous a fait un crime de ne point recevoir parmi nous les hommes qui se sont laissé assujettir auparavant par d'autres croyances religieuses, et de ne point vouloir de société avec ceux qui préfèrent d'autres habitudes de vie. 259 Mais cette pratique non plus ne nous est pas particulière ; elle est commune à tous les peuples, et non seulement à des Grecs mais aux plus estimés d'entre les Grecs. Les Lacédémoniens, non contents d'expulser couramment des étrangers, n'autorisaient pas leurs concitoyens à voyager au dehors, craignant dans les deux cas la ruine de leurs lois.





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Dernière mise à jour : 4/02/2010