HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre XVIII



Texte grec :

[18,7,2] (2)<245> δὲ τέως μὲν ἀπεμάχετο ἀγαπῶν τὴν ἡσυχίαν καὶ τῆς Ῥώμης τὸν ὄχλον δι' ὑποψίας λαμβάνων ἀναδιδάσκειν τε αὐτὴν ἐπειρᾶτο, ἡ δ' ἐφ' ὅσον ἐξαναχωροῦντα ἑώρα μειζόνως ἐπέκειτο κελεύουσα μὴ ἀνιέναι πάντα πράσσειν ἐπὶ τῇ βασιλείᾳ. <246> Καὶ πέρας οὐκ ἀνῆκεν ἕως ἐξενίκησεν αὐτὸν ὁμογνώμονα αὐτῇ ἀκουσίως γενέσθαι διὰ τὸ μὴ εἶναι ἄλλως ἀποφυγεῖν αὐτῆς τὸ ἐπὶ τοιούτοις ψηφισάμενον, παρασκευασάμενός τε ὡς ἐνῆν πολυτελῶς καὶ φειδοῖ μηδενὸς χρώμενος ἀνήγετο ἐπὶ τῆς Ῥώμης ἅμα καὶ τὴν Ἡρωδιάδα ἀγόμενος. <247> Ἀγρίππας δὲ τήν τε διάνοιαν αὐτῶν καὶ τὴν παρασκευὴν αἰσθόμενος καὶ αὐτὸς παρεσκευάζετο, ἐπεί τε ἐκπεπλευκότας ἀκούει, πέμπει καὶ αὐτὸς ἐπὶ τῆς Ῥώμης Φορτουνᾶτον αὐτοῦ τῶν ἀπελευθέρων δῶρά τε κομίζοντα τῷ αὐτοκράτορι καὶ ἐπιστολὰς κατὰ τοῦ Ἡρώδου τὰ δὲ καὶ αὐτὸν διδάξοντα ᾗ καιρὸς τὸν Γάιον. <248> δὲ ἐπαναχθεὶς τοῖς ἀμφὶ τὸν Ἡρώδην καὶ δεξιῷ χρησάμενος τῷ πλῷ τοσόνδε ἀπελίπετο τοῦ Ἡρώδου, ὥστε τὸν μὲν ἐντυχεῖν Γαίῳ, ὁ δὲ ἐπικατάγεται καὶ τὰς ἐπιστολὰς ἀπεδίδου. Καὶ προσέπλευσαν ἀμφότεροι Δικαιαρχείᾳ καὶ τὸν Γάιον ἐν Βαίαις λαμβάνουσιν. <249> Πολύδριον δ' ἐστὶ καὶ τοῦτο τῆς Καμπανίας ὅσον ἀπὸ σταδίων πέντε τῆς Δικαιαρχείας κείμενον, βασίλειοί τέ εἰσιν οἰκήσεις αὐτόθι πολυτελέσι κεχρημέναι κατασκευαῖς φιλοτιμηθέντος τῶν αὐτοκρατόρων ἑκάστου τοὺς προγεγονότας ὑπερβάλλεσθαι, λουτρά τε παρέχεται τὸ χωρίον θερμὰ γῆθεν αὐτόματα ἀνιέντα ἀγαθὰ ἐπί τε ἰάσει τοῖς χρωμένοις καὶ ἄλλως τῷ ἀνειμένῳ τῆς διαίτης συμφέροντα. <250> Γάιος δὲ ἅμα τε προσαγορεύων τὸν Ἡρώδην, πρῶτον δὲ αὐτῷ ἐνετύγχανεν, ἅμα τε τοῦ Ἀγρίππου τὰς ἐπιστολὰς ἐπιὼν ἐπὶ κατηγορίᾳ τῇ ἐκείνου συγκειμένας, κατηγόρει δὲ αὐτοῦ ὁμολογίαν