HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre XVIII

θροῦ



Texte grec :

[18,9,5] (5)<340> Ἀκμαζόντων δὲ αὐτοῖς τῶν ἀγαθῶν ἀρχὴ αὐτοὺς ἐπικαταλαμβάνει κακῶν ἐκ τοιᾶσδε αἰτίας, ἐπειδὴ τὴν ἀρετήν, ᾗ προύκοψαν ἐπὶ μέγα δυνάμεως, ἐκτρέπουσιν εἰς ὕβριν ἐπὶ παραβάσει τῶν πατρίων ὑπὸ ἐπιθυμιῶν καὶ ἡδονῆς ἐμπεσόντες τῶν Πάρθων τινί, στρατηγὸς δὲ ἀφίκετο τῶν ταύτῃ χωρίων, <341> ᾧ δὴ καὶ εἵπετο γαμετὴ τά τε ἄλλα καὶ εἰς τὸ ἐπαινεῖσθαι προειληφυῖα πασῶν καὶ μείζονα ῥοπὴν ἐπ' αὐτῷ λαμβάνουσα θαύματι τοῦ εὐπρεποῦς. <342> Ταύτης εἴτε ἀκοῇ τῆς εὐπρεπείας ἐκμαθὼν εἴτε καὶ ἄλλως αὐτόπτης γενόμενος Ἀνιλαῖος ὁ τοῦ Ἀσιναίου ἀδελφὸς ἐραστής τε ἐγεγόνει καὶ πολέμιος, τὸ μὲν ὑπὸ τοῦ μὴ ἄλλως ἐλπίζειν ἐκπράσσεσθαι τὴν σύνοδον τῆς γυναικὸς μὴ τὴν ἐξουσίαν ὡς ἐπ' αὐτῇ κτηθείσῃ παραλαβών, τὸ δὲ ὑπὸ τοῦ δυσαντίλεκτον κρίνειν τὴν ἐπιθυμίαν. <343> Ἅμα τε οὖν πολέμιος ἐπ' αὐτῆς ἀνὴρ κεχειροτόνητο κτείνων κιτιῶν καὶ μάχης ἐπάκτου γενομένης πεσόντος ἀνῃρημένου ἁλοῦσα ἐγεγάμητο τῷ ἐραστῇ. Οὐ μὴν δίχα γε μεγάλων δυστυχιῶν Ἀνιλαίῳ τε ἅμα αὐτῷ καὶ Ἀσιναίῳ ἡ γυνὴ ἀφίκετο εἰς τὸν οἶκον αὐτῶν, ἀλλὰ σύν τινι μεγάλῳ κακῷ διὰ τοιαύτην αἰτίαν· <344> ἐπεὶ γὰρ τἀνδρὸς τεθνηκότος αἰχμάλωτος ἤγετο, τὰ ἀφιδρύματα τῶν θεῶν, ἅπερ τῷ ἀνδρὶ καὶ αὐτῇ πατρῷα ἦν, ἐπιχώριον δὲ τοῖς ἐκείνῃ πᾶσίν ἐστιν ἐπί τε τῆς οἰκίας ἔχειν σεβάσματα καὶ ἰοῦσιν ἐπὶ ξένης συνεπάγεσθαι, περιστέλλουσα καὶ ταύτῃ τοῦ πατρίου τὸ ἐπ' αὐτοῖς ἔθος συναπήγετο, καὶ τὸ μὲν πρῶτον λεληθότως αὐτῶν θρησκείαν ἐποιεῖτο, γαμετὴ δὲ ἀποδειχθεῖσα ἤδη τρόπῳ τῷ αὐτῆς εἰωθότι καὶ μεθ' οἵων νομίμων ἐπὶ τοῦ προτέρου ἀνδρὸς ἐθεράπευεν αὐτούς. <345> Καὶ τῶν ἑταίρων οἱ μάλιστα τιμώμενοι παρ' αὐτοῖς τὸ μὲν πρῶτον Οὐδαμῶς πράσσοι Ἑβραικὰ οὐδὲ ὁπόσα νόμοις τοῖς αὐτῶν πρόσφορα γυναῖκα ἠγμένος ἀλλόφυλον καὶ παραβαίνουσαν θυσιῶν καὶ σεβασμῶν τῶν αὐτοῖς εἰωθότων τὴν ἀκρίβειαν· ὁρᾶν οὖν, μὴ τὰ πολλὰ τῇ ἡδονῇ τοῦ σώματος συγχωρῶν ἀπολέσειε τὴν ἀρχὴν τοῦ εὐπρεποῦς καὶ τὴν εἰς νῦν ὑπὸ τοῦ θείου προελθοῦσαν ἐξουσίαν. <346> Ἐπεὶ δὲ οὐδὲν ἐπέραινον, ἀλλὰ καί τινα αὐτῶν τὸν μάλιστα τιμώμενον ὅτι πλέονι παρρησίᾳ χρήσαιτο ἀπέκτεινε, καὶ ὃς Θεώμενος εὐνοίας τε τῶν νόμων καὶ τοῦ κτείνοντος αὐτὸν τιμωρίαν ἐπηράσατο αὐτῷ τε Ἀνιλαίῳ καὶ Ἀσιναίῳ καὶ πᾶσιν ἑταίροις ὁμοίαν ὑπὸ τῶν ἐχθρῶν ἐπαχθεῖσαν γενέσθαι τελευτήν, <347> τοῖς μὲν ὡς ἡγεμόσι παρανομιῶν γεγονόσι, τοῖς δέ, ὅτι μὴ βοηθοῖεν αὐτῷ τοιάδε πάσχοντι διὰ τὸ ἐκδικεῖν τοῖς νόμοις, οἱ δὲ ἐβαρύνοντο μέν, ἠνείχοντο δέ, μνημονεύοντες οὐκ ἐξ ἄλλης αἰτίας ἀλλ' ἰσχύι τῇ ἐκείνων τῇ εὐδαιμονίᾳ συνελθόντες. <348> Ἐπεὶ δὲ καὶ τὴν θεραπείαν ἀκροῶνται τῶν θεῶν τῶν Παρθυαίοις τιμωμένων, οὐκέτι ἀνεκτὸν ἡγούμενοι τοῦ Ἀνιλαίου τὸ ὑβρίζον εἰς τοὺς νόμους ἐπὶ τὸν Ἀσιναῖον ἐλθόντες καὶ πλέονες ἤδη κατεβόων τοῦ Ἀνιλαίου, <349> φάμενοι καλῶς ἔχειν, εἰ μὴ πρότερον κατ' αὐτὸν ἑώρα τὸ ὠφελοῦν ἀλλὰ νῦν γοῦν ἐπιστροφὴν ποιεῖσθαι τοῦ γεγονότος πρὶν ἢ τὴν ἁμαρτίαν ἐκείνῳ τε καὶ πᾶσι τοῖς ἄλλοις γενέσθαι εἰς ὄλεθρον ἀνακειμένην, τόν τε γάμον τῆς ἀνθρώπου λέγοντες οὐ μετ' αὐτῶν οὐδ' αὐτοῖς εἰωθότων τεθεῖσθαι νόμων καὶ τὴν θρησκείαν ἣν ἐπιτηδεύοι ἡ γυνὴ ἐπ' ἀτιμώσει θεοῦ τοῦ αὐτοῖς σεβασμίου πράσσεσθαι. <350> Ὁ δὲ καὐτὸς ᾔδει μὲν τὴν ἁμαρτάδα τοῦ ἀδελφοῦ μεγάλων αἰτίαν οὖσαν κακῶν καὶ ἐσομένην, οὐ μὴν ἀπείχετό γε εὐνοίᾳ τοῦ συγγενοῦς νικώμενος καὶ συγγνώμην νέμων ὡς ὑπὸ κρείσσονος κακοῦ τῆς ἐπιθυμίας νικωμένου. <351> Ἐπεὶ δὲ πλείους τε ὁσημέραι συνεστρέφοντο καὶ πλείους ἦσαν αἱ καταβοαί, τηνικαῦτα δή φησιν περὶ αὐτῶν πρὸς Ἀνιλαῖον τοῖς τε πρῶτον γεγονόσιν ἐπιτιμῶν καὶ παύσασθαι τὸ λοιπὸν κελεύων τὴν ἄνθρωπον ἀποπεμψάμενον εἰς τοὺς συγγενεῖς. <352> Ἐπράσσετο δὲ οὐδὲν ἐκ τῶν λόγων· καὶ ἡ γυνὴ δὲ αἰσθανομένη μὲν τοῦ θροῦ τοῦ κατέχοντος τοὺς λαοὺς δι' αὐτήν, δεδοικυῖα δὲ περὶ τοῦ Ἀνιλαίου, μὴ καί τι πάθοι ἔρωτι τῷ πρὸς αὐτήν, φάρμακον τῷ Ἀσιναίῳ δοῦσα ἐν τοῖς σιτίοις μεθίστατο τὸν ἄνθρωπον ἀδεής τε ἦν ἐπὶ κριτῇ τῶν περὶ αὐτὴν πραχθησομένων τῷ ἐραστῇ γενομένη.

