[2,22] (270) Ἀλλὰ δῆλον ὅτι τοῖς Περσῶν ἔχαιρε νόμοις ὁ Ἀπολλώνιος
κἀκείνους ἐθαύμαζεν, ὅτι τῆς ἀνδρείας αὐτῶν ἀπέλαυσαν οἱ
Ἕλληνες καὶ τῆς ὁμογνωμοσύνης ἧς εἶχον περὶ θεῶν, ταύτης μὲν (οὖν) ἐν τοῖς
ἱεροῖς οἷς κατέπρησαν, τῆς ἀνδρείας δὲ δουλεῦσαι παρὰ μικρὸν ἐλθόντες,
ἁπάντων δὲ καὶ τῶν ἐπιτηδευμάτων μιμητὴς ἐγένετο τῶν Περσικῶν γυναῖκας
ἀλλοτρίας (271) ὑβρίζων καὶ παῖδας ἐκτέμνων. Παρ' ἡμῖν δὲ θάνατος ὥρισται,
κἂν ἄλογόν τις οὕτω ζῷον ἀδικῇ· καὶ τούτων ἡμᾶς τῶν νόμων ἀπαγαγεῖν οὔτε
φόβος ἴσχυσεν τῶν κρατησάντων οὔτε ζῆλος τῶν (272) παρὰ τοῖς ἄλλοις
τετιμημένων. Οὐδὲ τὴν ἀνδρείαν ἠσκήσαμεν ἐπὶ τῷ πολέμους ἄρασθαι χάριν
πλεονεξίας, ἀλλ' ἐπὶ τῷ τοὺς νόμους διαφυλάττειν. Τὰς γοῦν ἄλλας
ἐλαττώσεις πρᾴως ὑπομένοντες, ἐπειδάν τινες ἡμᾶς τὰ νόμιμα κινεῖν
ἀναγκάζωσι, τότε καὶ παρὰ δύναμιν αἱρούμεθα πολέμους καὶ μέχρι τῶν ἐσχάτων
ταῖς συμφοραῖς ἐγκαρτεροῦμεν. (273) Διὰ τί γὰρ ἂν καὶ ζηλώσαιμεν τοὺς
ἑτέρων νόμους ὁρῶντες μηδὲ παρὰ τοῖς θεμένοις αὐτοὺς τετηρημένους; πῶς γὰρ
οὐκ ἔμελλον Λακεδαιμόνιοι μὲν τῆς ἀνεπιμίκτου καταγνώσεσθαι πολιτείας καὶ
τῆς περὶ τοὺς γάμους ὀλιγωρίας, Ἠλεῖοι δὲ καὶ Θηβαῖοι τῆς παρὰ φύσιν καὶ
(ἄγαν) ἀνέδην πρὸς τοὺς ἄρρενας μίξεως; (274) ἃ γοῦν πάλαι κάλλιστα καὶ
συμφορώτατα πράττειν ὑπελάμβανον, ταῦτ' εἰ καὶ μὴ παντάπασι τοῖς ἔργοις
πεφεύγασιν, οὐχ (275) ὁμολογοῦσιν, ἀλλὰ καὶ τοὺς περὶ αὐτῶν νόμους
ἀπόμνυνται τοσοῦτόν ποτε παρὰ τοῖς Ἕλλησιν ἰσχύσαντας, ὥστε καὶ τοῖς θεοῖς
τὰς τῶν ἀρρένων μίξεις ἐπεφήμισαν, κατὰ τὸν αὐτὸν δὲ λόγον καὶ τοὺς τῶν
γνησίων ἀδελφῶν γάμους, ταύτην ἀπολογίαν αὑτοῖς τῶν ἀτόπων καὶ παρὰ φύσιν
ἡδονῶν συντιθέντες.
(276) Ἐῶ νῦν περὶ τῶν τιμωριῶν λέγειν, ὅσας μὲν ἐξ ἀρχῆς ἔδοσαν οἱ
πλεῖστοι νομοθέται τοῖς πονηροῖς διαλύσεις, ἐπὶ μοιχείας μὲν ζημίας
χρημάτων, ἐπὶ φθορᾶς δὲ καὶ γάμους νομοθετήσαντες, ὅσας δὲ περὶ τῆς
ἀσεβείας προφάσεις περιέχουσιν ἀρνήσεως, εἰ καί τις ἐπιχειρήσειεν
ἐξετάζειν· ἤδη γὰρ παρὰ τοῖς πλείοσι μελέτη (277) γέγονε τοῦ παραβαίνειν
τοὺς νόμους. Οὐ μὴν καὶ παρ' ἡμῖν, ἀλλὰ κἂν πλούτου καὶ πόλεων καὶ τῶν
ἄλλων ἀγαθῶν στερηθῶμεν, ὁ γοῦν νόμος ἡμῖν ἀθάνατος διαμένει, καὶ οὐδεὶς
Ἰουδαίων οὔτε μακρὰν οὕτως ἂν ἀπέλθοι τῆς πατρίδος οὔτε πικρὸν φοβηθήσεται
(278) δεσπότην, ὡς μὴ πρὸ ἐκείνου δεδιέναι τὸν νόμον. Εἰ μὲν οὖν διὰ τὴν
ἀρετὴν τῶν νόμων οὕτως πρὸς αὐτοὺς διακείμεθα, συγχωρησάτωσαν ὅτι
κρατίστους ἔχομεν νόμους. Εἰ δὲ φαύλοις οὕτως ἡμᾶς ἐμμένειν ὑπολαμβάνουσι,
τί οὐκ ἂν αὐτοὶ δικαίως πάθοιεν τοὺς κρείττονας οὐ φυλάττοντες;
(279) ἐπεὶ τοίνυν ὁ πολὺς χρόνος πιστεύεται πάντων εἶναι δοκιμαστὴς
ἀληθέστατος, τοῦτον ἂν ποιησαίμην ἐγὼ μάρτυρα τῆς ἀρετῆς ἡμῶν τοῦ
νομοθέτου καὶ τῆς ὑπ' ἐκείνου φήμης περὶ τοῦ θεοῦ παραδοθείσης·
| [2,22] 270 Chez les Perses on trouverait aussi de nombreux personnages
châtiés pour la même raison. Cependant Apollonios
aimait les lois des Perses et les admirait, apparemment parce que la Grèce
a bénéficié de leur courage et de la concordance de leurs idées
religieuses avec les siennes, de celle-ci quand ils réduisirent les
temples en cendres, de leur courage quand elle faillit subir leur joug ;
il imita même les coutumes perses, outrageant les femmes d'autrui et
mutilant des enfants. 271 Chez nous la mort est la peine édictée
contre qui maltraite ainsi même un animal privé de raison. Et rien
n'a été assez fort pour nous détourner de ces lois, ni la crainte de nos
maîtres, ni l'attrait des usages honorés chez les autres peuples. 272 Nous
n’avons pas non plus exercé notre courage à entreprendre des guerres par
ambition, mais à conserver nos lois. Nous supportons patiemment d'être
amoindris de toute autre façon, mais quand on vient à nous contraindre de
changer nos lois, alors, même sans être en force, nous entreprenons des
guerres, et nous tenons contre les revers jusqu'à la dernière extrémité.
273 Pourquoi, en effet, envierions-nous à d'autres leurs lois, quand nous
voyons leurs auteurs mêmes ne point les observer ? En effet, comment les
Lacédémoniens n'auraient-ils pas condamné leur constitution insociable et
leur mépris du mariage, les Éléens et les Thébains la liberté sans
frein des rapports contre nature entre mâles ? 274 Ces pratiques, en
tout cas, que jadis ils croyaient très honorables et utiles, si en fait
ils ne les ont pas absolument abandonnées, ils ne les avouent plus, 275 et
même ils répudient les lois relatives à ces unions, qui chez les Grecs
furent jadis tellement en vigueur, qu'ils mettaient sous le patronage des
dieux les rapports avec des mâles et, suivant le même principe, les
mariages entre frères et soeurs, imaginant cette excuse aux plaisirs
anormaux et contraires à la nature, auxquels ils s'adonnaient eux-mêmes.
276 Je laisse de côté pour le moment les pénalités : toutes les
échappatoires que dès l'origine la plupart des législateurs offrirent aux
coupables, édictant contre l'adultère l'amende, et contre le séducteur le
mariage ; dans les affaires d'impiété aussi tous les prétextes qu'ils
fournissent de nier au cas où l'on entreprendrait une enquête. En effet,
chez la plupart tourner les lois est devenu une véritable étude. 277 Il
n'en est pas ainsi chez nous; qu'on nous dépouille même de nos richesses,
de nos villes, de nos autres biens, notre loi du moins demeure immortelle.
Et il n'est pas un Juif, si éloigné de sa patrie, si terrorisé par un
maître sévère, qu'il ne craigne la loi plus que lui. 278 Si donc c'est
grâce à la vertu de nos lois que nous leur sommes tellement attachés,
qu'on nous accorde qu'elles sont excellentes. Et si l'on estime mauvaises
des lois auxquelles nous sommes à ce point fidèles, quel châtiment ne
mériteraient pas ceux qui en transgressent de meilleures ?
279 Or donc, puisqu'une longue durée passe pour l'épreuve la plus sûre de
toute chose, je pourrais la prendre à témoin de la vertu de notre
législateur et de la révélation qu'il nous a transmise de Dieu.
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