πρὸς Σηιανὸν κατὰ τῆς Τιβερίου ἀρχῆς καὶ πρὸς Ἀρτάβανον τὸν Πάρθον ἐπὶ τοῦ παρόντος κατὰ τῆς Γαίου ἀρχῆς, <251> παράδειγμά τε ἦν αὐτῷ τοῦ λόγου μυριάσιν ἑπτὰ ὁπλιτῶν ἀρκέσουσα κατασκευὴ ἐν ταῖς Ἡρώδου ὁπλοθήκαις ἀποκειμένη, ἐκινεῖτό τε ὑπὸ τῶν εἰρημένων καὶ ἤρετο τὸν Ἡρώδην, εἰ ἀληθὴς ὁ περὶ τῶν ὅπλων λόγος. <252> Τοῦ δέ, οὐ γὰρ ἦν ἕτερα εἰπεῖν διὰ τὸ ἀντιφθέγξασθαι τὴν ἀλήθειαν, εἰπόντος εἶναι τὰ ὅπλα, πιστὰ ἡγούμενος εἶναι τὰ ἐπὶ τῇ ἀποστάσει κατηγορούμενα, τὴν τετραρχίαν ἀφελόμενος αὐτὸν προσθήκην τῇ Ἀγρίππου βασιλείᾳ ποιεῖται καὶ τὰ χρήματα ὁμοίως τῷ Ἀγρίππᾳ δίδωσιν, αὐτὸν δὲ φυγῇ ἀιδίῳ ἐζημίωσεν ἀποδείξας οἰκητήριον αὐτοῦ Λούγδουνον πόλιν τῆς Γαλλίας. <253> Ἡρωδιάδα δὲ μαθὼν Ἀγρίππου ἀδελφὴν οὖσαν τά τε χρήματα ἐδίδου ὁπόσα ἐκείνῃ ἰδίᾳ ἦν καὶ τοῦ μὴ κοινωνεῖν νομίσας τῷ ἀνδρὶ τῆς συμφορᾶς τεῖχος αὐτῇ τὸν ἀδελφὸν ἔλεγεν. <254> Ἡ δέ « ἀλλὰ σὺ μέν, αὐτόκρατορ, εἶπεν, μεγαλοφρόνως τε καὶ ἀξιώματι τῷ σαυτοῦ πρεπόντως τάδε λέγεις, κώλυμα δέ μοί ἐστιν χρῆσθαί σου τῇ χάριτι τῆς δωρεᾶς εὔνοια ἡ πρὸς τὸν γεγαμηκότα, οὗ κοινωνόν με τῆς εὐδαιμονίας γενομένην οὐ δίκαιον ἐγκατα <255> λιπεῖν τὸ ἐπὶ ταῖς τύχαις καθεσταμένον. » δὲ ὀργῇ τοῦ μεγαλόφρονος αὐτὴν ποιησάμενος συνήλαυνεν καὶ αὐτὴν τῷ Ἡρώδῃ καὶ τὴν οὐσίαν αὐτῆς τῷ Ἀγρίππᾳ δίδωσιν. Ἡρωδιάδι μὲν δὴ φθόνου τοῦ πρὸς τὸν ἀδελφὸν καὶ Ἡρώδῃ γυναικείων ἀκροασαμένῳ κουφολογιῶν δίκην ταύτην ἐπετίμησεν ὁ θεός. <256> Γάιος δὲ τὸν μὲν πρῶτον ἐνιαυτὸν καὶ τὸν ἑξῆς πάνυ μεγαλοφρόνως ἐχρῆτο τοῖς πράγμασιν καὶ μέτριον παρέχων αὑτὸν εἰς εὔνοιαν πολλὴν προυχώρει παρά τε Ῥωμαίοις αὐτοῖς καὶ τοῖς ὑπηκόοις. Προιὼν δ' ἐξίστατο τοῦ ἀνθρωπίνως φρονεῖν ὑπὸ μεγέθους τῆς ἀρχῆς ἐκθειάζων ἑαυτὸν καὶ τὰ πάντα ἐπ' ἀτιμίᾳ τοῦ θείου πολιτεύειν ἦρτο.