Traduction française :

[18,9,5] <340> Alors que les deux frères étaient ainsi au comble du succès, la fortune commença à tourner contre eux pour la raison suivante : ils transformèrent en injustice la valeur qui les avait portés au faite de la puissance et transgressèrent les lois de leurs pères pour s'adonner aux passions et aux plaisirs. <341> Un Parthe, venu comme chef des régions voisines, était accompagné de sa femme. Celle-ci, qui surpassait toutes les autres femmes par ses qualités, avait surtout pris sur lui une grande influence à cause de sa merveilleuse beauté. <342> Soit qu'il eût appris sa beauté par ouï-dire, soit qu'il l'eût peut-être vue de ses propres yeux, Anilaios, frère d'Asinaios, en devint à la fois l'amoureux et l'ennemi, parce qu'il ne pouvait espérer s'unir à elle autrement que s'il obtenait par la force le pouvoir d'en disposer, et parce qu'il jugeait que son désir d'elle était irrésistible. <343> Aussitôt donc son mari fut déclaré leur ennemi et il mourut dans la bataille ; faite prisonnière, elle fut mariée à celui qui l'aimait. Mais ce ne fut pas sans grands malheurs pour Anilaios lui-même et aussi pour Asinaios que cette femme entra dans leur maison : ce fut à leur grand dam, et pour la cause que voici. <344> Une fois son mari mort et ayant été emmenée en captivité, elle dissimula les images des divinités ancestrales de son mari et les siennes - car c'est la coutume de tous les gens de cette région d'avoir dans leur maison des objets de culte et de les emporter quand ils voyagent à l'étranger - et elle emporta ainsi avec elle les coutumes religieuses de sa patrie. D'abord ce fut à l'insu de tous qu'elle pratiqua son culte ; mais une fois proclamée épouse, c'est comme autrefois et avec les mêmes cérémonies que du vivant de son premier époux qu'elle honorait ses dieux. <345> Alors les compagnons les plus estimés des frères leur firent d'abord des reproches parce qu'Anilaios n'agissait nullement en Hébreu ni de façon conforme à leurs lois en épousant une femme étrangère qui transgressait l'observance de leurs sacrifices et de leurs rites accoutumés ; il fallait donc prendre garde que, par une indulgence excessive pour les plaisirs des sens, il ne perdit l'autorité que à l'honneur et la puissance que Dieu avait fait croître jusqu'à maintenant. <346> Mais ils n'arrivaient à rien et même un des plus estimés fut tué par Anilaios pour avoir usé d'un langage trop libre. En mourant par attachement aux lois, il souhaita que, pour venger son meurtre, Anilaios lui-même, Asinaios et tous leurs compagnons subissent une même fin sous les coups de leurs ennemis, <347> les uns parce qu'ils avaient pris l'initiative la transgresser les lois, les autres parce qu'ils n'étaient pas venus à son secours quand il était ainsi traité pour son respect des traditions. Ils en furent affligés, mais supportèrent cependant cela parce qu'ils se rappelaient que la seule source de leur bonheur avait été la valeur des frères. <348> Mais lorsqu'ils apprirent aussi le culte rendu aux dieux honorés chez les Parthes, ils jugèrent désormais impassible de supporter les outrages infligés par Anilaios à leur loi ; allant trouver Asinaios en grand nombre, ils poussèrent des clameurs contre Anilaios ; <349> ils déclaraient juste que, même si auparavant Asinaios avait dédaigné son intérêt, maintenant du moins il apportât un changement à la situation avant que sa faute n'attirât sa perte avec celle de tous ; ils disaient que le mariage de cet homme n'était conforme ni à leurs avis ni à leurs lois habituelles et que le culte que pratiquait cette femme insultait le Dieu qu'eux-mêmes vénéraient. <350> Asinaios savait d'ailleurs que l'incartade de son frère était et serait cause de grands maux, mais il la tolérait, vaincu par ses sentiments de famille, et l'excusait d'être dominé par un mal trop puissant, l'amour. <351> Mais comme de jour en jour les gens s'assemblaient plus nombreux et que leurs clameurs étaient de plus eu plus fortes, il en parla enfin à Anilaios. Il blâma sa conduite antérieure et lui recommanda de cesser d'agir ainsi à l'avenir et de renvoyer la femme à ses parents. <352> Mais ses paroles n'eurent aucun succès, et la femme, comprenant qu'elle était la cause des murmures du peuple et craignant que son amour ne causât le malheur d'Anilaios, mêla du poison à la nourriture d'Asinaios et se débarrassa de cet homme sans rien redouter des conséquences de cet acte, parce que celui qui aurait à la juger était amoureux d'elle.





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Dernière mise à jour : 1/03/2007