Traduction française :

[18,7,2] <245> Hérode résista un certain temps ; content de sa tranquillité, il se méfiait des embarras de Rome et essayait de chapitrer sa femme. Mais elle insistait d'autant plus qu'elle le voyait reculer davantage et elle l'exhortait à ne rien négliger pour devenir roi ; <246> elle ne cessa pas avant d'avoir réussi à le convaincre d'accepter son avis, bien qu'à contrecœur, car il était impossible à Hérode d'échapper à ce que sa femme avait décidé à ce sujet. Ayant donc fait des préparatifs aussi somptueux qu'il le pouvait et sans épargner aucune dépense, Hérode s'embarque pour Rome en emmenant Hérodiade. <247> Mais Agrippa, ayant deviné leurs dispositions et le but de leurs préparatifs, se préparait lui-même dés qu'il les sut embarqués, il envoya lui aussi à Rome son affranchi Fortunatus, porteur de présents pour l'empereur ainsi que d'une lettre coutre Hérode, et chargé de renseigner directement Caius s'il en avait l'occasion. <248> Fortunatus qui s'était embarqué à la poursuite d'Hérode et avait fait une heureuse traversée, fut devancé par Hérode de si peu qu'au moment où Hérode rencontrait Caius, l'autre débarquait et remettait sa lettre. <249> Tous deux prirent terre à Dicéarchia et trouvèrent Caius à Baies, petite ville de Campanie située à environ cinq stades de Dicéarchia. II y a là une résidence royale luxueusement installée, car chacun des empereurs a fait de son mieux pour éclipser ses prédécesseurs. Ce lieu possède aussi des sources thermales naturelles qui jaillissent du sol, et dont les bains sont bons pour la santé en contribuant à l'agrément du séjour. <250> Caius, tout en parlant à Hérode, à qui il avait donné audience en premier lieu, lisait en même temps la lettre qu'Agrippa avait rédigée pour l'accuser. Or, Agrippa accusait Hérode d'avoir jadis conspiré contre le pouvoir de Tibère avec Séjan et de conspirer maintenant avec Artabane le Parthe contre le pouvoir de Caius. <251> Comme preuve à l'appui de ses dires, il indiquait que des armes pour soixante-dix mille fantassins se trouvaient dans l'arsenal d'Hérode. Emu par cette découverte, Caius demanda à Hérode si cette indication touchant les armes était vraie. <252> L'autre, qui ne pouvait dire le contraire, parce que la vérité était certaine, avoua, et Caius, ajoutant foi aux accusations de complot, le priva de sa tétrarchie, qu'il annexa au royaume d'Agrippa à qui il donna aussi la fortune d'Hérode, et il condamna celui-ci à l'exil perpétuel en lui imposant pour résidence Lyon, ville de Gaule. <253> Apprenant qu'Hérodiade était la sœur d'Agrippa, il lui assigna sa fortune personnelle et lui dit que son frère était le protecteur qui l'empêchait de partager le malheur de son mari. <254> Mais elle lui répondit : « C'est avec magnanimité et avec la dignité qui te convient, ô empereur, que tu parles ainsi, mais mon dévouement pour mon mari m'empêche de profiter de la faveur que tu m'accordes, car, ayant partagé son bonheur, je jugerais injuste de l'abandonner quand il est dans l'infortune. » <255> Caius, irrité par cet orgueil, l'exila aussi avec Hérode et donna ses biens propres à Agrippa. C'est ainsi que la haine d'Hérodiade contre son frère et la foi ajoutée par Hérode aux bavardages de sa femme furent châtiées par Dieu. <256> Quant à Caius, il administra les affaires de l'empire avec assez de grandeur d'âme pendant la première et la seconde années; sa modération lui valut une grande popularité chez les Romains eux-mêmes et chez leurs sujets. Mais, avec le temps, il cessa de se regarder comme un homme, se divinisant lui-même à cause de la grandeur de sa puissance, et il en arriva à se conduire en tout sans respecter les dieux.





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Dernière mise à jour : 1/03/2007